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samedi 15 mars 2025

Les Classiques du Fantastique et de l'Épouvante et leurs Remakes II




"Jian Gui", "Ringu", "Ju-On". Le premier est thaïlandais, les deux autres Japonais. Chacun d'eux a eu droit à un remake qui, s'il ne nuit aucunement à l'aura que possède son modèle auprès des fans de la première heure, desserre ce dernier par la mauvaise publicité qu'aura apporté une adaptation américaine de piètre qualité.

Yoshimi Matsubara et sa petite fille viennent d’emménager dans un nouvel appartement. Tout juste divorcée de son mari, elles constatent combien les lieux sont insalubres. L'eau coule du plafond de la chambre et Yoshimi entend le voisin à l'étage du dessus faire sans arrêt les cents pas au dessus de sa tête. Plus troublant encore, il semble se dérouler d’étranges événements dans l'immeuble. De furtives apparitions inquiètent la jeune femme mais c'est surtout le personnage que semble avoir inventé sa petite fille qui semble déranger davantage Yoshimi...
Le film d'épouvante asiatique qui sans doute aura souffert le plus de son adaptation par le cinéma américain est le sublime " Honogurai mizu no soko kara" qui, s'il ne contente pas les amateurs de grosses productions américaines piquées d'incessantes courses-poursuites et d'explosions, sait auprès des vrais amateurs du genre, révéler la beauté de ses images, la force de son atmosphère et la simplicité du regard sur une culture radicalement différente de la notre mais qui semble pourtant dans ce film nous toucher plus profondément que celle des abscons personnages rencontrés dans le remake. Il n'y a qu'à suivre les rapports tendus entre l'héroïne et son ancien mari. Chacun livre une bataille avec ses propres moyens dont l'enjeu se révèle être la conservation de la garde leur petite fille. Dans le film de Hideo Nakata on assiste à l'entretien entre les conseillers et les deux parents dans une scène qui se révèle pudique et donc touchante alors que dans la version américaine de Walter Salles, le spectacle auquel on assiste, même s'il est encore loin de ce qui est dans l'air du temps, nous montre des rapports difficiles déjà plus démonstratifs. Bien entendu, plus tard le comportement de Yoshimi peut remettre en question cet état de fait bien que son comportement soit à propos en raison des événements qui se déroulent autour d'elle et qui touchent sa petite fille de près.

Il est vain de penser voir dans la platitude du déroulement de l'intrigue dans "Dark Water", la volonté du réalisateur d'expurger tout ce qui faisait la force de l'original. Salles n'a tout simplement pas le talent de Nakata. Sa volonté de vouloir en montrer plus encore dans son remake que le japonais dans "Honogurai mizu no soko kara (2003)" fait que l'on s'ennuie dès les premiers instants puisque notre imagination n'est à aucun moment mise à contribution. Où sont donc passées la tristesse et la solitude, ces sentiments si forts et si présents qui font du film de Nakata une œuvre profondément poétique et mélancolique ?


Jennifer Connelly n'est pas mauvaise actrice mais contrairement à Hitomi Kuroki, elle ne semble capable de rendre vivants, à travers son regard, l'angoissante série d'événements qui se jouent d'elle et de sa fille. La bande-son de Kenji Kawaï est aussi l'une des grandes forces de l'œuvre originale. "Honogurai mizu no soko kara" tend à prouver que simplicité rime avec qualité puisqu'en évitant tout rajout inutile et en se concentrant sur l'essentiel, Hideo Nakata prouve que la peur et l'angoisse peuvent-être au rendez-vous. Il démontre avec tout son talent qu'un univers sombre et pessimiste peut révéler la farouche détermination d'une mère pour comprendre la vérité sans que l'histoire ne tombe dans le grotesque.

"Honogurai mizu no soko kara" ou, la preuve que les fantômes japonais sont bien les plus effrayants du septième art.

4,5/5 pour : "Honogurai mizu no soko kara (2003)"
0,5/5 pour : "Dark Water" (2005)

1 commentaire:

  1. Bonne thématique. Lui je n'ai vu que le remake. Par contre, le noir sur du gris, c'est moyen pour lire... Bon week-end.

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