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dimanche 27 novembre 2022

!!! Spéciale Blumhouse Productions !!!

 


  

 

Pour cette Spéciale Blumhouse Productions, cinq longs-métrages parmi les derniers à avoir été produits par la célèbre société de production américaine créée par le producteur Jason Blum dans le milieu des années 2000. Près de cent films mais parmi eux, peu de véritablement marquants. Le beaucoup trop surestimé Paranormal Activity de Oren Peli en 2009 (à vrai dire, une bonne grosse daubasse), Insidious de James Wan en 2011, l'excellent Sinister de Scott Derrickson l'année suivante, et puis The Visit de M. Night Shyamalan en 2015, Pas un bruit de Mike Flanagan en 2016 et surtout Split de M. Night Shyamalan et Get Out de Jordan Peel en 2017. On commence non pas avec l'un de ceux-ci mais avec The Visitor de Justin P. Lange qui devrait logiquement bientôt apparaître sur les radars. Une œuvre reposant sur un scénario écrit à quatre mains par les scénaristes Simon Boyes et Adam Mason. Un récit comme aime les concevoir Blumhouse, faisant la part belle à l'horreur, l'épouvante et le fantastique. Rien que de très banal en somme puisque l'on y fait la connaissance de Robert Burrows et Maia Eden. Un couple de jeunes adultes qui après s'être installés à Londres et après avoir perdu leur premier enfant suite à une fausse couche vient s'installer dans le village d'enfance de la jeune femme interprétée par Jessica McNamee. Quant à Robert, c'est l'acteur Finn Jones qui l'interprète. Et le véritable personnage central du récit, c'est lui. Ou plutôt, lui et ceux qui semblent de premier abord être ses doubles. Comme en témoignent les nombreux tableaux qui ornent un peu partout en ville, les murs des habitations. Des peintures toutes à l'effigie d'un seul et même individu que des légendes gravées dans les encadrements surnomment le visiteur. Ce curieux personnage inquiète Robert dont la ressemblance s'avère relativement troublante. Sans que sa compagne ne semble vouloir se mêler de ces histoires quelque peu farfelues, le spectateur se rendra rapidement compte que des choses très étranges se déroulent en ville.
L'attitude de ses habitants qui voient en l'arrivée de Robert, le symbole d'un signe bienheureux pour la communauté. C'est pourtant tout le contraire que semble vouloir installer dans l'esprit des spectateurs le réalisateur. Un climat de suspicion, de doute et d'angoisse. Si par nature, le sujet semble être le fruit d'une réflexion visant à renouveler le genre,
The Visitor n'est rien moins qu'une alternative plutôt fauchée scénaristiquement parlant du chef-d’œuvre que réalisa Roman Polanski en 1968, Rosemary's Baby. Le caractère ambigu de la population faisant rigoureusement penser aux habitants de l'immeuble dans lequel Rosemary Woodhouse (Mia Farrow) et son époux Guy (John Cassavetes) s'installèrent à l'époque. Sauf que dans le cas présent, Justin P. Lange semble incapable de reproduire le même sentiment d'angoisse grandissante et de paranoïa qui faisaient de Rosemary's Baby une œuvre cauchemardesque parfaitement éprouvante. Le héros de cette histoire a beau se retrouver seul face à un mystère qu'il semble être le seul à vouloir résoudre (du moins jusqu'à l'arrivée d'un certain marchand d'art), rien ne paraît être moins terrifiant que les événements qui se produisent durant le récit. Si le scénario maintient une certaine incompréhension que le spectateur redoutera de comprendre à force d'y déceler un sujet plus qu'improbable, le dernier quart-d'heure viendra à juste titre mettre un point d'honneur à faire tout l'éclairage sur l'heure et la dizaine de minutes qui viennent de s'écouler. Au final, The Visitor s'avère assez fade et maintient donc une constante qui a tendance à se généraliser désormais au sein des productions Blumhouse...★★★★★☆☆☆☆☆


Venons-en maintenant au cas Shana Feste et à son nouveau long-métrage Run Sweetheart Run. Mis à disposition des abonnés Amazon Prime Video dès le 28 octobre dernier, cette production Blumhouse est sans doute ce que la société a pu produire de plus grotesque depuis sa création. Non content de faire l'apologie du féminisme en démontrant que la quasi totalité de la gente masculine n'est constituée que de vils dominateurs, violents, obsédés par le sexe et même parfois sanguinaires, la réalisatrice met en scène une héroïne afro-américaine aux prises avec un homme de race blanche tout à fait prêt à jouer le prédateur jusqu'au lever du Soleil. Une argumentation qui aurait tendance à donner la nausée si seulement Shana Feste ne s'était pas engouffrée dans une brèche involontairement drôle. Oubliez l'effroi invoqué par sa thématique : Run Sweetheart Run n'est rien de plus, rien de moins que l'une des nombreuses erreurs de trajectoire dont son auteur(e... pour les pro-écriture inclusive) s'est rendue coutumière. Elle dont la vedette de son dernier long-métrage Ella Balinska est la proie d'un tueur sadique, cynique et apparemment indestructible semble surtout attirée par l'idée de faire la chasse à l'homme en général et au blanc en particulier (ceux d'ébènes ne souffrant ici effectivement pas des mêmes troubles liés à l’afflux de testostérones). Le film n'est qu'un amalgame de poncifs féministes à tendance wokiste lors desquels la réalisatrice se permet même un temps de bousculer les termes qui caractérisent certains traits liés au vampirisme avant d'en laisser d'autres demeurer l'une des solutions pour son héroïne de survivre à son terrible périple nocturne.
La plupart des situations relevant du grand n'importe quoi, le spectateur finira tout de même par avoir des doutes. Concernant l'aspect ''nonsensesque'' de la mise en scène, de l'écriture, de la direction d'acteurs et par là-même de l'interprétation, peut-être qu'au fond d'elle, la réalisatrice a finalement obtenu ce qu'elle voulait : produire une œuvre improbable faisant l'apologie quasi permanente de la menstruation de son héroïne dont le sang fort odorant (je vous souhaite bon appétit si vous êtes en train de déjeuner ou de dîner) sert d’appât à son prédateur. Lequel est interprété par l'acteur danois Pilou Asbæk qui aurait sans doute mieux fait de se faire porter pâle le jour où lui fut remis le script de Run Sweetheart Run. À mesure que le film déroule le fil de son intrigue, le sex-appeal de Ella Balinska se vide au rythme de ses pertes menstruelles. Si le film est à lui seul LA solution pour vider les salons de toute présence masculine lors de sa projection, c'est sans doute parce que la réalisatrice a sans doute manqué de ce second degré qui aurait pu transformer l'expérience en une sorte d'alternative jouissivement féministe à l'excellent After Hours de Martin Scorsese. Malheureusement pour Shana Feste et pour Run Sweetheart Run, ça n'est malheureusement pas le cas... ! ★★★☆☆☆☆☆☆☆


On continue avec Madres du réalisateur américain Ryan Zaragoza qui avec ce film signait en 2021 son premier long-métrage. Et là, attention car dans cette partie, je vais spoiler l'intrigue. Madres, est un film qui paradoxalement et au vu des critiques généralement peu élogieuses qui l'entourent s'avère cependant le plus intéressant à étudier des trois longs-métrages qui forment jusqu'à maintenant cet article consacré aux productions Blumhouse. En effet, inspiré d'un fait-divers absolument terrifiant sur la ''stérilisation contrainte'' issue d'un mouvement national américain sur l'eugénisme ayant eu cours au siècle dernier, Madres transpose son récit au beau milieu des années soixante-dix, époque lors de laquelle Diana (Ariana Guerra) et Beto (Tenoch Huerta) s'installent dans une petite communauté agricole des États-Unis essentiellement constituée d'immigrés d'origine mexicaine. C'est donc dans ce contexte que Ryan Zaragoza, sur la base d'un scénario conçu par Marcella Ochoa et Mario Miscione, explore cette thématique sous divers aspects. Étant un pur produit Blumhouse, le film fait bien entendu appel à l'élément fantastique. Une approche qui pour une fois aurait mieux fait d'être écartée tant l'ampleur de la tâche relative à ce difficile sujet n'avait absolument pas besoin que lui sois adjointe le moindre fragment de surnaturel. S'il faudra patienter jusqu'aux derniers instants pour que nous soit révélée la terrible vérité, jusque là, le film se contentera de traîner en longueur son sujet tout en aiguillant le spectateur sur une fausse piste.
L'un des principaux attraits du long-métrage se situe moins dans l'évocation d'une malédiction que dans la recherche de vérité de son héroïne. Laquelle est persuadée que l'entreprise qui emploie son époux Beto utilise des pesticides qui sont à l'origine de problèmes liés principalement à la natalité. En effet, si aux champs, les hommes ne semblent être atteints d'aucuns maux spécifiquement reliés à l'emploi des dits pesticides, l'absence quasi systématique d'enfants au cœur de la population semble témoigner de nombreuses fausses-couches. C'est ainsi que l'héroïne se lancera dans une enquête plutôt intéressante et bien menée. Ce qui paraît avoir crispé les esprits de ceux qui ont découvert le film à l'époque de sa sortie, c'est la méthode avec laquelle Ryan Zaragoza a choisi d'étudier le thème. Et s'il est vrai qu'un sujet aussi difficile à aborder méritait sans doute que le film ne s'embarrasse pas d'une approche surnaturelle, il suffirait presque de faire abstraction du fait que Madres repose sur un drame réel pour qu'on lui reconnaisse d'authentiques qualités. Si le rythme est effectivement lent, on ne s'ennuie pas pour autant. Dans sa volonté de préservation, voire de survie pour elle, son époux et l'enfant à venir, Diana est parfois touchante, ''immigrée'' elle-même dans un coin perdu de son propre pays essentiellement habité par des mexicains... ★★★★★★☆☆☆☆


Nous poursuivons ensuite avec Torn Hearts de Brea Grant. Il s'agit du second long-métrage de cette réalisatrice américaine originaire du Texas après le drame Best Friends Forever en 2013. Depuis, elle s'est notamment attaquée à la réalisation d'épisodes de séries télévisées avant de revenir cette année avec un film estampillé Blumhouse Productions. Contrairement à ce que laisse supposer la filiation entre l’œuvre et la célèbre maison de production, Torn Hearts n'est pas vraiment un film d'horreur. Plutôt un thriller psychologique et musical. Original, donc, car en outre, si de musique il s'agit bien, on parle ici de country. En effet, le film met en scène les deux membres de la formation Torn Hearts formée par Jordan Wilder et de Leigh Blackhouse. Deux jeunes femmes ambitieuses et dont l'une est une fan absolue de Harper Dutch, ancienne gloire de la country vivant désormais recluse dans son immense propriété. C'est après avoir passé la soirée en compagnie du chanteur Caleb Crawforf (l'acteur Shiloh Fernandez) qui lui a confié l'adresse personnelle de la star de la country que Jordan (Abby Quinn) propose à Leigh (Alexxis Lemire) de ''s'inviter'' chez l'idole de cette dernière afin de lui demander de l'aide ainsi que des conseils pour leur carrière. C'est ainsi que les deux jeunes musiciennes et chanteuses vont passer quelques jours chez cette Harper Dutch on ne peut plus étrange et excentrique... Les plus anciens reconnaîtront dans le rôle de cette dernière l'actrice Katey Sagal qui entre 1987 et 1997 interpréta le rôle de Peggy Bundy dans la série télévisée américaine culte Mariés, deux enfants ! Et c'est sans doute l'un des seuls intérêts de ce long-métrage qui n'a rien de véritablement excitant à proposer sinon des tunnels de dialogues inintéressants au possible.
Sur un sujet pourtant séduisant, le film se traîne, stagne sur un principe de joutes verbales très mal écrites et sur une absence totale d'enjeux en matière d'angoisse. Mais le pire reste sans doute l’invraisemblance d'une quantité effarante de séquences. Si tout laisse rapidement supposer que l'ancienne star de la country n'a plus vraiment toute sa tête et si Jordan finira par percevoir l'inquiétante personnalité de la chanteuse (contrairement à son amie Leigh, laquelle sera totalement dévouée à la parole de son idole), certaines phases du récit ne passent absolument pas. À commencer par ces longues séquences d'exposition durant lesquelles le duo a largement le temps d'étudier la psychologie de leur hôte... sans que cela n'interfère sur leur volonté de travailler à ses côtés. Bon, ça, encore, ça peut s'envisager en terme d'ambition. Mais lorsque Harper les convie à des jeux parfois barbares et cruels comme de se battre entre elles devant ses yeux, là, on n'y croit plus. Comme l'on ne croit pas à ces revirements ininterrompus (je reste, je pars, je reste, je pars, etc...), cette attitude de dévotion outrageusement exagérée de la part de Leigh et bien d'autres friandises faisandées. Tout ceci mis bout à bout font que l'édifice s'écroule assez rapidement. D'autant plus que le scénario de Rachel Koller Croft n'est franchement pas folichon. Bref, Torn Hearts est à jeter aux oublier au même titre que Run Sweatheart Run de Shana Feste... ★★★☆☆☆☆☆☆☆


