À l'origine du Comte
de Monte-Cristo
version 2024, le roman éponyme de l'écrivain français Alexandre
Dumas. Selon les version, celui-ci oscille entre environ trois-cent
pages et des milliers selon que l'on tient entre ses mains la version
intégrale ou l'une des versions expurgées de cet imposant ouvrage
littéraire. Adapté des dizaines de fois sur petit et grand écran
ou sur les planches de théâtre, Alexandre de La Patellière et
Matthieu Delaporte ont porté cette année au cinéma leur vision
monstrueusement ambitieuse de l'une des œuvres les plus célèbres
de l'auteur des Trois Mousquetaires
en 1844 ou de La Reine Margot
en 1845. Une œuvre si dense qu'il aura fallut aux réalisateurs et
scénaristes s'imposer des coupes franches dans le récit. Des choix
artistiques que les amateurs assidus de l’œuvre d'Alexandre Dumas
repéreront sans mal mais que ceux qui n'en connaissaient jusqu'ici
que le nom apprécieront à leur juste valeur. Centré sur une banale
histoire de trahison puis de vengeance, Le Comte
de Monte-Cristo
permet à l'ancien ''adhérent''
de la Comédie
Française
Pierre Niney de briller à nouveau à l'image. À l'aise dans la
comédie (Five d'Igor
Gotesman), le drame (Sauver ou périr de
Frédéric Tellier), le biopic (L'Odyssée de
Jérôme Salle) ou dans le thriller (Boîte noire
de Yann Gozlan), cette année 2024 l'aura vu incarner l'un des plus
mythiques personnages de la littérature française en la personne
d'Edmond Dantès. Jeune homme brillant et courageux qui après avoir
sauvé une jeune et belle inconnue prénommée Angèle de la noyade
alors qu'il se trouvait à bord d'un navire commandé par son
Capitaine Danglars (Patrick Mille) malgré les ordres de ce dernier
enjoignant le jeune homme de la laisser à l'eau. De retour sur terre
au port de Marseille, l'armateur Morrel (Bruno Raffaelli) apprend
l'acte héroïque d'Edmond ainsi que le comportement de Danglars et
décide de renvoyer ce dernier et d'offrir son poste et le grade de
Capitaine à Edmond. Alors qu'il a annoncé à son meilleur ami
Fernand de Morcef (Bastien Bouillon) que sa cousine Mercédès (Anaïs
Demoustier) et lui avaient l'intention de se marier, lors de la
cérémonie, Edmond est arrêté par la police qui l'emmène auprès
de Gérard de Villefort (Laurent Lafitte) qui invoque chez le jeune
homme, des soupçons de bonapartisme. En effet, ce que ne sait pas
Edmond, c'est que pour se venger, l'ancien capitaine Danglars a
glissé dans la Bible d'Edmond une lettre écrite par Napoléon
Bonaparte qui ne lui était cependant pas destinée. Jugé puis
condamné pour acte de trahison, Edmond est alors jeté en prison
dans l'une des cellules de la forteresse du Château d'If...
Devenus
célèbres grâce à leur collaboration en 2012 pour Le
prénom,
Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte signent avec Le
Comte de Monte-Cristo
une œuvre forte, en trois actes dispersés sur cent quatre-vingt
minutes environ. Une prouesse s'agissant de l'adaptation d'un roman
dense décrivant la vengeance d'un homme ayant été trahit par son
meilleur ami et envoyé en prison à cause du faux témoignage de son
ancien capitaine et par intérêt personnel par un procureur du roi !
Avec Le Comte de Monte-Cristo,
Pierre Niney offre une performance exceptionnelle en interprétant
non seulement Edmond Dantès mais aussi ses diverses incarnations.
Comme le Comte de Monte-Cristo, personnage forgé à partir de la
rencontre entre le jeune homme et le touchant Abbé Faria (le
formidable acteur italien Pierfrancisco Favino) qui lui indique pas
moins que l'endroit où fut amassée la fortune des Templiers.
Fuyant sa geôle mais perdant aussi un ami après plus de dix ans de
détention, l'on retrouve un Edmond Dantès devenu riche mais ayant
surtout changé d'identité pour mieux se rapprocher de ses ennemis
et ainsi se venger du mal qu'ils lui ont fait. Le
comte de Monte-Cristo
est également l'occasion de faire la connaissance d'Haydée
(Anamaria Vartolomei) et d'André de Villefort (Julien de Saint Jean)
qui tout deux ont de bonnes raisons de vouloir épauler Edmond dans
son projet. Pierre Niney est ici un véritable caméléon que l'on
retrouve donc sous les traits de ces deux iconiques personnages que
sont Edmond Dantès et le Comte de Monte-Cristo mais également sous
ceux de l'abbé Busoni et d'un anglais, Lord Hallifax ! D'où un
acteur contraint de porter régulièrement sur le visage des
prothèses lui permettant de se cacher de ses ennemis Fernand de
Morcef, Gérard de Villefort et de celui qui deviendra baron,
Danglars ! Tourné en Seine-et-Marne et notamment à Meaux, mais
également au Château d'If ou dans divers autres dont celui de
Ferrières qui servira de demeure principale au héros, la
reconstitution est remarquable de précision. Grâce aux décors de
Stéphane Taillasson, aux costumes de Thierry Delettre, à la
direction artistique de Patrick Schmitt ou à la photographie de
Nicolas Bolduc nous voilà plongés dans une intrigue
historico-romanesque passionnante. Une aventure palpitante sans
temps-morts et parfois émotionnellement bouleversante, sublimée par
de remarquables dialogues. Finesse et poésie se dégagent de
certains échanges quand d'autres se montrent particulièrement
cruels. Le Comte de Monte-Cristo
d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte est l'un de ces
instants magiques ou tout ce qui nous entoure se fige et disparaît.
Un spectacle de tous les instants porté par une mise en scène et
une interprétation (sans oublier la partition musicale de Jérôme
Rebotier) qui insufflent au long-métrage une émotion permanente et
palpable rarement tenue sur grand écran sur une aussi longue
distance...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire