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lundi 27 décembre 2021

Occupant de Henry Miller (2001) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Attiré par l'alléchante comparaison qui fut faite je ne sais plus où avec Le locataire de Roman Polanski, c'est avec empressement que je me suis lancé dans la projection de Occupant du réalisateur Henry Miller. Son troisième long-métrage après la comédie Late Watch en 2004 et le thriller horrifique Anamorph trois ans plus tard. À la suite du décès de sa grand-mère victime d'un arrêt du cœur, le jeune Danny vient s'installer dans l'immense appartement où elle vivait jusqu'ici. La vieille dame bénéficiant d'une très forte réduction sur le loyer, sur les conseils de Joe, le portier de l'immeuble, Danny décide de faire appel à un avocat qui lui conseille alors de rester enfermé durant les douze prochains jours. Le temps qu'il faudra au magistrat pour obtenir une ordonnance du tribunal permettant au jeune homme de reprendre l'appartement tout en conservant le même tarif. Douze journées et autant de nuits qui vont paraître bien longues à Danny qui demeurera cloîtré avec pour seule compagnie son chat Dizzie. Si la question de l'installation dans un vieil immeuble parisien d'un immigré (polonais chez Polanski) forcément dépaysé ne joue absolument pas sur l'évolution du récit, quelques facettes du scénario viennent cependant renforcer les rapports que peuvent entretenir Le locataire et Occupant. Car dans l'un comme dans l'autre sont pris en considération la solitude et l'absence de contact humain. Deux paramètres qui sont par contre surtout prépondérants dans le second cas puisque si le Trelkovsky de Roman Polanski conservait un certain contact avec ses collègues de travail et certains de ses très étranges voisins, Danny s'isole complètement et n'a de contact pratiquement qu'à travers le judas de sa porte d'entrée...


D'où l’afflux permanent d'idées noires et de fantasmes liés à la peur de l'intrusion. Car celui qui au commencement n'acceptait pas l'idée de venir s'installer dans l'appartement de sa grand-mère tient désormais l'éventualité d'y vivre comme un acquis. Sans être aussi captivant et terrifiant que le cauchemar mis en scène par Roman Polanski trente-cinq ans auparavant, le long-métrage de Henry Miller cultive suffisamment de mystère pour que l'on demeure scotché à notre fauteuil. Pour cela, le réalisateur utilise des artifices qui vont durant une bonne partie du long-métrage noyer le poisson. Un portier très étrange dont le premier contact ne le sera pas moins (une main posée sur la jambe de Danny avant qu'elle ne vienne caresser sa joue, rien de mieux que de poser les bases d'une attitude qui demeurera jusqu'au bout, relativement ambiguë), un avocat qui subitement cesse de donner de ses nouvelles, une nouvelle relation (Cody Horn dans le rôle de Sharleen Hunt) qui disparaît en pleine nuit, des commandes et des livraisons dont Danny ignore tout, un dératiseur retrouvé mort dans l'appartement, un peintre qui tombe accidentellement de son échafaudage, des voisins louches qui rôdent dans les parages... il y a là de quoi faire monter la pression et le film y parvient sans mal au point que l'on peut ressentir cette même angoisse qui étreint Danny qu'interprète l'acteur Van Hansis...


Tout ceci auquel s'ajoutent une buanderie renfermant un trou débouchant sur un vide profond ou des bruits étranges qui se manifestent régulièrement et l'on tient là l'un de ces mystères dont il nous tarde de découvrir les tenants et les aboutissants. D'où la comparaison avec Le locataire puisque [ATTENTION SPOIL] tout ne sera finalement question que d'un trouble psychiatrique de type paranoïaque liée à l'isolement. Douze jours qui se décompteront en l'espace de quatre-vingt six minutes mais dont seules les soixante ou soixante-cinq premières satisferont notre goût pour le mystère... Car une fois la vérité accueillie comme seule hypothèse réelle aux événements qui viennent de se dérouler sous nos yeux, tout ce qui vient ensuite n'est plus que du remplissage et ne permet plus à Henry Miller de conserver le spectateur sous pression. Quant aux dernières images, si tant est qu'elles puissent éclairer les spectateurs qui n'auraient pas encore tout compris de cette ''affaire'', elles déboulent avec un train (et beaucoup de wagons) en retard pour quiconque a saisi depuis un long moment où le film voulait en venir. Reste que sur plus d'une heure tout de même, Occupant demeure un film captivant et plutôt anxiogène...

 

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