Folie Meurtrière
ou
Mio Caro Assassino
de Tonino Valerii. Mais qui c'est celui-là ? Tout le monde ne
le sait peut-être pas précisément mais en grattant un peu en
profondeur, on découvre que le bonhomme fut en 1973, l'auteur de Mon
nom est personne
dans lequel il dirigea les acteurs Terence Hill et Henry Fonda. Un
classique du western-spaghetti, genre dans lequel il baigna durant
une partie de sa carrière. D'ailleurs, si l'on creuse encore
davantage et que l'on remonte à ses débuts au cinéma, on découvre
également que l'immense Sergio Leone fit appel à lui en tant
qu'assistant-réalisateur sur ses deux premiers westerns Pour
une poignée de dollars
et Et pour quelques dollars de plus.
On peut donc considérer que le type n'est pas un manchot et qu'il
mérite qu'on lui accorde toute notre attention concernant cette
folie meurtrière qui semble à priori s'être emparée d'une région
du pays (ici, l'Italie) depuis la mort d'un agent d'assurance
retrouvé étendu sur le sol d'une carrière, décapité par une
pelleteuse. L'inspecteur Luca Perreti (l'acteur britannique d'origine
uruguayenne George Hilton) est chargé de l'enquête. Une affaire qui
semble débuter sous les meilleures auspices puisque très
rapidement, le coupable du meurtre est retrouvé pendu dans une
grange. Un suicide ? Non, car comme le découvre très vite
l'inspecteur Luca Peretti, des éléments laissent à penser que la
victime ne s'est pas pendue elle-même mais y a été contrainte par
une tierce personne. C'est alors le début d'une longue enquête pour
ce policier qui va en outre être confronté à une vieille affaire
d'enlèvement...
Difficile
de se faire une place dans l'univers du Giallo
lorsque avant soit-même, d'autre s'y sont intéressés avec un
talent certain. Des indétrônables maîtres en la matière que
furent Mario Bava (Six femmes pour l'assassin,
La baie
Sanglante,
etc...) ou Dario Argento (sa trilogie animale constituée de
L'Oiseau au plumage de cristal,
Le
Chat à neuf queues,
Quatre
mouches de velours gris),
sans oublier d'autres grands pourvoyeurs tels que Lucio Fulci (Le
Venin de la peur,
La
Longue Nuit de l'exorcisme),
Sergio Martino (La
Queue du scorpion,
L'Étrange
Vice de madame Wardh,
Ton
vice est une chambre close dont moi seul ai la clé)
ou Umberto Lenzi (Le
Tueur à l'orchidée,
Chats
rouges dans un labyrinthe de verre).
Une liste forcément non exhaustive pour des films aux titres parfois
poétiques. Si Folie
meurtrière
mérite
en un sens d'avoir été traduit sous ce titre, Mio
Caro Assassino
signifie en réalité Mon
cher assassin.
Réduit à sa plus simple expression, le film use de certains codes
propres au Giallo
comme l'absence d'identification du meurtrier avant son terme mais
plus encore par son emploi d'armes blanches, ses mains étant
toujours gantées de noir. Le sujet de l'enfance, qui n'est pas rare
dans ce genre de production, fait écho à l'un des plus grands
chefs-d’œuvre du genre qui ne verra cependant le jour que trois
ans plus tard : l'immense Frissons
de l'angoisse (Profondo
Rosso)
de Dario Argento qui lui-même reprendra le principe du dessin
enfantin mais cette fois-ci représenté sur le mur d'une vieille
demeure abandonnée...
L'enquête
menée par L'inspecteur Luca Perreti s'avère somme toute classique
et nettement moins inoubliable que certaines de celles menées par
d'autres confrères de fiction ou par des enquêteurs du dimanche
(David Hemmings dans le rôle de Marcus Dally dans Les
frissons de l'angoisse
encore et toujours). Ce que l'on retiendra en revanche est cette
incroyable acuité dont il est doté mais qui n'empêchera cependant
pas une cascade de meurtres d'être perpétrée, dont deux
particulièrement graphiques sont exécutés l'un à l'aide d'une
pelleteuse et le second à l'aide d'une scie circulaire !
Accompagné par une partition signée du compositeur Ennio Morricone
qui s'ouvre sur une sorte de berceuse typique du genre Giallo,
Folie
Meurtrière se
conclut à la manière d'un Whodunit
façon Hercule Poirot ou Miss Marple (les plus célèbres des
détectives créés par la romancière britannique Agatha Christie).
Un concept dont profite le réalisateur après s'être débrouillé
pour faire de chaque protagoniste un individu susceptible d'être le
coupable. Noyé dans une masse folle de Gialli,
Folie
Meurtrière mérite
moins que beaucoup d'autres que l'on s'y attarde. C'est pour cela que
l'on conseillera d'abord le film de Tonino Valerii aux indécrottables
fans du genre...
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