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samedi 11 mars 2023

Dellamorte Dellamore de Michele Soavi (1994) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Hommage à ce grand monsieur qu'était François Hadji-Lazaro, fondateur des groupes de rock alternatif français Pigalle et Les garçons bouchers qui s'est éteint le 25 février dernier. Mais plutôt que de revenir sur sa fructueuse carrière de chanteur et de multi-instrumentiste complétée par une poignée d'albums solos, cet article est l'occasion de revenir non pas sur le chanteur et musicien qu'il était mais sur l'acteur qu'il fut également, devenant ainsi en 1994 l'un des interprètes principaux de Dellamorte Dellamore, œuvre signée du réalisateur italien Michele Soavi qui en 1987 signa pas moins que l'un des chefs-d’œuvre du cinéma horrifique transalpin avec Deliria (ou Bloody Bird à l'internationale). Dans la séquence d'introduction, le gardien de cimetière Francesco Dellamorte (l'acteur britannique Rupert Everett) reçoit la visite d'un homme au teint blafard et au regard exorbité. Ni une, ni deux, il se saisit de son arme et tire une balle dans la tête de l'individu qui s'effondre au sol. Une courte scène d'ouverture qui fait très clairement référence à un autre réalisateur italien, sans doute le plus grand auteur de la Botte dans le domaine de l'horreur putride et gore, Lucio Fulci. Le son que produit le tir et l'aspect du zombie semblant sortir tout droit de l'une des œuvres crépusculaires que le cinéaste auteur de L'enfer des Zombies, de L'au-delà, de Frayeurs ou de La maison près du cimetière consacra aux morts-vivants durant sa carrière... L'on distingue alors le détachement du personnage de Francesco qui afin d'opérer cette sommaire exécution à laissé l'homme qu'il avait au bout du fil avant de le reprendre ensuite tout en allumant en toute quiétude une cigarette. Ce qui apparaît comme un détail apporte un semblant d'explication quant à la manière de fonctionner du jeune gardien. Un acte presque anodin, perpétré de nuit dans un cimetière où aura principalement lieu l'intrigue. Accompagné par la musique de Riccardo Biseo et Manuel De Sica (ce dernier collabora en outre avec son père, le réalisateur Vittorio De Sica, ainsi que Dino Rizi ou encore Joe D'Amato), Dellamorte Dellamore est l'objet d'un véritable culte. Et notamment en France puisque certains le considèrent comme une œuvre intouchable et aux indiscutables qualités visuelles... Le film remportera d'ailleurs dans notre pays le prix du jury lors de la seconde édition du Festival international du film fantastique de Gérardmer en 1995 ainsi que d'autres récompenses dans plusieurs pays...


Co-produit par l'Italie, l'Allemagne et la France, le film accueille en son sein des interprètes d'origines diverses. Outre l'acteur britannique l'on retrouve donc l'actrice italienne Anna Falchi dans le rôle de Elle, une jeune et très jolie veuve fascinée par la mort qui entretiendra une idylle de courte durée avec Francesco avant de connaître un triste sort. L'acteur américain Mickey Knox incarne quant à lui le commissaire Straniero tandis que M/ichele Soavi s'offre un caméo en apparaissant à l'image lors d'une séquence située en ville. Reste donc François Hadji-Lazaro qui lui interprète le personnage de Gnaghi, l'assistant de Francesco légèrement débile qui de son côté va lui-même connaître l'amour avec la tête de la fille du maire récemment décédée dans un accident de voiture particulièrement gore ! Rendu fou de douleur après la seconde mort d'Elle qui comme de nombreux autres cadavres reviendra à la vie une fois enterrée dans le cimetière, Francesco perdra la tête et se rendra en ville afin de tuer quelques habitants. Constitué en outre de tableaux morbides de toute beauté (le cimetière et l'ossuaire demeurant visuellement remarquables), Dellamorte Dellamore repose d'abord et avant tout sur ses qualités esthétiques et moins sur son scénario largement prévisible et sur l'étrange tonalité de l'ensemble. Film d'horreur parfois très graphique bénéficiant d'effets-spéciaux appréciables, le long-métrage du réalisateur italien n'est pas toujours très sérieux et flirte même avec la comédie. Une histoire d'amour zombiesque d'une très grande beauté et où Rupert Everett cabotine un brin tandis que François Hadji-Lazaro demeure désespérément muet en dehors de quelques borborygmes, effectuant les tâches les plus ingrates (c'est lui qui en effet creuse les trous ou nettoie les allées du cimetière). Mélange de romance, de gothique, de comédie et de gore, Dellamorte Dellamore est une œuvre singulièrement drôle et tragique à la fois. Michele Soavi signait là l'un de ses meilleurs films et confirmait tout le bien que l'on pensait de lui...

 

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