Diego Martinez travaille
pour une agence privée de sécurité. Un soir, alors qu'il est au
volant de son véhicule, il renverse un homme avant de prendre la
fuite. En pleine nuit, il reçoit un coup de téléphone de son
employeur qui lui demande de bien vouloir accepter de venir assurer
la surveillance d'une morgue. Diego accepte sans se douter qu'il va
passer la pire nuit de toute son existence... et le spectateur, les
pires quatre-vingt minutes de sa vie... car avec Morgue,
le réalisateur Hugo Cardozo nous offre un premier long-métrage au
rythme et à l'intrigue aussi passionnants que ceux d'un soap opera
brésilien. Et encore, faut-il le reconnaître, ces derniers ont la
faculté de rendre leur public accroc. Ce qui ne sera bien entendu
pas le cas de ce film dont la seule particularité provient de ses
origines paraguayennes. Le pays du lomito, du surubi ou de la chipa
guazu qui nous sert ici une œuvre d'un intérêt qui frise le néant
absolu. Un premier essai qui se solde par un échec cuisant dans tout
ce qu'il entreprend. À tel point que Morgue
ressemble davantage à une caricature de film d'horreur tant il
ressemble à des dizaines voire des centaines d'autres films dont il
n'a retenu que les gimmicks les plus inefficaces. Enfermant son héros
interprété par l'acteur Pablo Martínez dont il s'agit ici du
premier rôle au cinéma, Hugo Cardozo rêve sans doute de nous
rappeler au bon souvenir de l'un des films les plus marquants de
l'année 1994 où sorti le très angoissant Nattevagten
du réalisateur danois Ole Bornedal (œuvre dont l'auteur réalisa
lui-même un remake déjà moins convaincant quatre ans plus tard)...
Si
Morgue
avait tout pour plaire sur le papier avec son intrigue minimaliste
mais promettant une plongée nocturne et angoissante entre les murs
d'un institut médico-légal, le résultat à l'écran se fait
malheureusement très rapidement ressentir. C'est mauvais.... mais à
un tel point que le long-métrage de Hugo Cardozo ne mérite pas
d'intégrer la caste des nanars mais plutôt celle des navets. Un
titre pas vraiment enviable si l'on tient compte du fait qu'il s'agit
en plus d'une première œuvre qui en l'état devrait logiquement
condamner son auteur à changer de métier. Pour le bien de tous et
surtout de celles et ceux qui se laissèrent convaincre de dépenser
leur argent dans leur pays d'origine pour aller le voir en salle. Un
événement sans doute relativement rare qu'un film d'horreur
paraguayen pour que plus de soixante-mille âmes fassent le
déplacement, le film battant alors sur son propre territoire les
résultats obtenus par les longs-métrages Annabelle :
la maison du mal
de Gary Dauberman et surtout It : Chapter Two
d'Andrés Muschietti.
Déjà, visuellement, le film est très laid. Les décors, la
photographie et les éclairages ne rendent jamais hommage au cadre
dans lequel le personnage principal est plongé. Ensuite, Morgue
souffre
d'un rythme à ce point inexistant que suivre les aventures de Diego
Martinez allongé sur son canapé condamne d'office le spectateur à
s'assoupir à diverses représailles. Chiant comme la mort, le film
de Hugo Cardozo accumule par paquets de dix les Jump
Scares
au point de rendre le procédé parfaitement risible. D'autant plus
que dès le premier d'entre eux, le concept s'avère inefficace.
Contrairement
à la volonté du réalisateur qui sans doute à l'usage d'un tel
procédé aurait aimé faire sursauter son public, on reste inerte,
presque hypnotisés par une telle absence d'enjeux. Son héros
déambule dans l'enceinte d'un établissement et les événements
fantastiques s'enchaînent sans trop de logique, offrant le
''privilège'' à Morgue
d'être encore plus mauvais que le Paranormal
Activity
d'Oren Peli. Pompant ''joyeusement'' quelques ''façons de faire''
constatées chez d'autres auteurs de films d'épouvante dont
justement Oren Peli, Hugo Cardozo reprend notamment les gros plans
sur les visages de The Blair Witch Project de
Daniel Myrick et Eduardo Sánchez réalisé vingt ans plus tôt. Du
premier événement qui se produit jusqu'au dernier en forme de final
carrément pillé à Paranormal Activity,
Morgue
est d'une redondance crasse. Ultra répétitif dans sa manière
d'aborder les événements, le film est de plus parasité par une
succession de micro-ventres mous qui rallongent inutilement le film.
Bon allez, j'exagère... à décharge, disons que Morgue
offre quelques plans plutôt intéressants en terme chromatiques et
que le concept de la subjectivité parfois choisie par le réalisateur
est plutôt la bienvenue. Mais face aux nombreuses tares de ce
premier long-métrage, c'est un pas en avant mais deux pas en arrière
que l'on risque d'aller voir l'hypothétique prochain long-métrage
de Hugo Cardozo...
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