Le court-métrage de
Frédéric Vin Les effaceurs
(son septième en huit ans de carrière) signe la rencontre entre
deux personnalités diamétralement opposées. D'un côté, le
rappeur Joey Starr. Membre du groupe de rap NTM
à la réputation sulfureuse, il incarne ici un individu terne,
malheureux et dont la relation amoureuse semble être du point de vue
de sa compagne être arrivée à son terme. De l'autre, Monsieur
Fraize, humoriste économe en paroles, timide et naïf. Il interprète
de son côté le parfait gentilhomme, souriant et très ouvert
d'esprit. Deux personnalités qui n'ont a priori rien de commun et
surtout, rien à faire ensemble. Le destin va cependant en décider
autrement et les réunir puisque l'un et l'autre vont travailler
ensemble. À bord d'une camionnette du Tour
de France,
ils vont être chargés de nettoyer les routes de la compétition à
venir des injures que des individus mal attentionnés ont inscrites
sur le bitume. D'une durée de vingt-deux minutes seulement, Les
effaceurs
fait donc collaborer deux personnalités bien distinctes pour un
résultat qui, ma foi, est plutôt sympathique. Sur les route de
France, les deux hommes vont apprendre à se connaître après des
débuts relativement difficiles. L'un est renfrogné, ahuri devant
les goûts musicaux et l'humour du second. Les deux hommes
rencontreront une championne de cris d'animaux qui concourra avec
Monsieur Fraize tandis que Joey Starr devra les départager. Il
croiseront également la route de deux nazillons auxquels ils
imposeront d'effacer les propos racistes et les croix gammées qu'ils
ont inscrites sur le bitume. Parmi les inscriptions qu'ils trouveront
sur leur chemin, des bites en veux-tu, en voilà, un message à
l'attention de notre ''cher''
président de la République Emmanuel Macron (délicieuse formule que
tout bon français aurait aimé inscrire lui-même), ainsi que
quelques tags dessinés en chemin par des néo-féministes. Bref, de
quoi accorder aux deux hommes une pause-déjeuner bien méritée au
sommet d'une colline donnant sur un superbe étang... Si l'écriture
n'est pas toujours transcendante, le court-métrage possède malgré
tout quelques excellentes répliques surtout concentrées durant sa
première partie. La naïveté de Monsieur Fraize se transmettant
curieusement chez Joey Starr, ce dernier trouvera finalement une bien
étonnante manière de reconquérir le cœur de celle qu'il aime...
Je préfère "L'effaceur" au singulier avec Schwarzy... :-)
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