La nouvelle femme
scorpion : Prisonnière n° 701,
c'est un peu le changement dans la continuité. Alors que je m'étais
promis de laisser passer assez de temps pour ''oublier''
l'interprétation de la sublime actrice japonaise Meiko Kaji qui
incarnait à merveille Nami Matsushima, la femme scorpion du titre,
l’irrépressible besoin de me plonger dans le diptyque qui fut
réalisé en 1976 ne tarda pas à m’étreindre. Dans quel état
allais-je retrouver ce mythique personnage et d'une manière
générale, la saga née sous l'impulsion de Shun’ya Itō (auteur
des trois premiers longs-métrages), poursuivie par Yasuharu Hasebe
(qui réalisera le dernier volet de la tétralogie originale) et donc
reprise à deux occasions et dans cette seule année 1976 par Yutaka
Kohira ? Des scénaristes originaux, il ne demeure plus que
Tooru Shinohara, resté seul sur le navire et donc unique maître du
destin de Nami Matsushima qu'interprète désormais la très jolie
Yumi Takigawa. Jolie, oui. Mais sans doute un peu moins charismatique
que l'irremplaçable Meiko Kaji que l'on aurait cru éternelle mais
qui abandonna le rôle à l'issue du quatrième volet Mélodie
de la rancune trois
ans auparavant. On dira ce que l'on voudra, mais même nantie d'un
joli regard, d'un visage poupin, d'une silhouette agréable et
d'atouts féminins non négligeables, Yumi Takigawa n'incarne pas la
femme scorpion idéale. Pour autant, l'actrice fait illusion. Aidée
en cela par un scénario qui, s'il n'a rien de vraiment original, a
le soucis de reprendre les codes du premier volet sous la forme d'un
pseudo remake moins passionnant mais tout autant dégueulasse vis à
vis de la gente féminine...
Yutaka
Kohira n'étant visiblement pas de ceux qui édulcorent un propos, il
convie pour cette nouvelle aventure, des antagonistes de haut vol qui
par contre, eux, rivalisent d'ingéniosité et de perversité pour
maltraiter une Nami Matsushima étonnamment prolixe. Elle qui fut
presque muette, n'allongeant qu'une poignée de lignes de dialogue au
total sur la durée des quatre premiers épisodes, démarre les
hostilités, sourire aux lèvres, bavarde, presque mariée, et dont
la sœur aînée détient des informations (enregistrées sur bande
magnétique) capitales qui devraient permettre de faire tomber Kato,
un sénateur corrompu. Mais le sort de cette dernière est très vite
scellé. Alors qu'elle a confié la cassette à sa jeune sœur, elle
est assassinée et Nami accusée du meurtre. On ne sait pas
exactement à quel moment se situe cette intrigue mais au vu de la
fraîcheur de notre héroïne, il est plus qu'envisageable de penser
que La nouvelle femme scorpion : Prisonnière
n° 701 est
un reboot et non une suite aux précédentes aventures de la femme
scorpion. Nami découvre donc la prison et ses désagréments.
Enfermée dans une cellule en compagnie de codétenues
particulièrement perverses, la bienveillance de deux des gardiens ne
fera pas long feu devant la perfidie de certaines d'entre elles. Dont
une ''patronne'' que l'on rêve très vite de voir dissoute par
notre héroïne. Il faudra pour cela patienter plus de la moitié du
long-métrage, Yutaka Kohira se complaisant dans une description du
milieu carcéral particulièrement abjecte. Qu'il s'agisse des
codétenues, de la majorité des gardiens ou en Haut Lieu, tout le
monde semble corrompu. Pas d'échappatoire autre que l'évasion comme
solution pour Nami qui patiemment,et toujours accompagnée de son
célèbre regard de glace, va fomenter aux côtés d'autre détenues,
leur future fuite...
Sans
parvenir à faire de l'ombre à Meiko Kaji, Yumi Takigawa s'en sort
pourtant très honorablement. La nouvelle femme
scorpion : Prisonnière n° 701 enfonce
le curseur de l'érotisme saphique lors de jeu sexuello-pervers
auxquels Nami n'échappe pas. Une fois encore on a droit à la
perpétuelle trahison. Ici, le futur époux qui non content de
travailler pour le sénateur corrompu, coupable de la condamnation de
la jeune femme, s'est de plus mis en ménage avec sa fille afin de
l'épouser. De quoi rendre Nami suffisamment furieuse pour avoir
envie de fuir ses conditions carcérales et d'aller ''s'expliquer''
avec celui qui aurait dû être son époux. Ce cinquième épisode de
la saga La Femme
Scorpion
reprend l'idée de l'homme dont est éprise l'héroïne jusque dans
la méthode qu'elle emploie pour l'éliminer (le flingue remplaçant
le couteau). Si cela manque d'originalité, on appréciera cependant
le long passage en prison, dont la perversité n'a rien à envier à
certains passages de la tétralogie originale. La vengeance y étant
à la hauteur de nos espérances (sus à la vieille sorcière, brûlée
comme sur un bûcher), on ne reprochera pas à Yutaka Kohira d'avoir
repris l'essentiel du propos tenu dans les quatre précédents volets
même si tout cela sent tout de même un peu le réchauffé.
Visuellement, le japonais aborde le thème sans grande originalité,
à par peut-être une courte séquence paranoïaque et
kaléidoscopique. Une expérience visuelle que le réalisateur ne
poursuivra malheureusement pas le reste du long-métrage. Peut-être
dans les prochaines aventures intitulées La
nouvelle femme scorpion : Cachot X
et qu'il réalisa la même années ?
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