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lundi 29 juillet 2024

H6, Diaro de un Asesino de Martín Garrido Barón (2005) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Entre cinéma grand public et œuvres plus ''confidentielles'', il est un courant qui a généré d'innombrables longs-métrages dont un certain nombre sont devenus des références. On pense bien évidemment à Psychose d'Alfred Hitchcock, à L'Étrangleur de Boston de Richard Flescher, auSilence des agneaux de Jonathan Demme, à Seven de David Fincher mais moins souvent au Maniac de William Lustig, à Schizophrenia de Gerald Kargl, à Henry : Portrait d'un serial killer de John McnNaughton, à C'est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde. Quoique de confidentialité il ne s'agit ici plus vraiment de parler depuis que les tueurs en séries sont au même titre que les vampires, les zombies ou autres créatures, les rois du bestiaire fantastico-horrifique. Des gens comme vous et moi qui ont rejoint le côté le plus obscure du septième art. Un courant approché par des cinéastes qui parfois choisissent de mettre un coup d’accélérateur dans leur description de l’indicible. C'est ainsi que le réalisateur Fatih Akin sign en 2019 Der Goldene Handschuh, œuvre inspirée des authentiques méfaits commis par le tueur allemand Fritz Honka qui entre 1971 et 1974 fut l'auteur d'au moins quatre meurtres sur des prostituées. Un film sale, glauque, presque caricatural dans sa description définitive de l'horreur la plus glauque et malsaine. C'est dans ce même ordre d'idée que s'inscrit H6, Diaro de un Asesino du réalisateur espagnol Martín Garrido Barón. Film dans lequel le réalisateur se contente exclusivement de suivre les pas d'un tueur en série qui quelque part et par analogie évoque l'excellent court-métrage d'Eric Valette Il est difficile de tuer quelqu'un, même un lundi dans lequel Jean-Paul Rouve incarnait un individu lambda désireux de connaître la notoriété en se lançant dans une carrière de tueur en série.


Quatorze minutes formidablement drôles décrivant un homme totalement déconnecté de la réalité, fasciné par d'authentiques serial killers mais sortant le soir vêtu comme l'un de ces célèbres boogeymen qui hantent le cinéma d'horreur ! Le ton de H6, Diaro de un Asesino est par contre différent. Après avoir passé quatorze années derrière les barreaux pour le meurtre de sa compagne qu'il soupçonnait de le tromper avec des hommes, Antonio Frau (l'acteur Fernando Acaso) retrouve la liberté et s'installe dans un immeuble, ancien bordel et propriété d'une tante qui vient de mourir. Fasciné lui aussi par les tueurs en série et notamment par notre Henri Désiré Landru national dont il a lu une biographie, lequel avait pour habitude de noter dans un carnet tout ce qui concernait ses victimes, Antonio choisit d'en faire autant. On devine tout d'abord à travers ses propos son désir de laisser une trace à ceux qui hypothétiquement étudieront son cas le jour où il sera arrêté. L'homme rencontre une femme qu'il épouse et qu'il maintient à l'écart de sa nouvelle activité. Lorsque celle-ci part travailler, Antonio attire dans son immeuble des femmes qu'il enferme dans la chambre numéro 6 de l'ancien bordel afin de les torturer, de les violer et pour finir, de les assassiner. Martín Garrido Barón, qui réalisait là son tout premier long-métrage avant de consacrer sa carrière dans le genre nettement plus ''léger'' du policier signe une œuvre relativement déstabilisante. Et même si H6, Diaro de un Asesino reste très largement en deçà du malaise ressenti devant le très morbide Schizophrenia de Gerald Kargl, le réalisateur espagnol s'amuse à filmer de manière répétée son acteur principal en plongée.


Délaissant par ailleurs les mouvements de caméras légendaires du film qui à l'époque de la VHS semblait n'être principalement disponible que dans les sex-shop ! Dans un univers sombre, qui rappelle sensiblement l'hôtel particulier du Docteur Marcel Petiot qui dans les années quarante fut reconnu coupable de vingt-sept meurtres dont furent essentiellement victimes des juifs et des prostituées, Martín Garrido Barón ne lésine pas sur les détails scabreux. Son tueur photographiant, violant ses victimes à de multiples reprises, les torturant moralement, les laissant sans eaux durant de longues journées avant de les ''réhydrater'' à l'aide de sa propre urine. Le point culminant des sévices ayant alors un rapport direct avec la tronçonneuse qui repose dans un coin de la pièce où sont enfermées et attachées sur une table ses pauvres victimes. Outre les dialogues, ou devrait-on dire, les monologues qu'il engage auprès des quelques jeunes femmes qui auront le malheur de tomber entre ses griffes, le reste du propos est tenu par le tueur lui-même, en voix-off ! Tourné à Madrid dans des décors majoritairement dominés par des teintes brunes, H6, Diaro de un Asesino est une pure fiction qui ne s'inspire d'aucun véritable tueur en série. Ce qui ne l'empêche pas d'être généralement très efficace. Martín Garrido Barón avoue malgré tout avoir été inspiré par le long-métrage de David Fincher même si ici l'enquête policière intervient très tardivement. Les deux films sont de ce fait difficilement comparables. Le long-métrage du réalisateur espagnol fait partie de ces œuvres qui dans le genre débarquent ponctuellement à travers le temps, marquant par leur cynisme, leur cruauté ou leur noirceur celles et ceux qui s'y confrontent. En ce sens, H6, Diaro de un Asesino est une réussite et n'a donc rien à envier à la concurrence...

 

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