Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


dimanche 21 novembre 2021

In the Earth de Ben Wheatley (2021) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Allez, pour ne pas faire de jaloux, j'ai préféré ne pas choisir entre l'une des quatre affiches mettant en avant l'un des personnages du long-métrage mais plutôt cette mystérieuse pierre qui se situe au centre de l'intrigue. Le réalisateur britannique Ben Wheatley nous revient donc cette année avec son dernier bébé intitulé In the Earth. Œuvre qui très vite deviendra sans doute un objet de dévotion ou de rejet. Culte ou dans la droit lignée du pourtant sympathique High-Rise qui cinq ans en arrière se fit malheureusement rosser par la presse et le public. Je ne sais pas ce qu'en pensent les autres, mais le très opportuniste Ben Weathley profitant de la pandémie de COVID-19 pour en faire l'un des thèmes sous-jacent de In the Earth semble avoir été tout d'abord inspiré par le très décevant Annihilation qu'Alex Garland réalisa il y a deux ans. On y retrouve l'exploitation de la nature à des fins sinon mystérieuses, du moins ésotériques. Réalisé en très peu de temps, le dernier film du britannique est difficile à définir autrement que comme une œuvre trop rapidement conçue et certainement insuffisamment réfléchie pour voir aussi rapidement le jour. Il semble en effet difficile d'y suivre les aventures d'Alma (Ellora Torchia) et de Martin (Joel Fry), respectivement garde forestière et scientifique, lesquels sont lancés à la recherche de la doctoresse Olivia Wendle (Hayley Squires) disparue en pleine forêt avec son équipe de chercheurs. Là où le film de Ben Weathley se rapproche de celui d'Alex Garland se situe dans l'évocation d'une zone forestière où semblent s'y produire d'étranges phénomènes. Nos deux valeureux protagonistes y feront tout d'abord la connaissance d'un drôle d'individu en la personne de Zach (Reece Shearsmith) qui les accueillera sous sa tante avant de montrer son véritable visage...


Débute alors la seconde partie de In the Earth qui se tourne vers un spectacle hallucinatoire dont certains spectateurs ne se remettront peut-être qu'après un long moment de silence, plongés dans l'obscurité. Combien de céphalées, de crises d'épilepsie ou bien même d'arrêts vasculaires cérébraux seront-ils listés par les services d'urgence des hôpitaux ou par des médecins généralistes venus s’enquérir de l'état de santé de leur patient ? Bien entendu, j'exagère... volontairement... Mais il faut bien avouer que l'on peut se demander parfois ce qui a bien pu passer par la tête du réalisateur pour nous pondre une chose pareille. Déjà que le contexte s'avère éminemment nébuleux, Ben Weathley s'amuse avec tous les éclairages et la sono mis à sa disposition pour nous offrir un spectacle son et lumière auquel Jean-Michel Jarre n'aurait jamais osé penser. Le principal soucis de In the Earth n'est cependant pas tant cette vision épileptique et parfois ultra-cut du scénario (le montage demeurant, il est vrai, à certains endroits remarquable) que la difficulté que semble éprouver le britannique à mettre en scène ce qui s'avère être un mélange entre fantastique, horreur et chamanisme. Pour être plus clair, disons que le film évoque la supposée communication des champignons formés en réseaux sous la terre. D'où un résultat à l'écran qui dépasse l'entendement. Si la première partie de In the Earth s'avère relativement molle sans toutefois être inintéressante, Ben Weathley fait prendre à son intrigue un virage inattendu et horrifique en confrontant ses deux jeunes héros à une sorte d'esprit de la nature nommé Parnag Fegg par l'entremise d'un scientifique qui, le pauvre, ne semble plus avoir toute sa tête...


L'ambition du britannique est énorme mais le résultat à l'écran est un melting-pot d'idées sinon saugrenues, du moins parfaitement indigestes dans leur traitement. Et l'on ne parle pas ici de l’avènement des visions stroboscopiques qui vont bientôt envahir le cadre jusqu'à la nausée mais de la démarche mal aboutie d'un Ben Weathley inspiré par de géniales idées, mais qui ne parvient malheureusement pas toujours à les mettre en images. D'autant plus que le réalisateur s'intéresse assez peu au fait d'expliquer les tenants et aboutissants du récit. Ici, tout n'est question que de sensations, voire de sensibilité. N'allant pas toujours au bout de certaines idées (pourquoi infliger à Martin de telles blessures, de surcroît infectées, si ce n'est pour abandonner la figuration d'une contamination qui dans le pire (ou le meilleur) des cas aurait pu l'affilier au concept de réseau mycorhizien?), Ben Weathley passe sans doute à côté de son sujet. Reste l'interprétation ou l'ambiance parfois étrange qui règne au cœur du récit, aidée en cela par la partition musicale du compositeur Clint Mansell (Pi, Requiem for a Dream, Stoker, etc...)... Chelou !!! (Le film est pour le moment disponible chez Decal - Neon au format DVD et en langue anglaise. Seuls des sous-titres pour sourds et malentendants sont mis à disposition. À réserver tout d'abord aux anglophones en attendant une version hexagonale fournie avec un doublage ou des sous-titres français...).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...