Adapté de la nouvelle
Mémé de l'écrivain américain Stephen King parue en 1985
dans le recueil de nouvelles Brume,
Mercy
est produit par Jason Blum derrière lequel se cache notamment la
franchise Paranormal Activity.
Mais pas d'inquiétude à avoir puisque si le long-métrage de Peter
Cornwell, son second après The Haunting in
Connecticut
en 2009, n'est pas un grand classique du genre, il possède cependant
éminemment plus de qualités que l’œuvre séminale d'une saga
parfaitement indigeste initiée en 2007 par Oren Peli. Il n'est pas
question ici de fantômes mais plutôt de démonologie avec tout ce
que cela peut comporter de caricatural. Livre maudit dont les textes
et les représentations s'affichent uniquement au contact de larmes
humaines. Soliloquie d'une vieille femme malade en langue étrangère.
Évocation d'un démon indicible sous le nom d'Hastur (dont fit usage
le célèbre écrivain américain Howard Phillips Lovecraft). Et
pacte avec le Diable. Tout commence au beau milieu des années
soixante. Après avoir fait plusieurs fausses couches, la jeune Mercy
disparaît dans la nature avant de réapparaître entièrement
recouverte de boue et un étrange recueil entre les mains.
Aujourd'hui: ses petits-fils George et Buddy et leur mère Rebecca
retournent dans la demeure qui vit grandir cette dernière afin d'y
accueillir Mercy qui depuis des années est internée dans une maison
de retraite où elle fait vivre un véritable enfer aux autres
pensionnaires ainsi qu'aux employés. L'un d'eux, chargé de lui
faire sa piqûre quotidienne, prévient Rebecca de ne jamais oublier
de lui donner son traitement. Mais George, qui est très proche de sa
grand-mère, accepte de l'aider et de remplacer le produit par du
sérum physiologique. Dès lors, l'attitude de Mercy change. Moins
apathique, une force en elle semble vouloir s'en prendre à son
entourage...
Pas
un grand film, donc. Et par conséquent, un sentiment d'effroi qui se
fait rare pour ne pas dire totalement absent. À dire vrai, le
principal intérêt repose sur le fait que Mercy
soit
avant tout une nouvelle adaptation de l’œuvre titanesque de
Stephen King. Une fois de plus, l'enfance est mise en avant avec son
jeune héros George interprété par l'acteur Chandler Riggs.
L'imaginaire de Stephen King étant parfois le reflet de sa propre
expérience, l'auteur de Simetierre
reprend l'idée du membre d'une famille malade à laquelle est
confronté un enfant. Un sujet qui le touche personnellement puisque
lui-même assista à la mort de sa grand-mère, seul avec elle dans
sa demeure. L'écrivain en fit une variation absolument glaçante
dans Simetierre
et réitéra donc la chose avec Mémé.
À l'écran, le concept est reproduit de manière beaucoup moins
convaincante qu'elle ne le fut dans l'adaptation de Mary Lambert qui
en 1989 réalisa Simetierre.
Trop lointaine pour m'en souvenir, je ne doute pas qu'à l'époque
j'ai pu être happé par la lecture de la nouvelle à la sortie dans
l'hexagone du recueil Brume.
Le film, sans être totalement plombé par des références trop
appuyées à nombres de longs-métrages sortis bien avant lui, est
assez peu marquant en terme de frissons. Visuellement, rien
d'éclatant. Plus proche du téléfilm que de l’œuvre
cinématographique flamboyante, Mercy
concocte quelques sympathiques séquences dont la majorité tient
surtout grâce à la présence de l'actrice Shirley Knight qui
incarna une Phyllis Van De Kamp absolument (et donc jouissivement)
insupportable dans la série télévisée Desperate
Housewives.
L'un des principaux soucis de Mercy
se situe au niveau de la redondance de certaines séquences. Si l'on
a bien compris le principe, voir et revoir Mercy délirer à
répétition dans une langue étrangère n'est pas pour intensifier
le climat d'austérité qui règne dans cette demeure familiale mais
plutôt de créer une certaine forme de lassitude. Après, Mercy
se regarde avec un certain plaisir couplé au sentiment de n'assister
à rien de vraiment neuf. À se mettre sous la dent en dernier
recours si jamais aucun autre film ne vous inspire à ce moment là...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire