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mardi 28 décembre 2021

Frissons d'horreur (Macchie Solari) d'Armando Crispino (1975) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

L'année précédent le film culte de Serge Leroy La traque sortait sur les écrans de cinéma Les suspects de Michel Wyn, autre film à mettre en scène l'actrice américaine Mimsy Farmer dont les personnages connaissaient dans les deux cas un sort tragique. Pourtant interprété par une sacrée brochette d'acteurs français parmi lesquels Michel Bouquet, Bruno Cremer, Michael Lonsdale, Paul Meurisse ou Jean-Claude Dauphin, Les suspects s'avèrait au final relativement anecdotique. Dans sa grande rigueur, sa recherche de l’esthétisme, Michel Wyn oubliait un élément essentiel : Divertir son auditoire. Un film qui m'offrit cependant une belle perspective : celle de redécouvrir l'actrice américaine dans le très curieux Frissons d'horreur (Macchie Solari) d'Armando Crispino, l'auteur la même année du nanardesque Plus moche que Frankenstein tu meurs avec l'acteur italien Aldo Maccione dans le rôle de la créature. Un film dont le ton sera aux antipodes de celui de Frissons d'horreur, lequel propose quelques séquences particulièrement morbides. Souvent considéré comme un giallo, le long-métrage d'Armando Crispino n'en est pas vraiment un. Il est entendu qu'un tueur mystérieux y perpétue des meurtres avant de les faire passer pour des suicides (contrairement aux premières images qui exhibent des femmes et des hommes se donnant ouvertement la mort de différentes manières). Un meurtrier dont nous ne connaîtrons l'identité que vers la fin du récit. Mais alors, n'importe quel film partant du principe qu'un tueur dont l'identité demeure inconnue jusqu'à la fin fait partie de ce genre typiquement italien, n'importe quel thriller ou film policier pourrait immédiatement prétendre en faire partie...


Frissons d'horreur est une œuvre très particulière. Non pas que cela lui confère une quelconque aura de chef-d’œuvre ou de film culte, mais la chose est si étrange qu'il est difficile de savoir si le réalisateur italien a réalisé très exactement le film qu'il avait en tête ou s'il a échoué dans son projet. Mais il suffira peut-être de jeter un œil sur sa version humoristique et désastreuse du mythe de Frankenstein pour se convaincre de la seconde hypothèse... Mimsy Farmer interprète dans Frissons d'horreur le personnage de Simona Sanna, une jeune pathologiste qui prépare sa thèse sur le suicide (tout un programme). Au même moment, une série de meurtre touche la ville de Rome et ses habitants et fait les gros titres des journaux locaux. Assaillie de terribles cauchemars dans lesquels elle voit les cadavres de la morgue où elle travaille se lever, c'est alors qu'elle fait la connaissance du père Paul Lenox (l'acteur, scénariste et réalisateur américain Barry Primus que l'on pu notamment découvrir dans The Rose de Mark Rydell en 1979), un ancien pilote victime d'un très grave accident lors d'une course et désormais reconverti en prêtre. L'homme vient de perdre sa sœur, soit disant suicidée bien qu'il soit convaincu qu'elle ait été en réalité assassinée... Frissons d'horreur démarre sur ce postulat on ne peut plus classique. C'est en enquêtant ensemble que Simona et Paul découvrent bientôt que d'autres meurtres semblent avoir été eux aussi maquillés en suicides. D'autres cadavres viennent bientôt rallonger la liste des morts, mettant la vie de la jeune femme et du prêtre en danger...


Autant se l'avouer tout de suite : Frissons d'horreur est une œuvre passablement ennuyeuse. La faute non pas à un rythme (déjà) soporifique, mais à une mise en scène qui sort totalement des sentiers battus. On ne sait pas où Armando Crispino est allé chercher cette idée saugrenue (en fait, si on sait : dans sa propre imagination ainsi que celle du scénariste Lucio Battistrada) de convoquer autant de personnages qu'il semble y avoir de sous-intrigues mais le résultat à l'écran est parfaitement imbuvable. Frissons d'horreur donne à penser que son auteur n'a pas su gérer son sujet et s'est perdu dans les méandres d'un script trop confus pour être adapté sur grand écran. Mais ça n'est là qu'une impression car la vérité est ailleurs : Armando Crispino est tout simplement mauvais. Incapable de tenir son cahier des charges, son film atteint un degré d'incompréhension particulièrement marquant. Mais la mise en scène n'est pas la seule en cause. Le montage de Daniele Alabiso est chaotique et un modèle pour tous les monteurs en herbe voulant apprendre tout ce qu'il ne faut surtout pas faire en la matière. Concernant Mimsy Farmer, la pauvre , soit l'actrice est elle aussi mauvaise, soit c'est la direction d'acteurs à laquelle on doit reprocher l'incohérence de son jeu. Passant du rire aux larmes de manière souvent inappropriée, l'américaine ne convainc pas dans le rôle de Simona. Et vu qu'Armando Crispino a foiré son entreprise, on n'aura pas de scrupules à lui mettre sur le dos le jeu pitoyable généralement constaté parmi les acteurs. Reste comme je l'évoquais plus haut, l'ambiance malsaine du long-métrage que l'on doit notamment à la partition musicale du célèbre compositeur italien Ennio Morricone faite de sonorités électroniques et de soupirs (souffrance ? Plaisir?) ainsi qu'aux quelques plans sinistres qui ponctuent l'intrigue (Musée consacrant un thème au suicide avec photos réelles à l'appui, scènes de la morgue et quelques petits détails comme ce médecin légiste qui caresse le sein d'un cadavre!). Mais à part cet aspect quelque peu macabre, Frissons d'horreur n'offre vraiment rien d'enthousiasmant...

 

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