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lundi 12 avril 2021

Five de Arch Oboler (1951) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Five (à ne pas confondre avec l'excellente comédie réalisée par Igor Gotesman en 2016) ou la survie de cinq individus dans un univers post-apocalyptique consécutif à un holocauste nucléaire. Un sujet qui de nos jours est régulièrement mis en scène mais qui dans le cas présent, remonte à l'année 1951. Spécialisé dans l'horreur et l'épouvante (il anime en outre l'émission radiophonique Lights Out dans les années 1950), Arch Oboler fut l'auteur d'une quinzaine de longs-métrages et épisode de série télévisée (Oboler Comedy Theatre en 1949) mais surtout celui de ce film qui bien avant la vague de longs-métrages de science-fiction dystopiques qui allaient déferler des décennies plus tard, s’intéressa aux conséquences d'une catastrophe d'ampleur mondiale. Pour cela, il réuni cinq individus, tous blancs sauf l'un d'entre eux, un homme de couleur. Peu aidée par des effets-spéciaux rudimentaires (des écrans de fumées ajoutés à des images piochées dans des archives du monde entier), la séquence d'introduction signifie la catastrophe en question. Suit le survol d'une région désertique, une route sur laquelle marche hébétée l'une des rares survivante. Ah oui, car faut-il le préciser, l'un des quatre blancs en question est de sexe féminin. Unique ''femme'' du récit comme le sera également le ''noir'', l'un et l'autre vont devoir sans doute plus que les trois autres montrer leurs capacités à résister à certaines pressions. Surtout que le récit ne s'articule pas uniquement autour de la survie mais aussi autour de vielles.... ''rancœurs'' qui opposent comme toujours l'homme et la femme, le blanc et le noir...


Si d'une manière générale le récit de Five paraît tout de même ne tourner qu'autour d'un seul enjeu qui est celui de survivre, il arrive parfois au réalisateur d'y injecter quelques rares rebondissements qui trouvent en Eric (l'acteur James Anderson), le plus ignoble des portes-parole. Alors que certains philosophent sur le passé et le devenir de l'humanité, citant parfois la Bible, Eric personnifie tout ce que peut avoir eu d'abjecte l'homme pré-catastrophe. Raciste et tyrannique, il démontre que le chemin de croix des hommes ne s'est pas subitement arrêté le jour où il détruisit sa propre planète mais qu'il n'est qu'un éternel recommencement. Les radiations ont eu beau chasser le naturel, celui-ci est revenu à la charge dès l'arrivée de ce personnage d'abord nébuleux mais qui montrera finalement assez vite son vrai visage. C'est bien là que le long-métrage de Arch Oboler prend toute sa puissance, même si son approche n'a bien évidemment rien d'originale. Dès le groupe réuni, il est facile de deviner quelles anicroches vont compliquer la vie de ces cinq individus qui très vite ne seront plus que quatre (l'acteur Earl Lee qui interprète le rôle de Mr. Barnstaple disparaissant rapidement des suites des radiations). Situé presque exclusivement au sommet d'une colline sur laquelle est perché une maison d'architecte, Five est relativement avare en matière d'effets-spéciaux. L'intrigue s'intéressant davantage à la personnalité de ses quatre personnages principaux, c'est donc principalement sur les épaules de James Anderson, donc, mais aussi sur celles de William Phipps, Susan Douglas Rubes et Charles Lampkin que repose le film...


Une œuvre qui n'a certainement pas à rougir face à la concurrence même si parfois Five manque de rythme et d'ambition. Le long-métrage de Arch Oboler fait figure d'ancêtre de la série de science-fiction La quatrième dimension portant davantage son approche sur la réflexion plutôt que sur l'action. On regretterait presque que le réalisateur n'ait pas situé l'intrigue de son film au cœur d'une ville plus ou moins grande que dans un lieu presque désertique au vu des dernières dix minutes se déroulant justement dans l'une de ces petites cités où trônent au beau milieu des rues des carcasses de voiture et sur le pavé, des cadavres qui n'ont même plus la peau sur les os. Bien que les deux films n'entretiennent que peu de rapports, Five peut s'envisager comme l'ancêtre du premier chef-d’œuvre signé de George Romero, La nuit des morts-vivants. Si de zombies il n'est jamais question, Arch Oboler parvient à rendre crédible les rapports qu'entretiennent ses différents personnages. De plus, même si les toutes dernières secondes sont porteuses d'espoir, le réalisateur aura su une poignée de minutes auparavant, faire preuve d'une authentique cruauté envers le personnage de Roseanne. À noter que le film est disponible chez nous sous le titre Les cinq survivants chez Artus Films au prix modique de 9,90€...

 

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