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dimanche 16 mars 2025

Jesse James Meets Frankenstein's Daughter de William Beaudine (1966) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 


Après avoir réalisé leCrossover Billy the Kid vs. Dracula en 1966, le réalisateur américain William Beaudine et le scénariste Carl K. Hittleman enchaînèrent directement avec deux autres légendes du Western et de l'épouvante la même année. Poursuivant le concept des mélanges des genres et surtout de l'intégration de deux personnages iconiques n'ayant pourtant à l'origine aucune raison valable de se rencontrer sur grand écran, Jesse James Meets Frankenstein's Daughter met donc en scène l'un des plus célèbres bandits de grand chemin de l'époque du Far West Jesse James face au mythe du monstre de Frankenstein et de son créateur Victor Frankenstein issu du roman Frankenstein; or, The Modern Prometheus qu'écrivit la romancière britannique Mary Shelley avant qu'il ne soit publié pour la toute première fois le 1er janvier 1818 en Angleterre pour ensuite 'être traduit chez nous par Jules Saladin et être publié en 1821. Alors qu'avec Billy the Kid vs. Dracula le réalisateur et son scénariste avaient su créer une certaine homogénéité entre Western et Épouvante, dans le cas de Jesse James Meets Frankenstein's Daughter le mélange est tout d'abord laborieux. Pour ne pas dire, inexistant. En effet, alors que William Beaudine nous présente tout d'abord les petits enfants du Baron Victor Frankenstein (contrairement au titre original qui laisse entendre que Maria et Rudolph Frankenstein seraient ses fille et fils directs) lors d'une énième expérience qui va échouer, la suite va éluder durant une bonne moitié du long-métrage la présence du fantastique lors de scènes tournant principalement autour de Jesse James (John Lupton), de son compagnon Hank Tracy (Cal Bolder) et de la sublime Juanita Lopez interprétée par Estelita Rodriguez qui apparaîtra notamment sept ans auparavant dans Rio Bravo de Howard Hawks et dont la carrière d'actrice prendra fin en 1966 avec Jesse James Meets Frankenstein's Daughter. Si les deux Crossover signés de William Beaudine ne sont bien entendu pas exempts de défauts, on ne pourra cependant pas reprocher au cinéaste d'avoir choisi de bien belles interprètes féminines. En effet, outre la superbe actrice cubaine qui interprète ici une jeune femme d'origine mexicaine dont le frère a été victime des expérimentations menées par Maria Frankenstein, cette dernière est interprétée quant à elle par la non moins charmante estonienne naturalisée américaine, Narda Onyx.


Une descendante qui hérita de son ancêtre plusieurs cerveaux conservés dans du formol et dont il ne reste plus qu'un seul exemplaire après que les autres aient été détruits à la suite d'une série d'expériences ratées. Il faut désormais à l'arrogante et mégalomane descendante de Victor Frankenstein trouver un nouveau corps, plus robuste que les précédents. Et c'est en la personne de Hank, l'ami de Jesse James, que la jeune femme trouvera le sujet de sa nouvelle expérience. En effet, gravement blessé à la suite d'un guet-apens mené par le traître d'un groupe de bandits se faisant appeler ''La horde Sauvage'', Juanita emmène le blessé jusque chez les Frankenstein sans savoir qu'elle vient de signer l'arrêt de mort du bandit. Tout comme dans Billy the Kid vs. Dracula, il est donc ici sujet de traîtrise, mais aussi de passion amoureuse. Un nouveau triangle qui après celui qui avait réuni Lisa, William et Dracula est désormais formé autour de Jesse, Juanita et Maria. Cette dernière, jalouse des sentiments que ressent le célèbre criminel pour la jolie mexicaine, préférera le voir condamné à mourir des propres mains d'un Hank transformé en une créature cette fois-ci surnommée Igor. Un point de vue que partage d'ailleurs étrangement Juanita mais pour d'autres raisons. Préférant voir celui qu'elle aime mourir plutôt que de le voir transformé en créature telle que l'incarne désormais Hank ! Tout comme Billy the Kid vs. Dracula, Jesse James Meets Frankenstein's Daughter est beaucoup moins ridicule que ne pouvait le laisser envisager la rencontre entre Jesse James et la créature de Frankenstein. D'ailleurs, les apparitions de cette dernière étant plutôt timides, le spectateur n'aura l'occasion de la découvrir que lors des dix ou quinze dernières minutes. Le Frankenstein du titre demeurant ainsi beaucoup plus fidèle au personnage qu'il est censé incarner puisque chacun sait que ce nom de famille est propre au savant fou qui tente tel Dieu de redonner vie à des cadavres et non pas à la créature que ses expériences engendrent. Tout comme pour son précédent Crossover, William Beaudine signe donc une œuvre hybride et plutôt divertissante où là encore l'on s'étonnera notamment d'une bande musicale frayant avec celles que l'on a pour habitude d'entendre dans les Westerns et dans les films d'épouvante...


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