Comme quoi, ça se joue
parfois sur une différence d'une seule lettre... Die Hart
d'Eric Appel n'étant pas Die Hard
de John McTiernan, cette comédie d'action de 2023 est comparable aux
effluves nauséabondes que met en scène chez nous Michèle Laroque
depuis ses débuts de réalisatrice en 2018 avec Brillantissime !
Majoritairement habitué au petit écran pour lequel il réalise
nombre des séries télévisées, Eric Appel capitalise ici sur la
popularité outre-atlantique de Die Hart,
dans laquelle l'humoriste, scénariste acteur et producteur américain
Kevin Hart interprétait à peu de chose prêt son propre rôle. Le
réalisateur reprend au format long le concept imaginé alors par les
scénaristes Tripper Clancy et Derek Kolstad et dont les épisodes
duraient en moyenne dix minutes. La seule ''qualité'' du
long-métrage est sa durée : Une heure et vingt-quatre minutes.
Pas de quoi se chopper trop de fourmis dans les jambes ou d'avoir
l'écume aux lèvres à force d'impatience. Quoique... Cet exercice
de style assez étonnant est suffisamment pénible pour causer des
troubles de la vision et des conduits auditifs. Si l'on se plaint
très souvent de la piètre qualité des productions françaises
actuelles en matière de comédie, Die Hart
prouve
au moins une chose. Que notre pays, la France, n'est en la matière,
pas vraiment isolé. Le long-métrage d'Eric Appel est en l'état
l'une des pires engeances qu'il nous ait été accordé de découvrir
ces dernières années. Une bonne grosse purge qui rate à peu près
tout ce qu'elle entreprend et que l'on rangera aisément aux côtés
du Dernier Mercenaire de
David Charhon (maître étalon incontestable de la comédie z
française de ces deux dernières décennies) ou de Brutus
vs César
de Kheiron... Ce qui en l'état, n'est vraiment pas un compliment. Le
principe n'était pourtant pas totalement inintéressant. Imaginez :
un acteur de second plan ayant proprement sabordé sa carrière lors
d'un show télévisée espère pouvoir reprendre du service et
surtout avoir enfin la reconnaissance qu'il mérite.
Et
pour cela, Kevin Hart (dont la taille ne dépassant pas les un mètre
cinquante-sept reste finalement l'effet le plus ''involontairement''
drôle) va se rapprocher d'un spécialiste du genre en la personne de
Ron Wilcox, lequel va les entraîner lui et une nouvelle venue du nom
de Jordan King (l'actrice Nathalie Emmanuel) dans son repaire.
Incarné par John Travolta, on ne trouvera cependant rien à redire
quant au choix de l'acteur d'interpréter un personnage avec autant
d'enthousiasme pour si peu de résultats. N'oublions pas qu'il fut
tout de même à l'affiche d'un certain Battlefield
Earth
adapté d'un roman de science-fiction imbuvable signé de L. Ron
Hubbard (mes parents me l'offrirent lorsque j'étais adolescent sans
savoir que son auteur était le fondateur de la Scientologie)
et disponible chez nous sous le titre, Terre
champ de bataille.
Œuvre de science-fiction considérée par beaucoup comme le pire
long-métrages de l'histoire du cinéma (autant dire que ceux qui
prétendent cela n'ont pas dû voir beaucoup de films durant le cours
de leur existence), Battlefield Earth
est effectivement une belle merde qui avait cependant le mérite de
faire sourire face à la montagne d'incongruités qu'elle avait su
charrier derrière elle ! Également incarné par Josh Hartnett
(The Faculty),
lequel interprète son propre rôle, et dans une moindre mesure par
un Jean Reno dont le timbre de voix semble nous dire à chaque fois
qu'il chargea la mule en degrés d'alcoolémie, Die
Hart rate
tout ce qu'il entreprend de nous conter. Qu'il s'agisse de l'humour,
qui dans le cas du long-métrage d'Eric Appel à cette faculté
exceptionnelle de n'être efficace à AU-CUN MO-MENT ou de l'action
dont on voit poindre l'issue à des kilomètres à la ronde, le film
est une stratosphérique foirade. À dire vrai, et comme on peut
l'imaginer, il ne doit ressembler à rien d'autre qu'à la série
dont il tire son intrigue. Le réalisateur aurait tout aussi bien pu
réunir tous les épisodes la série pour la transformer en un film
unique que nous n'aurions pas détecté la moindre différence entre
l'un et l'autre. Bref, au moment de vous refaire la première
trilogie Die Hard,
assurez-vous de ne pas tomber dans le même piège que votre
serviteur. Vous risqueriez de passer une très mauvaise soirée...
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