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mercredi 22 juin 2022

Nei Piu Alto Dei Cieli de Silvano Agosti (1977) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Si Nei Piu Alto Dei Cieli du réalisateur italien Silvano Agosti semble échapper à toute comparaison, il semble pourtant être le point d'encrage qui relie différents types de cinémas. Aucune chance pour son auteur de trouver l'absolution auprès de quiconque représente l’Église tant il semble puiser dans son imagination est celle du scénariste Stefano Rulli, tout ce qui est en mesure de salir l'image de cette assemblée (provenant étymologiquement du grec Ekklesia) de pèlerins parmi lesquels certains se sont apprêtés qui d'une soutane, qui d'une robe chasuble, avec l'espoir de rencontrer le Pape. Armés de cadeaux à l'attention du Souverain Pontife, une dizaine de femmes, d'hommes et d'enfants pénètrent un étrange ascenseur situé au Palais du Vatican. Problème : alors qu'il s'attendent tous à rencontrer le Pape dans les minutes qui viennent, l'ascenseur met des plombes à atteindre l'étage où la personnalité doit les accueillir. Et si en fait, l'appareil était en panne ? C'est ce que vont découvrir bientôt ces individus fort raisonnables, propres sur eux et d'une bienveillance toute chrétienne, qui condamnés à rester ensemble dans l'ascenseur vont peu à peu modifier leur comportement... Nei Piu Alto Dei Cieli rejoint dans ses derniers retranchements le club des œuvres viciées par des propos religieux ou politiques dont la portée est éminemment scabreuse. Le Pier Paolo Pasolini de Salo ou les 120 journées de Sodome ou le Marco Ferreri de La grande bouffe ne sont pas très loin. On ne s'étonnera donc pas que les trois films partagent une même origine et qu'elles s'inscrivent toutes dans une période similaire où tout était permis. Autre chose : les films d'ascenseur. Si peu soient-ils, sans doute mériteraient-il d'être regroupés dans un genre à part entière puisque parmi ses rares représentants (l'on parle évidemment des longs-métrages qui concentrent leur action presque exclusivement dans l'une de ces cages), certains ont gagné leur galons d’œuvres cultes. De Lift de Dick Maas et son ascenseur de luxe doté d'une vie propre faisant vivre l'enfer à celles et ceux qui osent le prendre. Ou Abwärts de Carl Schenkel, œuvre étouffante dans laquelle les passagers d'un ascenseur se retrouvaient coincés et se laissaient aller à leurs plus bas instincts. À tel point qu'on pourrait presque considérer ce film d'origine allemande comme le descendant direct de Nei Piu Alto Dei Cieli auquel Carl Schenkel aurait tout de même soustrait sa charge anti-religion !


Ouais, vraiment très étrange que le film de Silvano Agosti qui persiste pourtant très longtemps en une approche dégoulinante de puérilité. Cette musique d'ascenseur dont n'ont le secret que ses auteurs parmi les plus fervents chrétiens. Tout comme ce groupe réuni pour une rencontre exceptionnelle, partageant d'ici là des lignes de dialogues d'une affligeante vacuité. Mais cet apparat servant tout d'abord de vitrine à l’Église, va montrer ses limites lorsque l'angoisse va peu à peu se propager parmi les personnages. Les apparence s'effritent alors et démontrent que sous la robe et derrière le crucifix se cachent des individus qui n'ont rien de différent avec le commun des mortels. Des animaux, nous sommes ! Nei Piu Alto Dei Cieli force le trait jusqu'au point de rupture. La caricature paraît abusive jusqu'à en devenir des plus ridicule. Bien que la naïveté de la mise en scène ou de l'interprétation et cet ascenseur qui bientôt se transformera en un bouge entre les quatre murs duquel les pulsions les plus inavouables vont se libérer paraissent antinomiques, c'est justement le contraste entre la blancheur immaculée des débuts et ces résidus de merde, ces flaques de sang et ces chairs libérées de leurs entraves monacales s'étalant par la suite qui vont rendre le tout particulièrement marquant. Pourtant, l'aspect parfois puéril de la mise en scène et de l'interprétation laissent un drôle de sentiment mêlé d'ennui. Ça traîne en longueur avant d'envoyer le purin et la luxure dans la gueule du spectateur qui ne pensait sans doute pas que le film irait aussi loin. Imaginez : un type en soutane violant une adolescente et ce, visiblement avec le consentement de la gamine en question. Un autre totalement débarrassé de ses effets personnels, accroupi et en train de chier alors qu'en arrière-plan deux pèlerins se tapent une partie de jambes en l'air bestiale. La rutilance de l'ascenseur avec ses murs blancs et ses gravures dorées transformé en porcherie. Des saintes-nitouches vouant leur âme et leur cœur au Seigneur transformées en nymphomanes prêtes à tout pour s'offrir un peu de bon temps en attendant que l'on vienne les libérer de leur prison dorée... Nei Piu Alto Dei Cieli exhale un parfum d'immondice que pas même un certain John Waters n'aurait sans doute osé mettre en scène au temps de son apogée... Culte !

 

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