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lundi 26 décembre 2022

Jurassic Park de Steven Spielberg (1993) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

À six mois près, c'était il y a quasiment trente ans. Trois décennies qu'a débarqué dans les salles de cinéma le premier volet d'une franchise initiée par Steven Spielberg en 1993. Jurassic Park et ses dinosaures, le riche PDG de l'entreprise InGen John Hammond, le paléontologue Alan Grant, sa compagne et paléobotaniste Ellie Sattler ainsi que le mathématicien Ian Malcolm. Un projet qui pour l'époque pouvait sembler pharaonique d'un point de vue technologique puisque l'on y découvrait une nouvelle étape dans l'évolution des effets-spéciaux numériques. Comme quelques années en arrière avec Abyss de James Cameron ou beaucoup plus tard, en 2009 avec Avatar lui même réalisé par ce dernier. Si aujourd'hui redécouvrir le premier volet de cette franchise désormais constituée de six longs-métrages semble beaucoup moins stupéfiant visuellement c'est parce que le public a depuis été habitué à tant d'améliorations en terme d'effets-spéciaux qu'il demeure pratiquement insensible face aux challenges désormais relevés par les spécialistes en la matière. Notamment confiés aux célèbres Phil Tippett et Stan Winston, ces derniers ont remporté plusieurs récompenses dont les prix des meilleurs effets visuels au British Academy Film Awards et aux Oscars de l'année 1994. Le film révolutionne en effet la technique des effets-spéciaux numériques en proposant des créatures préhistoriques incroyablement réalistes. C'est simple : à l'époque, le film de Steven Spielberg met tout le monde d'accord en écrasant toute concurrence dans le domaine des effets-spéciaux en image de synthèse. Mais Jurassic Park ne traite pas ses dinosaures qu'à travers les ordinateurs puisque le film les envisage également en ''dur'' à travers des séquences lors desquelles sont employés des animatroniques. Le passage de l'une à l'autre des techniques se fondant à la perfection, on ne sait parfois s'il s'agit de ''marionnettes'' où de créatures en images de synthèse. Techniquement irréprochable, le long-métrage de Steven Spielberg n'en est pas moins doté de certaines faiblesses qui se verront surtout lors d'une seconde projection, une fois qu'auront été ''digérés'' les formidables effets-spéciaux...


Basé sur l'ouvrage éponyme de l'écrivain américain de science-fiction Michael Crichton (The Andromeda Strain, Sphere, Timeline, etc...), le film de Steven Spielberg donnera lieu quelques années plus tard au parc d'attraction Jurassic Park: The Ride. C'est d'ailleurs à peu de chose près à quoi ressemble le long-métrage qui dans une proportion importante ressemble à une promenade au cœur d'un complexe où vivent en liberté des créatures préhistoriques ramenées à la vie par l'équipe de généticiens travaillant aux côtés du milliardaire John Hammond (l'acteur Richard Attenborough). C'est donc au cœur du Jurassic Park que vont se dérouler les aventures de notre paléontologue Alan Grant et de ses compagnons d'infortune. Car si dans un premier temps le tout ressemble à une promenade de santé dans des contrées verdoyantes foulées par des dinosaures tantôt gigantesques mais inoffensifs, tantôt par de plus petites créatures particulièrement agressives, en dehors de ses remarquables effets-spéciaux, Jurassic Park vaut surtout pour son très long climax débutant lorsque l'un des employés de InGen (l'acteur Wayne Knight dans le rôle de Denis Nedry) tente de voler des embryons de dinosaures pour le compte de la société rivale Biosyn en coupant le système de sécurité du parc. Mettant ainsi les petits-enfants et les invités de John Hammond en danger face aux dangereuses créatures qui désormais vont pouvoir se déplacer hors de leur zone de restriction. Et parmi ces dernières, la plus redoutée de toute : le fameux T.rex !


Alors que Jurassic Park débutait sous les oripeaux du film de science-fiction familial ouvert à tous publics, le film de Steven Spielberg rappelle ses spectateurs au bon souvenir d'un certain Les dents de la mer, transposant le thème du chasseur et de sa proie hors de l'eau. Le film se mue ainsi en une œuvre horrifique particulièrement efficace, prolongeant l'expérience jusque dans ses derniers retranchements, entre le parcours qu'a prévu d'offrir aux futurs clients du parc son créateur et le complexe réservé aux employés. Le film met en lumière en une seule phrase l'avenir de ses héros, logiquement contraints de pointer au chômage dès lors que seront mis à disposition des futurs visiteurs non plus des squelettes reconstitués de créatures préhistoriques mais des animaux d'un autre temps faits de chair et d'os ! L'on retrouve dans le principaux rôles les acteurs Sam Neill, Laura Dern qui à eux deux campent les rôles des professeurs Alan Grant et Ellie Sattier. À leurs côtés, Jeff Goldblum semble avoir déjà beaucoup plus de mal à s'imposer dans celui du professeur Ian Malcolm. Un rôle presque secondaire pour un temps de présence à l'image et de parole moindre. Décevant... Si en terme de technologie les années quatre-vingt dix ont souvent pâtit d'effets visuels qui de nous jours paraissent terriblement datés, on constate encore aujourd'hui son avancée technologie puisque même si depuis de nets progrès ont été effectués en matière d'effets-spéciaux numériques, Jurassic Park continue de faire son petit effet. Cependant, le film paraît n'être parfois qu'une vitrine technologique d'où l'on ne retiendra en outre que le ressort dramatique central tandis que le reste sent tout de même le réchauffé. Rien d'original donc dans cette traque entre le chasseur et sa proie où les valeurs sont malgré tout inversées puisqu'ici, l'homme devient en théorie le ''butin'' de créatures ''monstrueuses'' avides de chair fraîche. Tout comme les Frankenstein et autres œuvres au sein desquelles l'homme se prend pour Dieu, Jurassic Park le met face à certaines contradictions puisque la vie est ici synonyme de mort. Derrière l'enchantement, l'angoisse (T.rex et tempête font ici bon ménage lorsqu'il s'agit de créer un authentique climat de terreur) et cet attrait foncièrement bon pour ses créatures et ses personnages, Steven Spielberg signait une œuvre qui avec le temps et en dehors de ses prouesses technologiques, prenait paradoxalement le risque de perdre de son intérêt : une caractérisation revue à la baisse et un scénario se déchargeant presque uniquement sur les effets-spéciaux et sur quelques moments d'anthologie...

 

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