Second long-métrage du
réalisateur originaire du New Jersey Theodore J.Flicker, La
folle mission du docteur Schaeffer met
en scène en 1967 l'acteur James Coburn qui quelques années plus
tard jouera avec des explosifs à base de nitroglycérine dans Il
était une fois... la révolution
de Sergio Leone, incarnera le shérif qui abattu l'un des plus
célèbres hors-lal-loi de l'Ouest américain dans Pat
Garrett et Billy le Kid
en 1973 ou interprétera un sergent nazi dans Croix
de fer de
Sam Peckinpah en 1977. Mais d'ici là, il campe dans cette comédie
d'espionnage insuffisamment approfondie pour pouvoir prétendre
rivaliser avec un certain James Bond 007, le rôle-titre du Docteur
Sidney Schaefer, un psychanalyste renommé qui va voir sa vie
chamboulée dès lors qu'il est contacté par l'un de ses patients
qui s'avère être un agent de la CIA
chargé de lui confier la mission de s'occuper de la santé du
Président des États-Unis ! Une fonction qu'il accepte sans
broncher avec pour seule contrainte de devoir déménager pour
s'installer dans des appartements situés au cœur même de la Maison
Blanche. Un système d'alarme ayant été installé à l'intérieur,
le docteur Scheaffer aura pour obligation de se rendre dans ceux du
président chaque fois que celui-ci aura besoin de lui parler. La
mission devient très rapidement pesante. Jour et nuit, Sidney est
sans cesse contraint de se rendre auprès du président. De plus,
parlant dans son sommeil, la présence de sa compagne Nan Butler
(l'actrice Joan Delaney) lui est désormais refusée...
Le
ton humoristique imprimé à La folle mission du
docteur Schaeffer est
immédiat. Et s'il n'est pas évident de rire aux éclats devant les
péripéties de ce psychanalyste dont les confidences du premier
homme des États-Unis attireront des agents étrangers venant
d'Afrique, de Russie, d'Angleterre ou même de France, on passe un
moment relativement agréable. Rien de véritablement transcendant ne
se dégage pourtant de cette œuvre devant laquelle on ne s'ennuie
cependant jamais vraiment. L'on y découvre que l'espionnage s'étend
bien au delà de certaines institutions et que le commun des mortels,
quel que soit son âge, peut cacher un espion. Tourné en pleine
période Hippie, James Coburn y côtoie notamment une communauté de
beatniks musiciens, et participe même à l'un de leurs concerts
grimé en joueur de tambour (une prédisposition à laquelle il est
rattaché d'ailleurs dès le départ avec le gong dont il fait usage
dans son cabinet) lors duquel ils croiseront les ''clones''
des Beatles
et des Rolling
Stones...
Celles
et ceux qui s'attendent à une certaine rigueur en matière
d'espionnage risquent de déchanter devant La folle
mission du docteur Schaeffer
qui caricature surtout la chose sur un ton qui se veut enjouée tout
en laissant le sentiment d'être une critique acerbe vis à vis des
institutions qui nous surveillent. Ici, le monde entier à les yeux
et les oreilles rivés sur nous. Le Docteur Sidney Schaefer
symbolise ce sentiment d'oppression qui mène à la paranoïa à
laquelle lui-même et malgré sa fonction, ne peut échapper. L'un
des principaux atouts de
La folle mission du docteur Schaeffer
est d'y retrouver le charme de la fin des années soixante. D'emblée,
on reconnaît la patte toute personnelle du compositeur et
chef-d'orchestre américano-argentin Lalo Schifrin qui à quelques
encablures près signe ici une partition musicale proche de celles
qu'il composera une décennie plus tard notamment pour le premier
volet de la franchise Dirty Harry
connu chez nous sous le titre L'Inspecteur Harry
(réalisé par Don Diegel). Courses-poursuite, paranoïa, espionnage
mais donc également humour sont au cœur de cette
folle mission du docteur Schaeffer
qui sans être inoubliable permet de passer un agréable moment de
détente...
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