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samedi 20 novembre 2021

Messe basse de Baptiste Drapeau (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

A Ghost Story ''made in France''. Voilà comme l'on pourrait juger de prime abord le second long-métrage du réalisateur français Baptiste Drapeau (après Venir sur ses pas qui en 2016 échappa au format moyen à sept minutes près!). Pourtant, si le film de David Lowery pouvait déconcerter par sa lenteur et même agacer par sa trop grande prétention, les effets néfastes que pourrait avoir celui de Baptiste Drapeau sont d'un tout ordre. Messe basse n'est pas dénué de défauts, loin s'en faut. Des ''tares'' qui ne demeurent pas pour autant rédhibitoires pour une œuvre qui elle aussi se penche sur une certaine idée des fantômes ou des revenants. Ici, pas d'esprits frappeurs (les fameux poltergeists), pas d'ectoplasmes façon slime (Ghostbusters 1 & 2) non plus. Juste un mannequin de vitrine endossant les différents costumes d'un homme mort il y a des années en arrière et dont l'épouse conserve un souvenir maladif. Cette femme, c'est Elizabeth qu'interprète l'immense Jacqueline Bisset qui, une fois n'est pas coutume, nous fait l'honneur d'une interprétation en français. Face à elle, l'actrice Alice Isaaz qui, n'en doutons pas un seul instant, est la véritable vedette de ce film malgré la présence charismatique de son aînée. Et qui interprète quant à elle, le personnage de Julie, jeune étudiante qui apprend le métier d'aide-soignante et qui va le temps de ses études, venir s'installer dans la demeure d'Elizabeth. Une étrange septuagénaire qui n'a apparemment pas accepté le décès de son époux et qui cultive son souvenir en parlant avec lui malgré son absence. D'abord troublée, Julie finit par accepter ce jeu étrange auquel s'adonne la vieille femme avant de ressentir elle-même de drôles de sensations. Comme si Victor était toujours en vie et apparaissait ponctuellement. Très vite, Julie se fait à cette idée et se laisse séduire par cet étrange ''fantôme'' qui semble lui-même conquis par la jeune femme... au détriment d'Elizabeth dont le comportement, peu à peu, va changer...


Une fois atteint le générique de fin, Messe basse laisse une impression aussi incertaine que l'étrange sentiment qui nous étreint lors de la projection. Entre hommage sublime à la solitude, l'absence, le souvenir et le déni et mise en scène naïve confinant peut-être parfois à cet humour involontaire typique du nanar, le cœur du spectateur balance. Tout aussi talentueuse que puisse être Jacqueline Bisset, ses quelques crises de démences convainquent assez mal. L'antagoniste qu'elle interprète pourrait faire fuir, mais pas pour les bonnes raisons. Plutôt que d'effrayer, Messe Basse a plutôt tendance à faire sourire. La noirceur des univers parfois décrits par Roman Polanski, François Ozon ou Michaele Hanecke s'y retrouvent. Malheureusement, le cachet ''téléfilm'' du long-métrage tente à rabaisser sa valeur. Des qualités légitimes que l'on retrouve notamment dans l'interprétation d'Alice Isaaz, contrainte de converser avec un mannequin de vitrine et de nous faire croire à cet improbable récit romanesque entre une jeune étudiante (trop mûre pour son âge?) et ce qui s'apparente éventuellement à une apparition fantomatique. Si certains événements nous poussent à donner du crédit à cette approche vaguement fantastique, Baptiste Drapeau semble préférer laisser planer le doute et l’ambiguïté. L'apparition d'un Victor fait de chair et d'os (dans la peau duquel se fond parfois l'acteur François-Dominique Blin) aurait-il pris le pas sur le fantasme et l'illusion de ses héroïnes ? Pas évident, surtout lorsque le film s'achève sur un plan aussi brut et automnal que celui qui clôturait l'étrange histoire d'amour qui nouait dans un même élan Sophie Marceau et Jacques Dutronc dans le sublime Mes nuits sont plus belles que vos jours d'Andrzej Zulawski. Messe Basse, malgré ses quelques défauts parmi lesquels certaines longueurs, reste une œuvre honnête. Fantastique, drame et même thriller se rejoignent en un même lieu clôt. Sans doute maladroit mais parfaitement exécuté par son actrice principale, le premier mot qui vient à l'esprit devant ce film est peut-être...''touchant''...

 

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