Dans l'esprit des
cinéphiles et des cinéphages, John McNaughton demeurera sans doute
à jamais et avant tout, l'auteur de Henry: Portrait of a
Serial Killer
en 1986. Et pourtant, depuis il n'a cessé de tourner. Entre séries
télévisées et téléfilms pour le petit écran et longs-métrages
cinématographiques, il a signé jusqu'à aujourd'hui plus d'une
vingtaine de réalisations dont quelques-une méritent amplement
d'être visionnées. Parmi elles, l'excellent Mad
Dog and Glory
en 1993 ou Sexcrimes
quatre ans plus tard. Sans doute moins connu du grand public, son
second long-métrage cinématographique intitulé The
Borrower
est quant à lui sorti sur les écrans en 1991. Connu aussi chez nous
sous le titre Borrower : le Voleur de Têtes,
John McNaughton quitte avec ce film mélangeant horreur, fantastique
et science-fiction le sinistre registre dans lequel il s'engagea lors
de son premier long-métrage avec cette histoire inspirée du tueur
en série américain Henry Lee Lucas. Ce qui ne l'empêche pas de
conserver ici, une approche parfois documentaire, surtout lorsque son
''voleur de têtes'' déambule de nuit dans les bas fonds de Los
Angeles. Une anecdote d'ailleurs plutôt amusante est à signaler à
ce sujet : les badauds errant la nuit sur le pavé n'ayant pas
été mis au courant qu'un tournage avait lieu, découvrir leurs
réactions lorsque la créature extraterrestre aux épaules
surmontées d'une tête décapitée marche à leurs côtés est assez
étonnant...
Une
vilaine bête qui sera donc incarnée par plusieurs interprètes dont
l'acteur Tom Towles qui interpréta le monstrueux Otis Toole aux
côtés de Michael Rooker dans Henry: Portrait of
a Serial Killer
ou le raciste Harry Cooper dans le remake du chef-d’œuvre de
George Romero La Nuit des Morts-Vivants
cette fois-ci réalisé par l'acteur et spécialiste des
effets-spéciaux gore Tom Savini. Suivra Antonio Fargas, qui avant
d'interpréter ici le rôle du clochard Julius aura été le célèbre
Huggy Bear ou ''Huggy
les bons tuyaux''
des quatre saisons de la série policière Starsky
et Hutch,
et deux ou trois victimes supplémentaires dont un chirurgien
(l'acteur Tony Amendola dans le rôle du Docteur Cheever), le
chanteur d'un groupe de métal, une femme médecin légiste
(l'actrice Pam Gordon dans le rôle de Connie) et même, oui, un
chien ! Face à cette créature aux multiples apparences,
l'inspectrice Diana Pierce qu'interprète l'actrice Rae Dawn Chong,
qui demeure sans doute parmi le casting comme la plus célèbre de
tous les interprètes puisqu'elle joua notamment dans La
Guerre du Feu
de Jean-Jacques Annaud en 1981, dans Commando
de Mark L. Lester (aux cotés d'Arnold Schwarzenegger) en 1985 ou
dans La Couleur Pourpre de
Steven Spielberg la même année...
Sympathique
petite série qui n'est malheureusement pas dénuée de quelques
petits ventres mous, Borrower : le Voleur
de Têtes
mélange en fait deux récits qui vont se rejoindre en fin de
parcours. En effet, la fliquette et son adjoint Charles Krieger
(l'acteur Don Gordon) vont devoir mener deux enquêtes en parallèle.
Celle en relation avec les victimes décapitées par la créature
extraterrestre et celle concernant un violeur qui a réussi à
échapper aux autorités et qui depuis, hante les nuits de Diana
Pierce. Borrower : le Voleur de Têtes
est typique des années quatre-vingt avec sa bande originale signée
de Ken Hale, Steven A. Jones et Robert McNaughton. Sur une histoire
de Mason Nage que ce dernier adapte aux côtés de Richard Fire, John
MacNaughton réalise une œuvre étonnamment semblable au grand prix
du festival d'Avoriaz 1998, l'excellent Hidden
de Jack Sholder qui sortit sur les écrans américain fin 1987 et
l'année suivante chez nous. Soit, quatre ans avant Borrower :
le Voleur de Têtes.
En effet, comment ne pas faire la relation entre le borrower de John
McNaughton qui passe de corps en corps en prélevant la tête de ses
victimes et l'organisme qui dans Hidden
prend possession de plusieurs corps afin de pouvoir survivre sur
notre planète et échapper aux deux enquêteurs qui le poursuivent ?
Les deux films allant même jusqu'à ajouter une femme et un chien
parmi les victimes ! Mais à part ces troublantes similitudes,
l’œuvre de John McNaughton n'a aucune chance de faire de l'ombre à
celle de Jack Sholder. Car malgré quelques effets gore plutôt
réussis pour l'époque (réalisés en outre par l'un des grands
maître en la matière, Kevin Yagher), quelques séquences amusantes
mais un rythme en dents de scie, Borrower :
le Voleur de Têtes est
largement inférieur au long-métrage de Jack Sholder Reste une petit
série B relativement honnête...
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