Tous les fans de cinéma
d'horreur et d'épouvante connaissent par cœur le récit de La
nuit des morts-vivants
que George Romero réalisa en 1968. Barbara et son frère Johnny
viennent déposer des fleurs sur la tombe de leur père sur demande
de leur mère. Mais alors que Johnny martyrise sa sœur en lui
affirmant que les morts vont venir la chercher, un drôle de type
déambulant entre les tombes du cimetière comme s'il avait trois
grammes dans le sang s'en prend à elle. En s'interposant, Johnny est
tué par l'individu qui se lance alors à la poursuite de la jeune
femme, laquelle finit par se réfugier dans une petite maison de
campagne où va se dérouler le gros de l'intrigue. Rencontre avec le
héros de l'histoire, Ben, un afro américain qui va devoir non
seulement se frotter à une Barbara prostrée et silencieuse, une
horde de zombies sans cesse grandissante qui entoure la demeure et
ses environs, ainsi qu'une poignée de survivants dont un certain
Harry Cooper, prototype même du mâle blanc raciste, marié à Helen
et père d'une gamine qui allongée dans la cave, mordue par un
zombie, attend la mort avant de revenir à la vie. Culte, classique,
nommez le comme vous le voulez, mais La nuit des
morts-vivants a
posé les bases du film de zombies cannibales véhiculant un virus
dont les futurs infectés retiendront l'incroyable pouvoir de
transmission. Cinquante-quatre ans plus tard, un petit ''génie'' du
nom de Jason Axinn trouve le moyen après quatorze ans de carrière
vouée aux séries télévisées d'en proposer une alternative
entièrement animée. Si le long-métrage de George Romero est à
l'origine de plusieurs œuvres bâtardes, le maquilleur et acteur
américain Tom Savini eut déjà la bonne idée de réaliser un
remake au chef-d’œuvre de 1968 en proposant une version colorisée
beaucoup moins graphique que celle à laquelle nous pouvions nous
attendre en 1990 (Tom Savini reste et restera l'un des plus grands
artisans des maquillages gore)...
Night of the
Animated Dead
reprend dans les grandes lignes le film de George Romero en modifiant
certaines séquences (Ben est tout d'abord agressé à l'extérieur
de la maison et non plus à l'intérieur) tout en augmentant le récit
de quelques péripéties à travers, notamment, le flash-back mettant
en scène le héros de couleur dans une situation périlleuse
précédant son arrivée sur le lieu principal de l'action. Si Night
of the Animated Dead est
rallongé de quelques séquences, sa durée demeure par contre
étonnamment courte puisqu'en comparaison de l’œuvre originale, le
film de Jason Axinn avoisine davantage l'heure que la petite centaine
de minutes de La nuit des morts-vivants.
Même si Night of the Animated Dead
est visuellement très loin d'un Pixar
en terme graphique, le fan de l'original sera tenté d'y jeter un
œil. Le concept de dessin animé désamorçant toute sensation de
frayeur, on privilégiera alors le jeune public qui voudrait tout en
douceur être intégré à l'univers mortifère et désespéré de
George Romero. Mais là encore, pas sûr que le film emporte
l'adhésion d'un public d'adolescents ou même d'enfants qui depuis
des décennies maintenant font fi des règles qui entourent certaines
restrictions. Une œuvre a beau être interdite à une certaine
catégorie d'âge, on se rend compte désormais qu'un gamin en pleine
croissance est capable de nous résumer les pires atrocités commises
sur grand écran. Si Night of the Animated Dead
est au fond parfaitement inutile, il conserve néanmoins l'avantage
d'être nettement plus sanglant que son illustre prédécesseur. Et
qui sait, peut-être que le plaisir de retrouver ce zombie errant
entre les tombes du cimetière, une Barbara muette, un Harry Cooper
détestable ou bien ce final plein d'ironie contentera-t-il certains
d'entre nous. Pour les autres, Night of the
Animated Dead
demeurera comme une curiosité vite vue, vite oubliée...
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