Merci à Stalker Jany et à son excellent blog Warning Zone.
Fut un temps où lorsque
nous nous rendions dans une salle de cinéma, nous n'avions d'autre
choix que de découvrir un film dans sa version doublée en français.
On ne pouvait pas monter dans la salle de projection et demander au
responsable de projeter l’œuvre dans sa version originale.
Maintenant qu'un certain nombre de salles de cinéma proposent les
deux options, il est déjà plus aisé de découvrir un long-métrage
tel qu'il fut pensé, scénarisé, mis en scène et interprété.
Mais que faire alors de tous ces films qui avant eux n'eurent pas
cette chance ? À moins d'espérer une ressortie commémorant
les dix, vingt, trente ou quarante années d'existence d'un
long-métrage, redécouvrir certaines de ces œuvres en version
originale semble contraindre de faire un tour par la case
DVD/Blu-Ray ! Plus rares sont les occasions de tomber non
seulement sur une version originale non doublée mais tout de même
sous-titrée, mais également remontée de manière non-officielle
par de vrais fans qui à leur manière, tentent de proposer une
vision neuve et sublimée d'un long-métrage. C'est le cas ici avec
Simetierre
de Mary Lambert, rare exemple de film qui puisse véritablement se
vanter d'avoir su faire frissonner le public lors de sa sortie en
1990 sur grand écran. Adaptation demeurant tout de même perfectible
de l’œuvre éponyme de Stephen King, à des années lumières de
la purge qui lui servit de suite deux ans plus tard et toujours mieux
que le remake de Kevin Kölsch sorti il y a deux ans à quelques
jours près, quelqu'un s'est amusé à remodeler l’œuvre originale
pour en proposer une version plus courte de neuf minutes alors que
souvent, le concept de Fan
Edit
engendre en général des montages regroupant tout le matériel
filmique d'une œuvre pour en proposer une version complète,
jusqu'au vingt-quatrième de seconde près !
Tailler
dans le lard pour en retirer autant de film, c'est que l'auteur de ce
qui pourrait s'apparenter comme un sacrilège sait sans doute ce
qu'il fait et a surtout de bonnes raisons d'avoir effectué ces
coupes. Concernant l'histoire, rien n'a changé : Louis Creed et
sa famille constituée de son épouse Rachel, de leur fille Ellie et
de leur fils Gage viennent s'installer dans une demeure campagnarde
de la région du Maine à Ludlow. Située près d'une route
extrêmement dangereuse où passent d'innombrables poids-lourds, elle
fait face à l'habitation de Jud Crandall, il vieil homme vivant seul
depuis la mort de sa femme. Celui-ci va bientôt révéler aux Creed
l'existence d'un cimetière pour animaux dans lequel il a enterré
son propre chien il y a de nombreuses années. Un événement qui
fait écho au drame que vécu l'écrivain Stephen King en 1978
lorsque le sien se fit écraser alors qu'il était installé à
Orrington où il enseignait à l'université du Maine. King, dont
l'imagination est alors déjà débordante, se demande à quoi
ressemblerait son chien s'il revenait à la vie. Un concept qu'il
radicalise ensuite en remplaçant son chien par un enfant. Il n'en
faudra pas plus pour que vienne au monde l'un des plus célèbres
ouvrages de l'un des plus grands romanciers d'épouvante de la
planète. Alors que George Romero achète les droits de l'adaptation
cinématographique de Simetierre,
le projet tombe à l'eau en raison des retards notamment dus à la
noirceur du propos qui laisse frileux les producteurs. Le projet
d'adaptation tombe entre les mains de la réalisatrice Mary Lambert
cinq ans plus tard. Jusque là, la réalisatrice n'a tourné qu'une
vingtaine de clips vidéos pour divers artistes dont Chris Isaac,
Madonna, Rod Stewart ou Janet Jackson ainsi qu'un unique long-métrage
en 1987 intitulé Siesta,
un drame romantique. Autant dire que Simetierre
va
la changer ainsi que celles et ceux qui suivent sa carrière depuis
ses débuts...
Déjà
relativement sinistre dans la version de la réalisatrice datant de
1989, c'est avec ce Simetierre - director's cut
que
les fans du crépusculaire roman de Stephen King retrouveront son
ambiance ultra-délétère. Car alors que le personnage de Victor
Pascow (interprété par Brad Grennquist) semblait plus drôle que
véritablement inquiétant, cette version non-officielle du
long-métrage de 1989 se débarrasse de sa présence dans quelques
circonstances afin de le rendre justement plus effrayant. Quant à la
version originale, elle permet de constater l'excellent travail de
doublage qui fut effectué à l'origine par les doubleurs Nicolas
Marié, Josiane Pinson, Jacques Dacqumine ou Sylvie Jacok sur les
personnages de Louis Creed, Rachel, Jud Crandall ou la petite Ellie
respectivement interprétés par Dale Midkiff, Denise Crosby (surtout
célèbre chez nous pour avoir interprété le rôle du Lieutenant
Tasha Yar dans la série de science fiction Star Trek - La Nouvelle
Génération), Fred Gwynne et Blaze Berdahl...
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