Pour terminer, il n'est pas vain d'espérer que le niveau soit rehaussé avec Vengeance de B. J. Novak, le premier long-métrage de ce réalisateur d'origine américaine qui jusque là était connu comme acteur et auteur de plusieurs épisodes de séries télévisées (The Office). En effet, il s'agit bien là de LA bonne surprise de cet article consacré aux productions Blumhouse. Aussi étonnant que cela puisse paraître puisque le film sort des sentiers battus de l'horreur, du fantastique et de l'épouvante, Vengeance procure effectivement d'excellentes sensations. Le long-métrage de B. J. Novak met en scène le journaliste new-yorkais Ben Manalowitz (interprété par le réalisateur lui-même), lequel reçoit un jour un étrange appel téléphonique de la part d'un certain Ty Shaw qui n'est autre que le frère d'Abby, une fille que fréquenta Ben et qui vient de décéder d'une overdose. Convié (enfin, plutôt forcé à vrai dire) à se rendre au Texas afin d'assister à ses obsèques, son frère propose au journaliste de l'aider à résoudre ce qu'il considère être un homicide. Chaleureusement accueilli par la famille d'Abby, installé dans la chambre de la défunte, Ben n'a d'autre possibilité que d'aider Ty à en savoir plus sur la mort de la jeune femme. Le journaliste mettra cette situation à contribution en enregistrant celles et ceux avec lesquels il s'entretiendra... Alors que l'on pouvait craindre un film bête et méchant ou une critique un peu trop acerbe voire par trop caricaturale des habitants du Texas, Vengeance se montre d'une étonnante chaleur envers ses autochtones.
Si l'attitude de Ben peut au départ déconcerter (profiter de la mort d'une femme qu'il a à peine connu pour rédiger des podcasts), c'est bien au contact de ces femmes et de ces hommes ''d'un autre monde'' parfois comparables à des
rednecks qu'il va apprendre que les uns et les autres ne sont pas les fieffés abrutis que renvoie leur image. Drôle même s'il peut être parfois incommodant (surtout lors des tout premiers contacts avec la famille d'Abby), Vengeance bénéficie d'une très belle écriture. Entre road movie, enquête, émotion et comédie, le long-métrage de B. J. Novak s'octroie d'authentiques moments de magie. Des états de grâce notamment visibles lors de la première rencontre entre le journaliste et le producteur de musique Quinten Sellers (excellent Ashton Kutcher) ou toutes ces séquences qu'il partage avec les différents membres de la famille Shaw. Le film n'en est pas moins très critique vis à vis de certains personnages. Comme ces représentants de la loi souvent grotesques, excentriques ou exubérants. Surtout, Vengeance prouve qu'il n'est nul besoin de faire montre de prédispositions particulières dans les domaines du surnaturel ou de l'épouvante pour qu'une œuvre bénéficie de qualités exemplaires. Le film de B. J. Novak dont on ne sait à quel moment il sera visible par le public hexagonal mérite que l'on en fasse l'éloge. Pas un chef-d’œuvre, certes, mais un film qui, je le répète, sort des sentiers battus en ''ratissant large''. Résultat : son auteur offre ainsi à son œuvre une personnalité qui lui est propre et à Blumhouse, l'une de ses meilleurs productions... ★★★★★★★★☆☆

 

1 commentaire:

  1. Merci pour cette savoureuse présentation ; du bon et du moins bon, donc.
    Mechanix

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