Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 24 novembre 2024

Les pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 

 



Il y a trois ans sortait sur les écrans la drolatique et très noire comédie de Jean-Christophe Meurisse, Oranges sanguines. Un véritable remède contre la sinistrose que le réalisateur ainsi que la scénariste Amélie Philippe tentent de reproduire à nouveau cette année avec Les pistolets en plastique. Sélectionnée au dernier festival de Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, cette nouvelle comédie délicieusement irrévérencieuse et jouissivement déjantée prend plus ou moins pour cadre l'une des affaires criminelles françaises les plus célèbres de ces vingt dernières années. Sans citer l'homme au cœur du débat qui entoure la mort d'une femme et de ses quatre enfants, tous supposément assassinés par le père de famille Xavier Dupont de Ligonnès, l'on est d'abord surpris par la ressemblance entre le suspect et le visage de l'homme qui trône sur l'affiche du film. Un ''interprète'' fantomatique qui n'apparaît pas au cour du récit mais qui sert dès le départ de point d'ancrage entre la fiction et l'affaire criminelle. Paul Bernardin (Laurent Stocker) est aux abonnés absents depuis la mort de son épouse et de ses trois enfants. Le tuteur Jean-Pierre d'une petite association interprété par l'excellent François Rollin remet à Léa (Delphine Baril) et Christine Charlotte Laemmel), deux enquêtrices du Web, un diplôme pour leurs faits d'armes en matière de recherches criminelles. Très intriguées par cet homme sur laquelle la police n'est pas encore parvenue à mettre la main, les deux jeunes femmes partent tout d'abord enquêter sur les lieux du quadruple homicide. En parallèle à leurs recherches, le profileur Zavatta (Anthony Paliotti), connu pour ses très grandes compétences en matière d'identification des criminels, est persuadé d'avoir reconnu Paul Bernardin, présent dans un aéroport et s'apprêtant à prendre l'avion pour Copenhague, au Danemark. À son arrivée, l'homme qui a été identifié comme l'assassin de sa famille est arrêté par les autorités danoises qui l'interrogent avant de le confier à la commissaire Hammer (Anne-Lise Heimburger) qui constate rapidement qu'il y a méprise sur sa personne. Mais alors que l'homme est remis en liberté, nos deux enquêtrices facebook décident de se rendre chez lui, persuadées qu'il s'agit bien de Paul Bernardin qui lui, coule en réalité des jours heureux en Argentine où il s'apprête à épouser sa compagne Joana (Juana Acosta)...


Pas de doute, il s'agit encore ici de comédie noire. Partant pourtant d'un sujet particulièrement sordide, Jean-Christophe Meurisse ne se départit jamais de l'humour macabre qui le caractérise en brossant une galerie de portraits plus jubilatoires les uns que les autres. Même si en toile de fond le long-métrage navigue entre les deux enquêtrices passionnées d'affaires criminelles, un assassin qui se la coule douce sous le soleil d'Argentine et un innocent auquel l'on fait vivre un enfer, Les pistolets en plastique est également l'occasion de croiser de pittoresques seconds rôles. Dont l'un est, en terme de plat de résistance, cette voisine de la famille Bernardin excellemment incarnée Lula Hugot qui éructe véritablement sa haine des étrangers, soliloquant à grands coups de ''Bougnoules'' et de ''Niakoués'' face à deux enquêtrices qui ne parviennent que très difficilement à s'en défaire. Ou comme cette femme enceinte (l'actrice Nora Hamzawi) qui à bord de l'avion à destination de Copenhague s'installe sur le siège mitoyen de Michel Uzès (l'individu suspecté par erreur savoureusement incarné par Gaëtan Peau) pour lui conter ses quatre accouchements ainsi que son épisiotomie. Les pistolets en plastique est également l'occasion pour Jean-Christophe Meurisse de mettre en scène Romane Bohringer dans le rôle de Lucille, la compagne de Zavatta ou Philippe Rebbot dans ce lui de Thiago, un ami de Paul Bernardin. Cynique et insolente, cette comédie est une nouvelle fois l'occasion pour son auteur de s'asseoir littéralement sur la bien-pensance et ainsi se moquer de cette pensée unique que tente de nous imposer la société. En outre, et comme nous le font bien comprendre les médecins légistes John et Johnny (Fred Tousch et Jonathan Cohen) en préambule, l'une des grandes passions du public demeure tout ce qui touche aux faits les plus horribles relégués par la presse et les médias en général. Ainsi donc, Les pistolets en plastique verse parfois dans l'horreur même si l'acte en lui-même est nettement moins exposé devant la caméra qu'il ne le fut à l'époque d'Oranges sanguines. Notons également qu'en comparaison de ce dernier, le nouveau long-métrage de Jean-Christophe Meurisse souffre de séquences et de dialogues parfois poussifs. Comme ce monologue de la commissaire Hammer qui met en scène une Anne-Lise Heimburger visiblement en totale improvisation ou ce passage un peu long lors duquel Léa et Christine investissent la demeure du meurtrier. Mais à part ces quelques scènes pas vraiment brillantes, Les pistolets en plastique demeure ce qui se fait de mieux actuellement en matière de comédie française...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...