L'année suivant la
sortie de Il Due de la Legione,
le réalisateur italien Lucio Fulci abandonne un temps le duo formé
par Franco Franchi et Ciccio Ingrassia et met en scène dans le rôle
principal de Uno Strano Tipo,
Adriano Celentano, connu chez nous pour sa carrière de chanteur
mais qui dans son pays d'origine fut également connu pour avoir joué
dans de nombreux longs-métrages entre 1956 et 1992. La même année,
Lucio Fulci réalise Gli Imbroglioni
dans lequel il retrouve Franco Franchi et Ciccio Ingrassia, lesquels
ne sont pas les seuls protagonistes puisque le réalisateur les
convie tout comme d'autres interprètes à participer à une œuvre
plus proche du film à sketchs que ce qu'à l'habitude de mettre en
scène le futur auteur de La longue nuit de
l'exorcisme,
L'emmurée vivante
ou La maison près du cimetière.
Traduit chez nous sous le titre Les filous font
la loi
et scripté par Giuseppe Moccia, Vittorio Vighi, Mario Guerra, Franco
Castellano et Lucio Fulci lui-même, Gli
Imbroglioni
est purement humoristique. Et si même Franco Franchi et Ciccio
Ingrassia semblent être noyés parmi un nombre important
d'interprètes qui tout comme eux vont incarner des personnages
confrontés à un juge (l'acteur José Luis López Vázquez), le
réalisateur leur permettra d'intervenir à trois reprises. L'action
du long-métrage se déroule donc dans la salle d'un tribunal rempli
de visiteurs venus assister aux différents procès que devra juger
un seul homme dont nous suivons donc une journée débutant par une
altercation avec un homme qui s'avérera être la première personne
qu'il aura à juger. Débarquent alors Franco Franchi et Ciccio
Ingrassia dans les rôles de Salvatore Di Carmine et Napoleone
Palumbo. Criant leur innocence concernant une escroquerie dont fut
victime un antiquaire du nom d'Antonio Monterosi (l'acteur Xan das
Bolas), les deux hommes vont devoir justifier de leur actes. C'est
ainsi donc que l'on découvre le principe de Gli
Imbroglioni
qui sur une durée n'excédant pas les quatre-vingt cinq minutes
valsera entre des séquences filmées dans la section civile du
tribunal de première instance de Rome et des flash-back revenant sur
les événements qui menèrent les divers protagonistes à se
retrouver face au juge. Le concept étant ce qu'il est, on navigue
entre des séquences franchement réussies tandis que d'autres
s'avèrent nettement moins passionnantes...
Dans
l'ordre, et à la suite du récit entourant nos deux habituels
escrocs (dans Il Due de la Legione Franco
Franchi et Ciccio Ingrassia tentèrent d'escroquer les napolitains
au Bonneteau tandis qu'ils incarneront en 1964 des cambrioleurs dans
002 Angenti Segretissimi),
nous assistons au procès de deux hommes dont l'un a frappé le
second pour avoir ''rêvé' de son épouse, à celui de deux bonnes
sœurs ayant insulté et malmené un brigadier de police durant son
service, puis notre duo de comiques réapparaît à nouveau à
l'image afin de s'expliquer sur les origines de leur patronyme lors
d'une séquence totalement chaotique. Viennent ensuite à la barre un
couple qui se déchire, la mère avocate de la jeune femme tentant de
discréditer l'époux en question. Il s'agit là de l'une des
séquences les plus intéressantes du long-métrage. Les scénaristes
font preuve d'une imagination florissante en faisant passer le mari
(Aroldo Tieri dans le rôle de Monsieur Taverna) pour un coureur de
jupons tandis que l'avocat de ce dernier cherche à faire passer son
épouse (l'actrice Dominique Boschero) pour une fille facile. Il
s'agira là de la séquence la plus longue. Lucio Fulci choisi
d'ailleurs l'option de la mettre en ''couveuse'' lors d'une
suspension de séance, le temps de mettre une troisième et dernière
fois en scène Franco Franchi et Ciccio Ingrassia au cœur d'une
nouvelle escroquerie lors de laquelle, leurs personnages respectifs
tenteront une dernière filouterie dont la victime sera un touriste
allemand désireux de mettre la main sur une ancienne momie !
Dans l'ensemble, Gli Imbroglioni
est vraiment plaisant à regarder. Les interprètes féminines
(Dominique Boschero, Antonella Lualdi, Luciana Gilli, etc...) sont,
comme d'habitude, souvent séduisantes tandis que les acteurs
masculins s'en donnent à cœur joie en incarnant leur personnage
avec grandiloquence lors de scènes parfois savoureuses (Aroldo Tieri
grimaçant dans son cabinet de médecin généraliste tel un pervers
sexuel ou plus tard, semant la pagaille en écoutant la
retransmission radio d'un match de football lors de l'enterrement de
la tante de son épouse)...
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