En général, je suis
plutôt friand du cinéma de Norman J. Warren. Satan's Slave
en 1976, Le zombie venu d'ailleurs
en 1977, Spaced Out
en 1979, Inseminoid
en 1981 ou Les mutants de la Saint-Sylvestre
en 1987. Concernant Terror
qui vit le jour en 1978 au Royaume-Uni et seulement trois ans plus
tard en France, c'est une toute autre affaire. L'inconvénient avec
ce long-métrage d'horreur abusivement traduit chez nous sous le
titre La terreur des morts-vivants
est d'abord qu'il n'y a aucune créature décharnée à l'horizon.
Trompeur, ce dernier n'est donc pas un film de morts-vivants mais
repose plutôt sur une malédiction causée à la suite de la
condamnation et de l'exécution de Mad Dolly (L.E.Mack) qui il y a
trois-cent ans fut reconnue coupable de sorcellerie et fut brûlée
sur un bûcher. Mais avant d'être transformée en merguez trop
cuite, celle-ci invoqua le Diable et lança une malédiction sur les
descendants de tous ceux qui participèrent à son arrestation ainsi
qu'à son exécution.... Mais, ouf ! Tout ceci n'était que la
dernière séquence d'un film d'épouvante projeté en avant-première
devant l'équipe de tournage. Le récit tourne en réalité autour de
James et d'Ann Garrick (John Nolan et Carolyn Courage) qui tout deux
sont cousins. Le premier assure qu'il est le dernier d'une lignée
dont le Lord Garrick fut celui qui ordonna l'arrestation et
l'exécution de Mad Dolly. Et devinez qui va donc faire de nos jours
les frais de la malédiction jetée par cette dernière ? Les
Garrick eux-mêmes ainsi que leurs proches amis... Bon, ben, pour
être tout à fait honnête, Terror
n'est pas ce qu'a réalisé de mieux le britannique Norman J. Warren.
Fauché comme les blés, le film est très officiellement inspiré
par le classique de l'épouvante italienne, Suspiria
que réalisa Dario Argento un an auparavant. Toutes proportions
gardées, Norman J. Warren avouait ainsi après avoir découvert le
long-métrage de l'italien, vouloir mettre en scène un film
d'épouvante dans lequel seraient réalisées et réunies des
séquences proches de celles qui le marquèrent lors de la projection
de Suspiria
à laquelle il assista. Que son film soit alors un hommage ou un
plagiat, le résultat est très décevant.
Écrit
par David McGillivray ainsi que par Les et Moira Young, Terreur
a les défauts de ses faibles moyens et contraint alors Norman J.
Warren et le personnel chargé des effets-spéciaux de faire avec les
misérables moyens du bord. Apparemment aussi séduit par le genre
Giallo,
le réalisateur britannique offre quelques meurtres perpétrés à
l'arme blanche. Filmée en gros plan, celle-ci est mise en avant à
la manière des films de Dario Argento et d'autres cinéastes
transalpins sans jamais rejoindre le brio des uns et des autres.
D'autant plus que la lame n'entre jamais en contact avec les chairs.
Du moins, pas devant la caméra. Pourtant, Norman J. Warren multiplie
les meurtres créatifs dont l'un des sommets (d'inventivité et sans
doute aussi de ridicule) et l'attaque de l'un des personnages par une
bobine de film transformée en agresseur mu comme par enchantement.
Autour du personnage, les éléments de décor s'emportent,
virevoltent, se déchaînent tandis qu'une sorte de tourbillon de
pellicule à base de nitrate de cellulose s'empare de la victime,
laquelle disparaît promptement en son cœur. Plutôt efficace, donc.
La scène se concluant par la chute du personnage, lequel se retrouve
le dos au sol, face à une fenêtre-guillotine ouverte et attendant
une terrible issue dont on devine déjà la composante. Très
brouillon, Terror
reste une petite série B horrifique plutôt sympathique dont on ne
reprochera finalement pas trop les défauts vu le faible budget
alloué à sa production. Ajoutons à cela que contrairement à
Suspiria
qui demeure une source d'inspiration évidente, le film de Norman J.
Warren renvoie davantage à une œuvre qui lui sera postérieure de
quatre années. Terror
s'avère effectivement beaucoup plus proche dans sa narration de La
malédiction de la sorcière
de James W. Roberson que du long-métrage de Dario Argento. Au point
que l'on peut se demander cette foi-ci si James W. Roberson ne se
serait pas à son tour inspiré du film de Norman J. Warren...
améliorant par la même occasion le sujet de la malédiction à
travers une interprétation, une mise en scène et des
effets-spéciaux nettement plus probants...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire