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samedi 25 décembre 2021

2021 de Cyril Delachaux (2020) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Alors que la fin de cette année 2021 va bientôt s'achever et qu'une nouvelle arrive avec dans son sillage le variant Omicron, quel film allons-nous retenir de ces de trois-cent soixante-cinq jours qui se seront écoulés ? Quelques comédies françaises si rares soient-elles à le mériter ? Des blockbusters toujours aussi impressionnants visuellement mais manquant cruellement d'âme ? Une toute petite poignée de films d'horreur qui ont comme originalité de ne pas faire comme les autres en ne pillant pas leurs prédécesseurs ? Des drames, des westerns, des films de guerre ou d'aventure, des dessin-animés, des comédies musicales ou de biopics ? À chacun de se faire sa propre opinion avant que les compteurs ne soient remis à zéro pour une nouvelle vague constituée de centaines, voire de milliers de nouveaux longs-métrages qui permettront toujours de satisfaire les uns et les autres tout en les désolant parfois, cela est inévitable. Il n'aura pas fallut aller bien loin pour trouver le film qui aura remis quelques évidences en question. Des certitudes qui déjà avaient explosées à maintes reprises mais qui trouvent là leur aboutissement. Car si l'on croit toujours qu'avec de l'argent, on parvient forcément à ses fins (ce qui est souvent vrai), pas sûr que le public, lui, obtienne au final le produit qu'il a payé une dizaine d'euros pour aller assister à sa projection dans une salle de cinéma. Faut-il tout le génie d'un Sam Raimi qui avec seulement 350 000 dollars accoucha en 1981 du film culte Evil Dead pour s'assurer de la valeur d'un film ? Oui, sans doute, même si là, l'exploit s'exprimait à travers une imagination fertile et une technicité hors du commun. Pour son premier long-métrage le suisse Cyril Delachaux suit les rails d'une mode qui à de nombreuses reprises a mis au monde de bons et de mauvais films reposant sur la fin du monde telle que l'on la connaît ou l'imagine. De la science-fiction post-apocalyptique qui au vu du nombre, penche le plus souvent sur la balance, du côté de la médiocrité que de la virtuosité...


Si l'on ne devait trouver qu'un défaut à 2021, c'est son titre. Car à quelques jours de la célébration du Nouvel An, on le sait maintenant, la fin du monde n'est pas encore arrivée. Bien que certains alarmistes tentent au quotidien de nous faire croire le contraire, ça n'est certes pas Omicron qui décimera la population mondiale. Mais peut-être bien un jour l'une de ces expériences menées par l'homme érigé en Dieu, lequel échappa notamment à son annihilation dans Black Hole de Tibor Takács en 2006. Pourquoi cet exemple ? Parce que si je ne suis pas encore passé de vie à trépas à cause d'une maladie, d'un accident ou d'une balle perdue, je n'ai malheureusement pas pu échapper dans la nuit qui vient de se dérouler à la vision de cette engeance réalisée par le canado-hongrois. Il fallait donc que je trouve un moyen rapide de prendre du recul avec le genre et trouver une alternative des plus sûres. Ce qui semblait couru d'avance avec 2021 dont le générique n'est parcouru que par le nom de son auteur. Cyril Delachaux, ancien étudiant à l'école Cantonale d'Art du Valais (ou ECAV) de Sierre, s'avère en effet seul au poste de pilotage de ce premier long-métrage intriguant. Réalisateur, scénariste, acteur, producteur, monteur, ingénieur du son, photographie, décors, costumes, maquillages, effets-spéciaux, mixage et musique sont tous l’œuvre de ce jeune homme qui avec 2021 imagine à son tour les répercussions sur notre planète de l'absence de toute trace ou presque de l'humanité après son éradication par un triple flash vert dont nous connaîtrons plus tard les origines...


Une idée pas si farfelue notamment entretenue par l'excellent documentaire La Terre Sans Les êtres Humain qui vint nous donner une vision ultra-pessimiste de notre planète après que l'homme ait disparu de sa surface. S'il paraît évident que Cyril Delachaux ait emprunté le concept sans en élargir le principe mais au contraire le réduire à sa plus simple expression, le fait qu'il se soit chargé seul de mettre en scène, monter ou encore interpréter son propre film donne à ce dernier un charme qu'il n'aurait sans doute pas eu s'il avait bénéficié de moyens financiers ou matériels plus importants. N'identifiant même pas son personnage par un prénom, nous l'appellerons donc simplement Cyril. Lequel est demeuré vivant parce qu'il était sous l'eau à filmer la coque de son bateau à l'aide de sa petite caméra Go Pro lorsque la catastrophe est survenue. Un moyen sûr d'arriver à ses fins pour le réalisateur sans avoir à débourser de grandes sommes d'argent pour les effets-spéciaux. D'ailleurs, comment bénéficier d'un scénario aussi alarmiste (voir nihiliste comme l'on pourra le découvrir beaucoup plus tard) et en exploiter tout le potentiel à l'image ? Certainement pas en jetant en pâture une nouvelle vague d'infectés ou des cadavres jonchant le pavé et la campagne suisse. De ces derniers, la seule trace qui demeurera de leur existence passée rappellera aux fans de Stephen King la nouvelle Les langoliers (et son adaptation télévisée pas si calamiteuse qu'on pourrait croire) dans laquelle certains passagers d'un vol à destination de Boston disparaissaient en laissant derrière eux tout un attirail ''vestimentaire''...


Plutôt que de geindre et d'espérer trouver quelques survivants, notre héros solitaire semble prendre la pleine mesure de ce qui peut faire l'intérêt de l'extinction d'une espèce pour laquelle il ne semble avoir que peu d'engouement. Sentiment partagé ou non par le spectateur, ce qui fera par contre l'unanimité, ce sont les fabuleux décors de la région dont il s'est fait avec 2021, l'un de ses plus précieux représentants. Car en effet, les décors sont grandioses, somptueux. Aidé de sa petite caméra, Cyril Delachaux investi le décors et nous conte l'excursion de l'un des très rares survivants d'une catastrophe ''nucléaire''. Seul à bord, le réalisateur et scénariste prouve que même sans un rond, on peut parvenir à égaler les meilleurs dans le domaine et même parfois les surpasser. Les errances du personnages sont souvent magnifiques, accompagnées de ses propres compositions ainsi que de quelques musiques additionnelles, seules entorses au concept. D'une durée n'excédant pas les soixante-dix minutes (le film en fait même un peu moins), 2021 est une œuvre intelligemment écrite et mise en scène. Bien que le principe soit relativement simple et que le film ne cherche pas spécialement à en mettre plein la vue en terme d'effets-spéciaux, le récit fascine par son avancée progressive et parfois cotonneuse. Jusqu'à son dernier acte (le film est en effet découpé en plusieurs chapitres) lors duquel intervient un élément nouveau, inattendu et que Cyril Delachaux choisit lui-même de confirmer ou non. Avec peu de moyens mais un sens inné du montage (le travail accompli y prend notamment toute son envergure), ce jeune réalisateur plein de promesses fait la nique à la concurrence. Humble mais remarquablement troussé, 2021 est sans doute l'un de ces derniers longs-métrages qui méritent d'être découverts avant que l'année ne s'achève...

 

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