Comment briser la glace
entre un gamin d'à peine onze ans et son beau-père avec lequel vit
sa mère depuis peu ? L'emmener faire un tour dans la Vallée de
la mort, lui faire visiter une ancienne mine d'or désaffectée
proche d'un camping-car dans lequel viennent d'être tués deux
hommes et une femme et l'installer avec sa maman chérie dans une
petite bourgade plantée au beau milieu de nulle part, hors-saison.
Vous aimez les slashers et les shockers des années
soixante-dix/quatre-vingt ? Le réalisateur américain Dick
Richards nous propose une alternative plutôt alléchante. La recette
du bonheur ? Un soupçon de Duel
(Steven Spielberg, 1971) et son mystérieux chauffeur, une pincée de
The Hills Have Eyes (Wes
Craven, 1977) et ses collines désertiques, un zeste de musique
country façon Texas Chainsaw Massacre
(Tobe Hooper, 1975) et le décor est planté. Des types louches comme
il faut pour en faire immédiatement des suspects et un shérif
(l'acteur Wilford Brimley) visiblement débonnaire mais qui enquête
sérieusement sur des meurtres qui s'apparentent à une série de
crimes ayant déjà eu lieu par le passé... Malheureusement, le
pauvre ne fera pas long feu puisqu'il finira une hache plantée dans
le torse. Pendant ce temps là, le jeune Billy (Peter Billingsley),
sa mère Sally (Catherine Hicks) et son compagnon Mike (Paul Le Mat)
participent à une reconstitution du Far West dans un décor de
western...
Death Valley (La
vallée de la mort)
mélange les genres. Entre western et film d'épouvante/horreur, le
long-métrage de Dick Richards mime à hauteur de garçon le Mondwest
de
Michael Crichton avec son ersatz de Yul Brynner mais sans son
attirail qui en faisait un androïde. Nous ne sommes clairement pas
dans la même catégorie et même si Death Valley
transpire le sable du désert des Mojaves (en Californie), son film
s'inscrit davantage dans le slasher même s'il tente d'approfondir
certains protagonistes (l'enfant et le beau-père) sans pour autant
parvenir à les rendre attachants. Avec sa bande-son faite de musique
country et d'airs déjà beaucoup plus angoissants bien que
redondants, Death Valley
se veut être une honnête production qui ne voudrait pas trop rougir
face aux canons du genre. L’œuvre de Dick Richards souffre d'un
manque de rythme flagrant à peine rattrapé par des meurtres qui
manquent généralement d'originalité. La plupart du temps, des
égorgements fonctionnant sur le principe archi-usé de la fausse
lame de couteau munie d'une seringue ou d'une poche d'hémoglobine
qui une fois injecté, donne l'illusion que la gorge une fois
tranchée laisse s'échapper le sang de la victime. Sauf que dans le
cas présent, il faudra une sacrée dose d'imagination pour y
croire...
L'originalité
de Death Valley,
outre le cadre du Far West, demeure dans le fait que le jeune Billy
alors âgé de onze ans soit le héros du récit. Quant au mystère
entourant le tueur, il ne demeurera pas au delà de la première
demi-heure puisque son identité nous est ensuite rapidement révélée.
Notons les dialogues relativement ridicules lorsque celui-ci
s'adresse à Billy, lui expliquant notamment comment il va s'y
prendre pour ôter une porte que le jeune garçon a refermée
derrière lui. C'est long, laborieux et la promesse de retrouver le
charme typique de quelques-uns des longs-métrages cités plus haut
disparaît assez rapidement. Le scénario de Richard Rothstein tente
de nourrir le long-métrage de quelques idées qui pour certaines se
situent dans une zone comprise entre l'improbable et le grotesque. À
l'image de cette séquence lors de laquelle Billy, pour échapper au
tueur (détail éminemment crucial), ne trouve rien de mieux que de
se cacher à l'arrière de la voiture du meurtrier en question ! Quel
c.... Drôle à se pisser dessus (j'vous jure), l'affrontement final
entre le tueur et un Paul Le Mat ultra-inexpressif repousse les
limites du grotesque. Rien que pour le dernier quart-d'heure, aussi
crédible qu'une nuée de végans faisant leurs achats dans une
boucherie carnivore, Death Valley vaut
le coup d’œil mais désole par ces attentes inassouvies que
laissent entrevoir les vingt-cinq première minutes. Dommage...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire