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mercredi 31 juillet 2024

No Dormirás de Gustavo Hernández (2018) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Il y a quelque chose de formidablement ironique avec le second long-métrage du réalisateur et scénariste uruguayen Gustavo Hernández. Alors même que ses personnages sont poussés dans leurs derniers retranchements afin d'exulter leurs performances de comédiens par l'absence de sommeil, ce dernier a justement tendance à nous pousser entre les bras de Morphée. Il y a en outre quelque chose d’éminemment crispant dans certaines fins de phrases, lesquelles laissent à penser que le spectateur pourrait être insuffisamment doté de neurones pour comprendre telle ou telle inclination ou le rapport qu'entretiennent certains personnages avec tel objet ou tel lieu ! Autant dire que No Dormirás commence plutôt mal. Mais comme dans toute bonne crémerie, il ne faut pas se laisser rebuter par les apparences et se laisser porter jusqu'au bout. Au terme de quoi, , nous serons en droit de dire ou d'écrire si oui ou non le film valait la peine que l'on retarde le moment d'aller nous coucher. No Dormirás a ceci de contraire au bâillement qui a tendance à se propager autour de lui que l'insomnie contrainte et forcée des personnage a peu de chance d'être communiquée chez le spectateur. C'est d'autant plus dommage que le cadre, un ancien hôpital psychiatrique désaffecté, ainsi que le sujet du sommeil apparaissent suffisamment intriguant pour retenir tout d'abord notre attention. La charmante Eva De Dominici et ses partenaires sont plongés au beau milieu des années quatre-vingt lorsque les téléviseurs à tubes cathodiques et les cassettes VHS demeuraient encore la norme. Avoir engagé la jeune actrice dans le rôle de Bianca Aguilar est sans doute la meilleure idée qu'ait eu Gustavo Hernández puisque à côté des décors qui en grande majorité ne se distinguent pas par leurs origines historiques, Eva De Dominici ressemble à ces jolies interprètes italiennes spécialisées à l'époque dans le cinéma horrifico-fantastique, comme surgissant d'un Dario Argento au meilleur de sa forme... Le long-métrage s'engage sur le terrain miné de la J-Horror ou du cinéma espagnol horrifique notamment personnifié par Les autres d'Alejandro Amenabar.


Pour ce dernier, il s'agit surtout d'évoquer l'univers dans lequel baignent ses personnages. Un brin désuet, sorte de carte postale d'une époque empirique transformée en maison de retraite pour arachnides et où l'écho d'anciens patients vont finir par se faire entendre, le choix n'est évidemment pas anodin et servira autant de source d'inquiétude de la part des personnages que d'anxiété chez les spectateurs. Du moins c'est ce que semble vouloir provoquer le réalisateur chez ces derniers... Car entre cette fichue envie de dormir et ce scénario alambiqué auquel il est obligatoire de rester accroché, il arrive très souvent que le récit nous échappe. Et en général, lorsque cela arrive, il est déjà trop tard. Les personnages et l'intrigue deviennent inintéressants. On ne sait plus où se situe le fil d'Ariane de cette dernière et quant aux premiers, tout ce qui touche à leur intégrité physique ou morale nous indiffère. No Dormirás joue sur l’ambiguïté de ses personnage et notamment sur celle que véhicule l'actrice Belén Rueda qui dans le rôle d'Alma Böhm incarne une prof de théâtre froide, rigide, autoritaire et dont les méthodes semblent selon elle être éprouvées. Après une première moitié franchement peu enthousiasmante, ennuyeuse et n'affichant en réalité pas clairement les intentions du récit, la tournure que prennent les événements, et notamment lorsque Bianca se lance dans ses propres investigations offrent un supplément d'intérêt. Cette petite impulsion qui nous convainc que d'aller mettre son pyjama, se laver les dents et se plonger sous les draps du lit peuvent bien attendre quelques dizaines de minutes supplémentaires. Malheureusement, la suite ne se montrera pas à la hauteur de nos attentes. Des dizaines de Jumpscares et de Twists plus tard, le constat est sans appel : No Dormirás est un piètre film d'horreur ne souffrant quasiment d'aucun sursaut. Cela peut marcher une fois, deux tout au plus, mais à force d'entendre des coups de semonce accompagner les apparitions répétées d'une certaine Dora, la magie n'opère plus. D'autant plus que les motivations s'éclairent sous un nouveau jour qui les rends toujours plus ridicules et improbables. Bref, le long-métrage de Gustavo Hernández n'est rien de plus qu'un coup d'épée dans l'eau...

 

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