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lundi 19 juillet 2021

Benedetta de Paul Verhoeven (2021) - ★★★★★★★★★☆

 



La dernière fois que je suis entré dans une salle de cinéma pour y découvrir une œuvre signée du réalisateur néerlandais Paul Verhoeven, c’était il y a presque vingt ans. Et contrairement à beaucoup de critiques et de téléspectateurs, j’avais aimé sans pour autant avoir été totalement séduit par son Basic Instinct. Après que Benedetta m’ait été vendu comme un film parcouru de nombreuses séquences filmées à l’horizontale entre Virginie Efira et Daphné Patakia, j’avoue être entré dans la salle avec hésitation. Mais comme un Verhoeven sur grand écran ne se refuse pas, et comme seule la comédie Présidents le concurrençait en ce dimanche 18 juillet à 13h30 au cinéma CGR de Narbonne, c’est ainsi donc que ma compagne et moi avons opté pour l’adaptation de Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne de Judith C. Brown. Sans connaître ni l’ouvrage ni même la vie personnelle de cette religieuse catholique italienne du dix-septième)) siècle, le film intrigue. D’abord parce que l’on sait le réalisateur capable de belles et grandes reconstitutions. Ensuite parce que l’on ne peut douter un seul instant que Paul Verhoeven y intégrera tout ou partie des éléments qui constituent son œuvre...


Deux heures et quart après le début du récit, une chose est certaine. Showgirls est loin, très loin de ce Benedetta qui, comparé à certaines des œuvres les plus crues de son auteur s’avère parfois tout en retenue. Très peu de scènes de sexe, aussi osées pourront-elles paraître dans l’esprit de certains, un peu de violence, chose essentielle dans l’esprit du néerlandais, mais surtout, un film qui interroge beaucoup sur l’authenticité du personnage incarné par une Virginie Efira éblouissante. Entre mysticisme, hystérie et manipulation, Paul Verhoeven ne cesse de faire douter le spectateur. Soeur Benedetta est-elle une mystique que ses nombreuses visions semblent confirmer? Son cas relève-t-il de la psychiatrie? Ou plus simplement s’agirait-il de manipulation? Le film évoque même l’hypothèse d’une possession diabolique...


Dans un cadre qui rappelle de loin le cas des Sorcières de Loudin retranscrit il y a plusieurs décennies par le réalisateur Ken Russell à travers l’incroyable Les Diables, il règne au sein de Benedetta un réel climat d’hystérie. Reconstitution réussie d’une Italie rurale du dix-septième siècle en plein désarroi en raison d’une épidémie de peste. Verhoeven signe le portrait saisissant d’une église en proie à des démons de tous ordres. Entre cris de plaisirs, hurlements de douleur, tortures, foi et trahisons, Verhoeven égratigne l’église en imposant quelques visions qui n’appartiennent qu’à lui. Brillant jusque dans la moindre incarnation (les deux héroïnes sont superbes, Charlotte Rampling et Lambert Wilson formidables), les costumes et les décors sont dignes de ceux du Nom de la rose de Jean-Jacques Arnaud. Atout essentiel, la bande son d’Anne Dudley (Art of noise) est d’une très grande puissance. Pas un seul prix au festival de Cannes mais un grand moment de cinéma...

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