Après avoir réalisé leCrossover Billy
the Kid vs. Dracula
en 1966, le réalisateur américain William Beaudine et le
scénariste Carl K. Hittleman enchaînèrent directement avec deux
autres légendes du Western et de l'épouvante la même année.
Poursuivant le concept des mélanges des genres et surtout de
l'intégration de deux personnages iconiques n'ayant pourtant à
l'origine aucune raison valable de se rencontrer sur grand écran,
Jesse James Meets Frankenstein's Daughter
met donc en scène l'un des plus célèbres bandits de grand chemin
de l'époque du Far West Jesse James face au mythe du monstre de
Frankenstein et de son créateur Victor Frankenstein issu du roman
Frankenstein; or,
The Modern Prometheus
qu'écrivit la romancière britannique Mary Shelley avant qu'il ne
soit publié pour la toute première fois le 1er janvier 1818 en
Angleterre pour ensuite 'être traduit chez nous par Jules Saladin et
être publié en 1821. Alors qu'avec Billy the
Kid vs. Dracula
le réalisateur et son scénariste avaient su créer une certaine
homogénéité entre Western et Épouvante, dans le cas de Jesse
James Meets Frankenstein's Daughter le
mélange est tout d'abord laborieux. Pour ne pas dire, inexistant. En
effet, alors que William Beaudine nous présente tout d'abord les
petits enfants du Baron Victor Frankenstein (contrairement au titre
original qui laisse entendre que Maria et Rudolph Frankenstein
seraient ses fille et fils directs) lors d'une énième expérience
qui va échouer, la suite va éluder durant une bonne moitié du
long-métrage la présence du fantastique lors de scènes tournant
principalement autour de Jesse James (John Lupton), de son compagnon
Hank Tracy (Cal Bolder) et de la sublime Juanita Lopez interprétée
par Estelita Rodriguez qui apparaîtra notamment sept ans auparavant
dans Rio Bravo de
Howard Hawks et dont la carrière d'actrice prendra fin en 1966 avec
Jesse James Meets Frankenstein's Daughter.
Si les deux Crossover
signés de William Beaudine ne sont bien entendu pas exempts de
défauts, on ne pourra cependant pas reprocher au cinéaste d'avoir
choisi de bien belles interprètes féminines. En effet, outre la
superbe actrice cubaine qui interprète ici une jeune femme d'origine
mexicaine dont le frère a été victime des expérimentations menées
par Maria Frankenstein, cette dernière est interprétée quant à
elle par la non moins charmante estonienne naturalisée américaine,
Narda Onyx.
Une
descendante qui hérita de son ancêtre plusieurs cerveaux conservés
dans du formol et dont il ne reste plus qu'un seul exemplaire après
que les autres aient été détruits à la suite d'une série
d'expériences ratées. Il faut désormais à l'arrogante et
mégalomane descendante de Victor Frankenstein trouver un nouveau
corps, plus robuste que les précédents. Et c'est en la personne de
Hank, l'ami de Jesse James, que la jeune femme trouvera le sujet de
sa nouvelle expérience. En effet, gravement blessé à la suite d'un
guet-apens mené par le traître d'un groupe de bandits se faisant
appeler ''La horde
Sauvage'',
Juanita emmène le blessé jusque chez les Frankenstein sans savoir
qu'elle vient de signer l'arrêt de mort du bandit. Tout comme dans
Billy the Kid vs. Dracula,
il est donc ici sujet de traîtrise, mais aussi de passion amoureuse.
Un nouveau triangle qui après celui qui avait réuni Lisa, William
et Dracula est désormais formé autour de Jesse, Juanita et Maria.
Cette dernière, jalouse des sentiments que ressent le célèbre
criminel pour la jolie mexicaine, préférera le voir condamné à
mourir des propres mains d'un Hank transformé en une créature cette
fois-ci surnommée Igor. Un point de vue que partage d'ailleurs
étrangement Juanita mais pour d'autres raisons. Préférant voir
celui qu'elle aime mourir plutôt que de le voir transformé en
créature telle que l'incarne désormais Hank ! Tout comme
Billy the Kid vs. Dracula,
Jesse James Meets Frankenstein's Daughter
est beaucoup moins ridicule que ne pouvait le laisser envisager la
rencontre entre Jesse James et la créature de Frankenstein.
D'ailleurs, les apparitions de cette dernière étant plutôt
timides, le spectateur n'aura l'occasion de la découvrir que lors
des dix ou quinze dernières minutes. Le Frankenstein du titre
demeurant ainsi beaucoup plus fidèle au personnage qu'il est censé
incarner puisque chacun sait que ce nom de famille est propre au
savant fou qui tente tel Dieu de redonner vie à des cadavres et non
pas à la créature que ses expériences engendrent. Tout comme pour
son précédent Crossover,
William Beaudine signe donc une œuvre hybride et plutôt
divertissante où là encore l'on s'étonnera notamment d'une bande
musicale frayant avec celles que l'on a pour habitude d'entendre dans
les Westerns et dans les films d'épouvante...
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