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samedi 25 septembre 2021

Morsures de Yu Ha (2012) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Morsures, le septième long-métrage du réalisateur Yu Ha depuis ses débuts de carrière en 1993, c'est un mélange de sensations et de sentiments. Un drôle de thriller qui, noyé au beau milieu d'une palanquée de longs-métrages du même type et d'origines asiatiques diverses, aurait pu passer tout à fait inaperçu s'il n'avait pas l'originalité de faire de son chien-loup, l'un des personnages centraux de ce récit au demeurant commun mais qui prend une ampleur finalement inattendue. Morsures, c'est aussi d'abord un générique comme le grand écran en voit passer rarement d'aussi laids. Ces fondus enchaînés mélangeant un Séoul nocturne aux vrombissement d'une grosse cylindrée à deux roues. L'effet est vraiment très, très moche et donne à penser que le long-métrage de Yu Ha a tout d'abord été réfléchi non pas comme une œuvre vouée à faire sa première partie de carrière dans les salles obscures mais plutôt sur le petit écran. Comme une variante du sud péninsulaire de la Corée s'inspirant de la franchise télévisée américaine Law & Order. La présence de l'immense Song Kang-ho dans le rôle principal de l'inspecteur Jo Sang rassure cependant. Celui qui campa déjà neuf ans en arrière le rôle du détective Park Doo-Man dans Memories of Murder de Bong Joon-ho avant de briller sept ans plus tard en 2019 dans Parasite du même auteur ne fait ici pas exception en terme d'interprétation. Il déambule aux côtés de l'actrice Lee Na-young qui dans le rôle de l'inspectrice Eun-young, une toute jeune recrue, va vivre des débuts dans la police qui vont s'avérer difficiles...


Bourré d'humour mais centré sur une curieuse enquête mêlant des homicides d'un genre très particulier à un réseau de prostitution enfantine, Morsures n'est pas tendre avec la seule représentante de la gente féminine. Alors que l'attitude de l'inspecteur Sang-kill le rapprocherait presque du personnage de l'inspecteur Harry Callahan qu'incarna à cinq reprises l'acteur américain Clint Eastwood (et notamment du troisième volet L'inspecteur ne renonce jamais dans lequel il se coltinait une recrue féminine en la personne de Kate Moore/Tyne Daly), le plus dur pour sa partenaire va être de devoir composer avec des collègues de travail machos, voire même misogynes pour certains d'entre eux. L'acteur Lee Sung-min incarne justement cette frange d'individus pour qui la présence d'une femme dans les rangs de la police est inenvisageable (même si une humiliante séquence située dans un bar-karaoké laisse envisager que son rejet vis à vis de l'inspectrice Eun-young puisse avoir des raisons plus profondes). Morsures agace à trop vouloir signifier le sexisme quasi généralisé des membres de l'équipe d'inspecteurs formés autour d'un commissaire interprété par Shin Jung-geun. Peu de défiance de la part de la nouvelle recrue mais un couperet qui tombe chaque fois qu'elle tente d'imposer son opinion. Et à ses côtés, un Sang-kill orgueilleux et ambitieux qui espère décrocher l'enquête qui lui fera enfin grimper les échelons. Avec un tel duo lancé dans une enquête qui démarre relativement bien malgré des rapports houleux, l'intrigue est victime d'attaques incessantes de la part de collègues qui entreprennent de se défier en imposant chacun son point de vue sur l'enquête à mener...


Ce n'est pas livrer l'une des clés fondamentales du récit que de révéler que le tueur est un chien-loup puisque les traces de morsures laissées derrière lui sur les cadavres de ses victimes l'incriminent très rapidement. Tout réside au fond dans la recherche et la découverte de celui ou celle qui l'a dressé afin qu'il agisse ainsi. Une révélation qui provoquera sans doute quelques sensations. Une histoire de vengeance et en arrière-plan, un drame humain poignant. Si l'impression d'être devant un simple téléfilm et si dans la dernière partie Yu Ha n'avait pas tant pris de disposition pour faire de Morsures un Hatchi du pauvre (ce joli conte entre un homme et son chien inspiré d'une histoire vraie réalisé par Lasse Hallström en 2010), son thriller aurait peut-être pu laisser un souvenir tenace. Bien rythmé et jamais ennuyeux malgré ses cent-quatorze minutes au compteur, Morsures bénéficie d'un récit original et de personnages parfaitement campés. Un petit thriller plaisant à découvrir même s'il n'est pas certain que l'on ait envie d'y replonger une seconde fois un jour ou l'autre...

 

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