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lundi 24 février 2025

Hellraiser IV : Bloodline de Kevin Yagher (1996) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Derrière le projet Hellraiser IV : Bloodline, il y a deux noms. Tout d'abord, celui de Kevin Yagher, célèbre maquilleur auquel l'on doit notamment les effets-spéciaux de La revanche de Freddy, des Griffes du cauchemar, de Hidden ou encore de Child's Play. S'essayant à la réalisation entre 1990 et 1992 sur deux épisodes de la série Les contes de la crypte, le voici donc engagé pour la première et dernière fois de sa carrière derrière la caméra d'un long-métrage. Car à moins qu'on le retrouve dans les années à venir à la tête d'un nouveau projet, celui-ci fut le seul dans lequel il ne s'impliqua pas seulement du côté des effets-spéciaux. Mais au vu des conditions dans lesquelles fut traité le résultat final, on peut comprendre que la perspective de mettre lui-même à nouveau en scène un film n'ait toujours pas encore été envisagée. Remercié, il est alors éjecté du projet pour être remplacé par le producteur et réalisateur Joe Chappelle qui des années après avoir mis lui-même en scène Halloween 6 : la malédiction de Michael Myers se tournera vers la télévision en réalisant notamment des épisodes pour les séries La treizième dimension, Les experts : Manhattan et Miami, Frindge ou encore Manifest. Alors que certaines séquences tournées par Kevin Yagher sont écourtées, Joe Chappelle quant à lui en tourne de nouvelles qui seront désormais intégrées au récit. Le film, pourtant, ne portera ni le nom de l'un, ni celui de l'autre. En effet, la paternité de Hellraiser IV : Bloodline revenant malgré tout à Kevin Yagher, celui-ci le renie et c'est donc sous le nom d'Alan Smithee que sort sur les écrans américains le 8 mars 1996 et en France le 4 juin 1997 le quatrième opus de la franchise Hellraiser. Un nom, un pseudonyme qui généralement permet aux cinéastes mécontents de leur film de ne pas y voir apparaître leur nom au générique. Un peu à la manière de David Lynch qui renia par exemple la version télévisée de son Dune en 1988... Et pourtant, plus que la production chaotique que le long-métrage paraît être et bien qu'il fut le dernier de la saga à franchir les portes des grandes salles de cinéma, Hellraiser IV : Bloodline surpasse de très loin les deux précédents volets indignement réalisés par Tony Randel et Anthony Hickox.


Un effort certain a été fourni par le chef décorateur Ivo Cristante et le directeur de la photographie Gerry Lively même si une fois encore l'ambiance générale font ressembler le film à un pâle téléfilm plutôt qu'à un authentique long-métrage ayant pour vocation d'ensanglanter les salles obscures. Après que les budgets n'aient cessé d'augmenter, passant de un million de dollars pour Hellraiser : le pacte à trois puis à cinq pour les deux volets suivants, le financement de ce quatrième opus est revu à la baisse avec un rabais d'un million de dollars par rapport au précédent. Ce qui vaut surtout à Kevin Yagher et ensuite dans une très moindre mesure à Joe Chappelle de devoir se débrouiller avec quatre millions de billets verts. Comparé à ses prédécesseurs, Hellraiser IV : Bloodline se montre réellement ambitieux. Kevin Yagher et le scénariste Peter Atkins qui œuvre sur la saga depuis Hellraiser 2 : les écorchés font table rase d'une bonne partie des antagonistes et des héros des récits passés pour ne plus se concentrer que sur le plus iconique d'entre tous, Pinhead que continue à interpréter avec acharnement l'acteur Doug Bradley. Apparaissant plus tôt que ne l'avait tout d'abord envisagé Kevin Yagher après le remontage de son film, Pinhead ne sera cependant pas la seule représentation maléfique du film puisque l'on pourra observer la présence de plusieurs ''modèles'' de Chatter Beast ou, chiens de l'Enfer. Des créatures canines écorchées et animées à la ''vas-y comme j'te pousse''. Mais l'un des véritables intérêts principaux de ce nouvel opus est bien la présence à l'écran de l'actrice chilienne Valentina Vargas dans le rôle d'Angélique. Un prénom tout à fait antinomique avec le personnage de démon qu'elle incarne mais dont l'importance est considérable puisqu'elle n'est pas moins que la toute première cénobite à avoir été créée à partir du Cube. Mais pour mieux intégrer ce tout nouveau personnage, Peter Atkins crée trois époques durant lesquelles divers protagonistes vont évoluer. Tout commence donc curieusement en 2127 dans l'espace. Paul Merchant (Bruce Ramsay) tente de déclencher le mécanisme du Cube en se servant à distance d'un petit androïde. Au moment même où il parvient à occasionner le retour de Pinhead, il est arrêté par l'officier Rimmer (l'actrice Christine Harnos) qui ordonne à ses soldats d'emmener le prisonnier dans leur vaisseau.


Questionné par la jeune femme, Paul lui raconte l'histoire de sa famille en remontant près de quatre-cent ans en arrière lorsque son ancêtre, le fabriquant de jouets Philippe Lemarchant (qu'incarne une nouvelle fois Bruce Ramsay) créa une boite-puzzle à l'attention du Duc de L'Isle (Mickey Myers), un prêtre des forces occultes qui à l'occasion d'un guet-apens orchestré avec l'aide de son complice Jacques (Adam Scott) va se servir d'une jeune femme et du Cube ainsi créé par Philippe pour ouvrir les portes de l'Enfer et ainsi faire apparaître le tout premier cénobite en la personne d'Angélique. Hellraiser IV : Bloodline passe donc allégrement du futur au passé et jusqu'à ce qui semble être notre présent. L'occasion pour Bruce Ramsay d'incarner un troisième membre de la lignée des Merchant sous le prénom de John ! Si cette approche de l'univers de Hellraiser peut tout d'abord étonner. Voire même questionner quant à son intérêt, à vrai dire, le scénario de Peter Atkins tombe pile poil pour relancer la franchise. En effet, le film est plutôt bien construit et les différents passages d'une époque à l'autre évitent au long-métrage de tomber dans l'ennui. Quelques rares décors font enfin honneur à l'univers extra-dimensionnel cher aux cénobites avec ses étonnantes coursives mêlant, dans l'esprit, parfois celles de l'Alien de Ridley Scott et celles des deux précédents opus de la franchise Hellraiser. Débarrassé des ridicules Camerahead, CD et autre Pistonhead, Hellraiser IV : Bloodline intègre donc la version terminale d'Angélique ainsi que deux frère jumeaux dont le désir de ne jamais être séparés va être exaucé de manière fort cynique pour donner naissance au double cénobite Siamese Twins. Hellraiser IV : Bloodline n'est certes pas un grand film. Mais au delà des critiques que l'on pourrait lui faire, et au vu du chaos qui régna apparemment durant et après son tournage, le résultat n'est finalement pas aussi mauvais que l'on aurait pu le craindre. Ce quatrième opus permettra à ses financiers de retrouver à minima leur mise de départ puisque les résultats finaux montreront que le film aura rapporté sur le seul territoire américain plus de neuf millions et trois-cent mille dollars. Soit près de deux-cent trente pourcents du budget initial...

 

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