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dimanche 21 novembre 2021

Severance de Christopher Smith (2006) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 2004, le réalisateur et scénariste britannique Christopher Smith débarquait avec son premier long-métrage Creep. Un excellent film situant son action dans le métro londonien dans lequel se retrouvait enfermée de nuit une jeune femme prise au piège avec une inquiétante ''créature'' humanoïde. Depuis, il n'a cessé de se renouveler. De triangle, un slasher situé sur un bateau de croisière auquel se mêlaient boucles et paradoxes temporels, en passant par le redoutable Black Death et son étrange secte moyenâgeuse au temps de la peste bubonique, et jusqu'à son dernier film Banishing : La Demeure du mal disponible en VOD. Deux ans après son premier essai, Christopher Smith revenait avec Severance. Et si le titre évoque vaguement l'un des survival les plus célèbres (Delivrance), ça n'est certes pas le fruit du hasard puisque ce second film qu'il a tout d'abord écrit en compagnie de James Moran utilise certains codes inhérents au genre. Comme ceux du Slasher également dont il puise l'idée du tueur masqué dont on ne connaîtra l'identité qu'un peu avant la fin de la projection. Un thème somme toute relativement classique qui n'aurait dû, à l'origine, pas faire de remous. D'ailleurs, les résultats au box-office confirmèrent le désintérêt du public pour Severance puisqu'avec un budget de dix millions de dollars, les recettes peinèrent à atteindre les cinq millions et cinq-cent milles dollars de profit. Soit seulement un peu plus de la moitié du financement. Une perte sèche incompréhensible si l'on se penche sur le cas très particulier de ce film d'horreur accordant un intérêt particulier à l'humour.


Mais attention dans le cas de Severance, il ne s'agit absolument pas de parodier Survival et Slasher mais plutôt de saupoudrer un récit authentiquement horrifique de quelques répliques et situations amusantes qui n'empêcheront pas le film d'être des plus sérieux au moment voulu. Proche de la série des Wrong Turn tout en étant beaucoup moins explicitement gore, le film de Christopher Smith joue du malaise qui peut s'installer lors de voyages en terres inconnues. Ici, ce sont sept employés d'une entreprise de commerce qui se réunissent le temps d'un week-end dans les montagnes Mátra situées en Hongrie (le film fut d'ailleurs en partie tourné las-bas ainsi que sur l'Île de Man au centre des Îles Britanniques). c'est là-bas que vont poser leur valise Steve, Maggie, Richard, Jill, Harris, Gordon et Billy pour un week-end qui démarre plutôt mal. Leur chauffeur (interprété par l'acteur hongrois Sándor Boros) les abandonne sur le bas côté de la route et après une longue marche, ils atteignent le gîte qui devait les accueillir. Sauf que personne ne les y attend et que l'endroit est dans un pitoyable état. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, et parce que leur responsable Richard (Tim McInnerny que l'on retrouvera notamment quatre ans plus tard dans Black Death) ne leur laisse de toute manière pas le choix, les membres de l'équipe venus se souder en pratiquant le paintball en forêt finissent par déposer leurs bagages. Mais alors qu'ils se lancent dans une partie, un individu louche semble s'y être invité. C'est pour les sept membres de l'équipe, le début du cauchemar...


... et un réel plaisir pour le spectateur qui avec Severance fera une pierre, deux ou trois coups. Car plutôt que de déverser des dialogues bas du front et surtout peu amusants, le film est étonnamment drôle. On pense notamment au personnage de Gordon qu'interprète l'acteur Andy Nyma, souffre-douleurs des spécialistes des maquillages qui lui attribueront l'une des séquences les plus saignantes du film. Vu les caractères qui tranchent les uns les autres, Severance est l'occasion de quelques duels verbaux plutôt sympathiques. Mais la valeur ajoutée du film se situe surtout au niveau de certaines idées qui n'ont elles, rien de forcément spécifiques aux genres Survival et Slasher. Christopher Smith, qui dans le principe fera encore mieux avec Triangle trois ans plus tard, s'amuse avec ses personnages, et notamment celui qu'interprète Danny Dyer. Sous l'effet de champignons hallucinogènes, le voilà parti dans un délire auquel participe le spectateur lorsque le personnage de Steve se dédouble. Une séquence qui ne sera fort heureusement pas l'unique à faire appel à l'imagination du réalisateur. Fertile, celle de Christopher Smith l'empêche de nous infliger l'une de ces séquences à cauchemar vues mille fois et qui se terminent en général par le réveil en sueur du protagoniste. Si le britannique reprend le concept, il le développe à sa manière toute personnelle pour un résultat aussi sobre que bluffant. C'est là tout l'intérêt de Severance. Car tout en développant une intrigue commune à de nombreux longs-métrages du même genre, Christopher Smith y met suffisamment de sa patte personnelle pour que l'on ne s'y ennuie jamais. À (re)découvrir...

 

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