Au décès de Naoji
Katagiri et après avoir vengé la mort de son père assassiné par
le chef du clan Sennari Gozo Kakurai, Ryuko Yano surnommée Oryū La
Pivoine Rouge intègre le clan
Togasaki afin de parfaire sa formation de yakuza dans l'objectif de
pouvoir reformer le clan Yano
dont son père était le chef. Dans ce second volet intitulé
Hibotan bakuto: isshuku ippan
(La Pivoine rouge : La Règle du jeu),
l'héroïne de cette saga constituée de huit longs-métrages sera
plus que jamais sollicitée afin de mettre un peu d'ordre entre
divers clans de yakuzas. Désormais, le grand méchant du premier
volet ayant perdu la vie, la relève est assurée par l'acteur
japonais Tomisaburo Wakayama qui incarne à son tour un Torakichi
Kumazaka absolument épouvantable, faisant fi des règles établies
par les yakuzas, manipulateurs, trahissant l'image de celui qui fut
son maître et aujoud'hui chef du clan Kumazaka. Comme le fit déjà
le réalisateur Kōsaku Yamashita avec le premier volet
Hibotan bakuto,
Noribumi Suzuki mêle diverses sous-intrigues qui, si elles ne
semblent apparemment entretenir aucun rapport entre elles vont avoir
cependant des conséquences communes. Le clan Yano
étant dissout, Oryū n'en est cependant pas pour autant seule à
combattre le mal qui s'attaque désormais au peuple, Hibotan
bakuto: isshuku ippan politisant
le débat puisque le chef du clan Kumazaka n'a d'autre ambition que
de régner sur une région toute entière. Et pour cela, l'homme sera
capable de se comporter de la manière la plus ignominieuse...
Arborant
toujours son magnifique tatouage à la pivoine rouge, l'actrice
Sumiko Fuji incarne pour la seconde fois le personnage de Oryū dont
les valeurs sont plus que jamais respectables. Toujours armée d'une
lame, d'un pistolet et même beaucoup plus étonnant, d'une ombrelle,
la jeune femme peut désormais compter sur la présence de Sasagawa
qu'interprète l'acteur Kojirô Kawanami, valeureux chevalier en lieu
et place de Naoji Katagiri qu'interprétait avec autant de charisme
et de bonnes intentions Ken Takakura dans le premier épisode. Avec
Hibotan bakuto: isshuku ippan,
Noribumi Suzuki noircit encore davantage le tableau. Le long-métrage
se révèle bien plus violent et graphique que Hibotan
bakuto ne
l'était lui-même. La cruauté de certaines séquences dont une
tricheuse battue au sang sur ordre de son chef (toujours le cruel
Torakichi Kumazaka) alors qu'il l'avait lui-même contrainte de duper
Oryū, son adversaire aux cartes, son parfois terribles. Le
compositeur japonais Takeo Watanabe assure une fois de plus la
partition de ce second volet. Des thèmes merveilleux qui imprègnent
parfois l’œuvre d'un profond sentiment d'amertume et de
mélancolie...
Dans
la lignée de son prédécesseur, il y a peu de choses à reprocher à
Hibotan bakuto: isshuku ippan,
sinon rien. L'émotion qui s'en dégage parfois est la même,
certaines actions étant éminemment théâtralisées afin de
renforcer leur aspect dramatique. Les décors et les costumes
traditionnels participent du dépaysement et de l'attrait de cette
saga décidément très attachante. Si la plupart des interprètes du
premier volet ont forcément disparu, la présence à nouveau de
l'acteur Shingo Yamashiro dans le rôle de Yoshitaro, le fils d'Otaka
est un tel plaisir que l'on aurait pu rêver d'une saga de
longs-métrages lui étant entièrement consacrée. Repoussant
davantage encore la caricature et le cabotinage, l'acteur est à
l'origine de séquences irrésistiblement drôles. On pourra
cependant reprocher à Hibotan bakuto: isshuku
ippan
sa construction qui n'est pas loin d'être similaire à celle du
premier volet. Tout n'étant ici effectivement qu'histoire de
vengeance et donc de combats au sabre, entre traîtres et fidèles
avec pour intermèdes, de longues séquences de dialogues qui
n'entachent fort heureusement pas l'intérêt du long-métrage de
Noribumi Suzuki. L'année suivante en 1969, trois longs-métrages
mettant en scène La Pivoine Rouge seront mis en scène, à commencer
par Hibotan bakuto: Hanafuda shōbu (La
Pivoine rouge : Le Jeu des fleurs)
de Tai Katō, lequel prendra donc la relève à trois reprises...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire