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mercredi 18 décembre 2024

Terror ou La terreur des morts-vivants de Norman J. Warren (1978) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

En général, je suis plutôt friand du cinéma de Norman J. Warren. Satan's Slave en 1976, Le zombie venu d'ailleurs en 1977, Spaced Out en 1979, Inseminoid en 1981 ou Les mutants de la Saint-Sylvestre en 1987. Concernant Terror qui vit le jour en 1978 au Royaume-Uni et seulement trois ans plus tard en France, c'est une toute autre affaire. L'inconvénient avec ce long-métrage d'horreur abusivement traduit chez nous sous le titre La terreur des morts-vivants est d'abord qu'il n'y a aucune créature décharnée à l'horizon. Trompeur, ce dernier n'est donc pas un film de morts-vivants mais repose plutôt sur une malédiction causée à la suite de la condamnation et de l'exécution de Mad Dolly (L.E.Mack) qui il y a trois-cent ans fut reconnue coupable de sorcellerie et fut brûlée sur un bûcher. Mais avant d'être transformée en merguez trop cuite, celle-ci invoqua le Diable et lança une malédiction sur les descendants de tous ceux qui participèrent à son arrestation ainsi qu'à son exécution.... Mais, ouf ! Tout ceci n'était que la dernière séquence d'un film d'épouvante projeté en avant-première devant l'équipe de tournage. Le récit tourne en réalité autour de James et d'Ann Garrick (John Nolan et Carolyn Courage) qui tout deux sont cousins. Le premier assure qu'il est le dernier d'une lignée dont le Lord Garrick fut celui qui ordonna l'arrestation et l'exécution de Mad Dolly. Et devinez qui va donc faire de nos jours les frais de la malédiction jetée par cette dernière ? Les Garrick eux-mêmes ainsi que leurs proches amis... Bon, ben, pour être tout à fait honnête, Terror n'est pas ce qu'a réalisé de mieux le britannique Norman J. Warren. Fauché comme les blés, le film est très officiellement inspiré par le classique de l'épouvante italienne, Suspiria que réalisa Dario Argento un an auparavant. Toutes proportions gardées, Norman J. Warren avouait ainsi après avoir découvert le long-métrage de l'italien, vouloir mettre en scène un film d'épouvante dans lequel seraient réalisées et réunies des séquences proches de celles qui le marquèrent lors de la projection de Suspiria à laquelle il assista. Que son film soit alors un hommage ou un plagiat, le résultat est très décevant.


Écrit par David McGillivray ainsi que par Les et Moira Young, Terreur a les défauts de ses faibles moyens et contraint alors Norman J. Warren et le personnel chargé des effets-spéciaux de faire avec les misérables moyens du bord. Apparemment aussi séduit par le genre Giallo, le réalisateur britannique offre quelques meurtres perpétrés à l'arme blanche. Filmée en gros plan, celle-ci est mise en avant à la manière des films de Dario Argento et d'autres cinéastes transalpins sans jamais rejoindre le brio des uns et des autres. D'autant plus que la lame n'entre jamais en contact avec les chairs. Du moins, pas devant la caméra. Pourtant, Norman J. Warren multiplie les meurtres créatifs dont l'un des sommets (d'inventivité et sans doute aussi de ridicule) et l'attaque de l'un des personnages par une bobine de film transformée en agresseur mu comme par enchantement. Autour du personnage, les éléments de décor s'emportent, virevoltent, se déchaînent tandis qu'une sorte de tourbillon de pellicule à base de nitrate de cellulose s'empare de la victime, laquelle disparaît promptement en son cœur. Plutôt efficace, donc. La scène se concluant par la chute du personnage, lequel se retrouve le dos au sol, face à une fenêtre-guillotine ouverte et attendant une terrible issue dont on devine déjà la composante. Très brouillon, Terror reste une petite série B horrifique plutôt sympathique dont on ne reprochera finalement pas trop les défauts vu le faible budget alloué à sa production. Ajoutons à cela que contrairement à Suspiria qui demeure une source d'inspiration évidente, le film de Norman J. Warren renvoie davantage à une œuvre qui lui sera postérieure de quatre années. Terror s'avère effectivement beaucoup plus proche dans sa narration de La malédiction de la sorcière de James W. Roberson que du long-métrage de Dario Argento. Au point que l'on peut se demander cette foi-ci si James W. Roberson ne se serait pas à son tour inspiré du film de Norman J. Warren... améliorant par la même occasion le sujet de la malédiction à travers une interprétation, une mise en scène et des effets-spéciaux nettement plus probants...

 

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