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samedi 21 décembre 2024

La folle mission du docteur Schaeffer de Theodore J.Flicker (1967) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Second long-métrage du réalisateur originaire du New Jersey Theodore J.Flicker, La folle mission du docteur Schaeffer met en scène en 1967 l'acteur James Coburn qui quelques années plus tard jouera avec des explosifs à base de nitroglycérine dans Il était une fois... la révolution de Sergio Leone, incarnera le shérif qui abattu l'un des plus célèbres hors-lal-loi de l'Ouest américain dans Pat Garrett et Billy le Kid en 1973 ou interprétera un sergent nazi dans Croix de fer de Sam Peckinpah en 1977. Mais d'ici là, il campe dans cette comédie d'espionnage insuffisamment approfondie pour pouvoir prétendre rivaliser avec un certain James Bond 007, le rôle-titre du Docteur Sidney Schaefer, un psychanalyste renommé qui va voir sa vie chamboulée dès lors qu'il est contacté par l'un de ses patients qui s'avère être un agent de la CIA chargé de lui confier la mission de s'occuper de la santé du Président des États-Unis ! Une fonction qu'il accepte sans broncher avec pour seule contrainte de devoir déménager pour s'installer dans des appartements situés au cœur même de la Maison Blanche. Un système d'alarme ayant été installé à l'intérieur, le docteur Scheaffer aura pour obligation de se rendre dans ceux du président chaque fois que celui-ci aura besoin de lui parler. La mission devient très rapidement pesante. Jour et nuit, Sidney est sans cesse contraint de se rendre auprès du président. De plus, parlant dans son sommeil, la présence de sa compagne Nan Butler (l'actrice Joan Delaney) lui est désormais refusée...


Le ton humoristique imprimé à La folle mission du docteur Schaeffer est immédiat. Et s'il n'est pas évident de rire aux éclats devant les péripéties de ce psychanalyste dont les confidences du premier homme des États-Unis attireront des agents étrangers venant d'Afrique, de Russie, d'Angleterre ou même de France, on passe un moment relativement agréable. Rien de véritablement transcendant ne se dégage pourtant de cette œuvre devant laquelle on ne s'ennuie cependant jamais vraiment. L'on y découvre que l'espionnage s'étend bien au delà de certaines institutions et que le commun des mortels, quel que soit son âge, peut cacher un espion. Tourné en pleine période Hippie, James Coburn y côtoie notamment une communauté de beatniks musiciens, et participe même à l'un de leurs concerts grimé en joueur de tambour (une prédisposition à laquelle il est rattaché d'ailleurs dès le départ avec le gong dont il fait usage dans son cabinet) lors duquel ils croiseront les ''clones'' des Beatles et des Rolling Stones...


Celles et ceux qui s'attendent à une certaine rigueur en matière d'espionnage risquent de déchanter devant La folle mission du docteur Schaeffer qui caricature surtout la chose sur un ton qui se veut enjouée tout en laissant le sentiment d'être une critique acerbe vis à vis des institutions qui nous surveillent. Ici, le monde entier à les yeux et les oreilles rivés sur nous. Le Docteur Sidney Schaefer symbolise ce sentiment d'oppression qui mène à la paranoïa à laquelle lui-même et malgré sa fonction, ne peut échapper. L'un des principaux atouts de La folle mission du docteur Schaeffer est d'y retrouver le charme de la fin des années soixante. D'emblée, on reconnaît la patte toute personnelle du compositeur et chef-d'orchestre américano-argentin Lalo Schifrin qui à quelques encablures près signe ici une partition musicale proche de celles qu'il composera une décennie plus tard notamment pour le premier volet de la franchise Dirty Harry connu chez nous sous le titre L'Inspecteur Harry (réalisé par Don Diegel). Courses-poursuite, paranoïa, espionnage mais donc également humour sont au cœur de cette folle mission du docteur Schaeffer qui sans être inoubliable permet de passer un agréable moment de détente...

 

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