Avec un nom pareil, on
pourrait croire Francesco Giannini originaire du même pays que Lucio
Fulci, Mario Bava ou Dario Argento et pourtant, l'auteur de ce
premier long-métrage qu'est Hall
après toute une série de courts est bien canadien. Et pour être
plus précis, québécois. Le Québec, cette province d'où
émergèrent des dizaines de chanteurs et chanteuses, tels, Daniel
Lavoie, Robert Charlebois, Diane Tell ou Diane Dufresne. Mais aussi
du pays tout entier, des cinéastes de renom parmi lesquels, James
Cameron, Denis Villeneuve, David Cronenberg et donc, Francesco
Giannini, l'un des petits derniers qui avec Hall,
signe un long-métrage horrifique à l'attention des amateurs de
films d'infectés et de zombies. Parmi les interprètes qui ont
accepté de se prendre au jeu, l'actrice japonaise Yumiko Shaku et
Carolina Bartczak qui dans X-Men: Apocalypse
interprétait
le rôle de Magda et qui dans le cas présent incarne celui de Val,
jeune mère de Kelly (Bailley Thain) et épouse d'un Branden (Mark
Gibson) décrit comme quelqu'un de violent. La Femme semble
d'ailleurs ici régulièrement le sujet d'affrontements avec celui
qui devrait logiquement représenter son protecteur puisque l'actrice
Yumiko Shaku est décrite elle-même comme une épouse ayant fuit son
pays pour échapper à un mari violent. Naomi est enceinte de
plusieurs mois lorsqu'elle apparaît à l'écran dans les premières
secondes. Un flash-forward des événements de quatre heures qui
laissent envisager qu'un mal mystérieux a atteint tous les
locataires du troisième étage d'un même hôtel. Une poignée
d'individus est en effet étendue sur la moquette du couloir,
agonisant et attendant la mort dans d'atroces souffrances...
Puis
c'est donc un retour en arrière de quatre heures qui nous présente
la petite famille de Val, laquelle croise en chemin vers leur chambre
d'hôtel, la jeune asiatique qui semble-t-il n'est pas encore
atteinte par le virus. Francesco Giannini se penche alors sur les
rapports entre Val et son mari, présente leur gamine comme un avatar
de l'adorable Heather O'Rourke de la série de longs-métrages
Poltergeist,
et expose la lente agonie de Naomie. Contrairement à la majorité,
et même, la totalité des films d'infectés, ceux de Hall
ne
filent pas à toute berzingue dans l'espoir de mordre la chair de
leurs concitoyens. Non, ici ils demeurent plus proche du comportement
que l'on s'attend à voir de personnes atteintes d'une maladie
réellement handicapante. Souffle rauque, transpiration, ils arborent
tout juste de grosses veines affleurant la peau de leur visage. Si le
concept est intéressant, le résultat à l'écran est limite
désastreux. C'est à l'évocation du virus H1N1 qui provoqua une
pandémie entre 2009 et 2010 que Francesco Giannini a l'idée de
réaliser un long-métrage sur un sujet similaire. Plus réaliste que
la moyenne puisque ses infectés ne courent pas dans tous les sens
comme des dératés, son film n'en est pas pour autant vraiment
réussi. L'un des principaux défauts du film, c'est son rythme. Mou
du genou et ne proposant rien de vraiment nourrissant pour l'appétit
de l'amateur de frissons, Hall est
de surcroît miné par un scénario qui n'en a que le nom...
En
effet, celui-ci est à l'image d'une coquille vide, pas ou peu
inspiré et perclus de séquences hautement improbables dont l'une
d'entre elles fini de convaincre de l'inaptitude du québécois de
proposer un scénario bâtît autour d'un concept pourtant simple. Le
cadre de l'hôtel se résumant à un couloir, deux chambres et une
cage d'escalier rappellera évidemment l'un des classiques du genre,
le [•REC] de
Paco Plaza et Jaume Balagueró antérieur de treize années et son
immeuble mis en quarantaine. En proposant une alternative dans
laquelle ses infectés sont pratiquement rendus inertes en raison du
mal qui les ronge, le sentiment de frustration n'en est que plus
grand puisque dès lors, les quelques individus encore valides
n'encourent pratiquement aucun danger à déambuler parmi eux. Pas de
sentiment de peur, ni d'hémoglobine (ou si peu) et surtout, quelques
bonnes idées très rapidement abandonnées (l'inquiétant personnage
interprété par Julian Richings notamment). Mais pour revenir à la
crédibilité de l'ensemble, comment ne pas revenir sur la séquence
lors de laquelle, une fois la maladie découverte par Val, celle-ci
ne se rue pas immédiatement vers les escaliers pour retrouver sa
fille afin de prendre la fuite ? Totalement improbable lorsque
l'on prend en compte l'instinct maternel et que l'on assiste durant
de longue minute au cheminement d'une mère dont la priorité ne
semble pas être sa progéniture ! Hall
donne
l'étrange sentiment d'avoir été tout d'abord pensé comme
l'épisode pilote d'une série télévisée. Car alors, comment
expliquer certaines séquences comme l'apparition du personnage de
Julian... ? En résumé, le long-métrage de Francesco Giannini
est une déception. De bonnes idées mais chiant comme la mort et
n'allant pas au bout de son concept...
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