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lundi 25 novembre 2024

The Substance de Coralie Fargeat (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Alleeeeez, encore une bonne femme à la mise en scène....! Cette entrée en matière vous choque ? J'dis ça, mais faudrait voir à remettre les pendules à l'heure. Ou plutôt réguler le taux de connards que décrit la réalisatrice à travers son œuvre car en deux longs-métrages, l'homme n'y avait jamais été jusqu'à maintenant décrit de manière aussi scrupuleusement négative. Entre le violeur, le lâche et le compagnon/complice de Revenge en 2017 et ce tas de fumiers misogynes, machistes et particulièrement lourds décrits cette année dans The Substance, mes semblables et moi n'avons jamais été aussi proches de devenir les proies des ligues amazones et néo-féministes qui poussent dans notre société. Bref, vous l'aurez compris, le second long-métrage de Catherine Fargeat est une œuvre féministe. Ensuite, certains critiquent le fait que le film de la française s'inspire des travaux du canadien David Cronenberg ? Et alors ! Qui n'en a pas déjà fait autant ? Passé le curieux postulat selon lequel tous les hommes seraient des prédateurs, The Substance traite également du temps qui passe. Celui qui inexorablement écarte des planches une partie des actrices une fois passé un certain âge. Phénomène qui semble d'abord et avant tout toucher le monde du spectacle hollywoodien où les stars sont interchangeables. Où la fraîcheur prime sur l'expérience. Où le jeunisme est semble-t-il pour beaucoup, devenu une nouvelle norme. Allant même jusqu'à offrir des rôles à de toutes jeunes actrices, voire des adolescentes, quand la crédibilité des personnages voudrait que des femmes d'âge plus mûr les incarnent à leur place. Ce qui vaut d'ailleurs pour les interprètes masculin, bien entendu. The Substance tenterait même à prouver que la carrière d'une actrice ne serait pas tant liée à sa déchéance physique qu'à l'obsolescence programmée d'un métier qui n'est pas toujours tendre avec ses anciennes stars du cinéma une fois atteinte la quarantaine... ou la cinquantaine. La fiction ne rejoignant pas toujours la réalité, l'ancienne Sex-Symbol Demi Moore qui dans les années quatre-vingt dix fut la vedette de Ghost de Jerry Zucker, Proposition indécente d'Adrian Lyne, de Harcèlement de Barry Levinson ou encore de Striptease d'Andrew Bergman revient donc en 2024 nantie de soixante et un printemps. Autant d'années qui n'ont pas gâté son apparence physique mais qui pourtant mettent son personnage au centre d'un véritable dilemme. Peu importe que le concept d'origine soit invraisemblable.


Si l'auto-anthropophagie passée par la voie des nouvelles technologies en matière de recherche scientifique peu avoir de quoi faire sourire, ce que l'on ne pardonnera par contre absolument pas sont les incohérences qui ponctuent le récit. Comme tenter de faire croire à l'héroïne interprétée par Demi Moore ainsi qu'aux spectateurs qu'elle ne forme qu'un seul et même individu avec Sue. Mieux, si Elisabeth déteste tant ce qu'est devenu son clone une fois la célébrité de celle-ci acquise, sachant qu'elle-même ne profite absolument pas des bénéfices accordés à la jeune femme, pourquoi continuer à accepter l'horrible sort qui lui est accordé ? Si l'on suppose que le but recherché est de trouver une seconde jeunesse à travers la substance injectée dans les veines, pour le coup, c'est raté ! Au mieux, la dite substance permet d'offrir une vie radieuse à une copie de soit-même, ce qui par conséquent empêche l'hôte d'origine d'en bénéficier pleinement. Bon après, concernant les effets-spéciaux, c'est pas de la faute des spécialistes en maquillages prosthétiques mais la version physiquement dégradée de Demi Moore/Elisabeth m'a furieusement fait penser à Tsilla Chelton qui interpréta Tatie Danielle dans le film éponyme d'Etienne Chatilliez en 1990. Autant dire qu'à chacune de ses apparitions, je n'ai pu me retenir de rire. Ce qui, je m'en doute, n'était absolument pas le but recherché. Si les deux principales interprètes sont toutes les deux convaincantes, désolé mesdames mais j'eus une légère préférence pour l'incarnation de l'acteur Dennis Quaid dans le rôle du producteur Harvey. Visuellement, The Substance est splendide. Bien qu'appréciant le gore, j'ai trouvé les quelques effusions de sang relativement pathétiques. Surtout lors de la séquence durant laquelle Sue explose la tête d'Elisabeth contre le miroir de la salle de bain. Gaspar Noé était déjà passé par là avec la séquence de l’extincteur d'Irréversible et depuis, personne n'est jamais parvenu à faire plus choquant ! Ou lorsque Sue perd l'oreille, un ongle et quelques dents... Après le traumatisme subit lors de la visite du musée personnel de Seth Brundle dans le bouleversant chef-d’œuvre La mouche de David Cronenberg en 1987, cette actualisation made in 2024 paraît bien innocente et surtout stérile en matière d'émotions. Ne vous laissez surtout pas griser par les différentes mentions qui trônent sur l'affiche du film. La réalité, la seule, est que The Substance n'est que le fantasme rêvé des grands festivals qui adoubent ce genre de productions (au même titre que le surestimé Titane de Julia Ducournau en 2021), qui pour être honnête est en terme de sensations, souvent improductif. Le choc n'a donc, dans mon cas, pas eu l'effet escompté un seul instant !

 

1 commentaire:

  1. Ton verdict ne m'étonne pas. J'étais parti pour aller le voir et puis... les extraits (dont la scène du miroir que tu cite), le "buzz" louche et le parallèle avec "Titane" (femmes françaises qui font des films d'horreur ou gore) m'ont ravisé.
    Pfffff, Quaid va être "Reagan"... Vu qu'il est de ce camp-là apparemment, il y sera sans doute crédible.

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