Inspiré
par les horreurs qui se produisirent dans l'enceinte de l'unité
militaire de recherches bactériologiques connue sous le nom d'Unité
731,
Men Behind the Sun
du
réalisateur japonais Tun Fei Mou revenait entre autres abominations
sur les recherches effectuées par des chercheurs d'origine japonaise
sur différentes maladies telles la peste bubonique, le choléra ou
le typhus. Des recherches qui devaient mener à l'élaboration
d'armes bactériologiques. Sorti sur le territoire français en 1995
sous le titre de Camp 731
dans la collection Haxans Films parmi d'autres ''horreur'' du même
calibre (Nekromantik
1 & 2 de
Jörg Buttgereit, Combat Shock
de Buddy Giovinazzo ou encore les compilations trash et underground
de Richard Kern Hardcore 1 &
2),
Men Behind the Sun
s'employait à décrire de la manière la plus graphique possible les
pires monstruosités qui furent infligées aux prisonniers chinois,
coréens ou russes. Particulièrement gerbantes, les scènes
d'horreur y mêlaient expériences bactériologiques et chimiques,
traitement par le froid et le chaud, autopsie d'un jeu garçon ou
chat jeté en pâture à des centaines de rats affamés. Sorti en
1988, le film de Tun Fei Mou connaîtra plusieurs suites dont Men
Behind The Sun 2 : Laboratory of the Devil
quatre ans plus tard. Réalisée cette fois-ci par Godfrey Ho et
sortie dans son pays d'origine sous le titre Hei
tai yang 731 xu ji zhi sha ren Gong Chang,
cette séquelle reprend à peu de choses près les mêmes éléments
que le premier volet...
Ici,
tout démarre quelques années après la défaite des japonais suite
aux expériences menées sur leurs prisonniers sur le territoire de
la Mandchourie où se situait l'action, une région alors aux mains
de l'Empire du Japon. Les prisonniers finirent en effet par se
révolter contre leurs geôliers et tortionnaires. Désormais, les
quelques hauts dirigeants du camp étant encore en vie rêvent de
rouvrir l'unité 731. Mais alors que l'on pourrait s'attendre à ce
que le sujet central de Men Behind The Sun 2 :
Laboratory of the Devil soit
justement centré autour de la dite réouverture du camp, le film
propose un retour en arrière, à l'époque même des événements
décrits dans le précédent épisode. Il faut savoir que le film
n'est jamais sorti sur notre territoire et n'a donc jamais été
doublé ni sous-titré. Avec un peu d'habileté, il est cependant
possible de trouver une version du film sous-titrée par des fans.
Mais c'est d'une version qui plutôt que de nous proposer la version
japonaise, semble avoir connu un détour par les États-Unis. En
effet, si les sous-titres sont à peu près convenables, les voix
demeurent en revanche pénibles à entendre, les acteurs étant ainsi
doublés en anglais. Ce qui en comparaison de la bande-son (mon dieu
cette trompette synthétique!) reste encore supportable, cette
dernière étant tout bonnement indigeste...
Contrairement
à ce que l'on peut lire ça et là, le film ne reprend aucune des
scènes du précédent volet. Du moins Godfrey Ho le fait-il mais en
retournant des séquences similaires. Ainsi donc l'on peut assister à
quelques passages qui pour les estomacs délicats s'avéreront
peut-être relativement choquant. Pour celles et ceux qui connaissent
Men Behind the Sun
premier du nom, les horreurs de cette séquelle ne seront qu'une
formalité. La scène de l'autopsie est plus longue et donc plus
voyeuriste que jamais. Par contre, l'expérience sur le froid et le
chaud est bien moins insupportable que dans le premier film. Godfrey
Ho nous épargne la séquence du chat, séquence absolument
dégueulasse, mais revient logiquement sur les expériences menées
sur la peste bubonique. Si graphiquement Men
Behind The Sun 2 : Laboratory of the Devil n'a
pas grand chose à envier au long-métrage de Tun Fei Mou, Godfrey
Ho ne s'est cependant pas trop foulé question scénario. Alors que
pour Men Behind the Sun
trois scénariste s'étaient mis à l’œuvre (Mei Liu, Wen Yuan
Mou, Dun Jing Teng), pour cette séquelle, Sai-Yin Fong s'est
retrouvé seul pour créer une histoire d'amour entre un médecin et
sa fiancée dont la présence est en total décalage avec le propos
central du film. Une idylle servant de prétexte à toute une série
de massacres auxquels, malheureusement, nos deux amoureux
n'échapperont pas. Si Men Behind The Sun 2 :
Laboratory of the Devil n'est
pas catastrophique, en comparaison du premier, il fait cependant pâle
figure. Trop proche de Men Behind the Sun dans
son déroulement (surtout au niveau des sévices infligés aux
prisonniers), cette séquelle n'apporte malheureusement rien de
vraiment nouveau...
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