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dimanche 14 mars 2021

Last House on Dead End Street de Roger Watkins (1973) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Objet de fantasme de tout amateur de films d'horreur et d'épouvante qui en a entendu parler sans jamais l'avoir vu, il devient donc logique que Last House on Dead End Street de Roger Watkins se doit d'être découvert avec un minimum de précautions. Écarter les enfants de l'écran et pourquoi pas son ou sa conjoint(e), un peu trop sensible ou insuffisamment exercé(e) à ce type de programme. Car il est vrai qu'après tout ce qui fut raconté sur ce long-métrage d'à peine soixante-quinze minutes, après tout ce que l'on a pu entendre ou lire sur ce film d'horreur underground, glauque et snuff, mieux vaut être prudent. C'est donc seul, dans le noir, les voisins avertis qu'au moindre dérangement ils auraient droit à ''David Banner se transformant en Hulk'', que j'ai lancé la projection de Last House on Dead End Street. Une chose semble certaine : celle de vivre une expérience assez particulière, pas vraiment proche de Herz aus Glas de Werner Herzog dans lequel le réalisateur filma ses interprètes sous hypnose, mais un peu tout de même puisque paraît-il, ceux du long-métrage de Roger Watkins jouèrent sous l'emprise de LSD. Ce dont semble d'ailleurs témoigner le regard perdu de certains interprètes. Des acteurs qui à cette occasions, jouent tous sous pseudonymes. En dehors de Steve Sweet qui la même année joua dans la comédie de Richard Endelson The Filthiest Show in Town, aucun des autres interprètes ne referont parler d'eux par la suite sur grand ou petit écran...


Autant le savoir tout de suite : si certains d'entre nous rêvent de découvrir ''enfin'' un vrai snuff movie, ils risquent fort de rester sur leur faim. Car comme cela semble évident avec Last House on Dead End Street, les rares séquences sanglantes demeurent bien entendu ''fabriquées'' à l'aide d'effets-spéciaux rudimentaires comme l'atteste par exemple la scène d'ouverture en forme de ''cuts'' et lors de laquelle sont exhibés des intestins sans doute récupérés chez un boucher de la région. À dire vrai, ce qui dérange surtout avec le long-métrage de Roger Watkins se situe davantage au niveau de la forme que du fond. Surtout que de nos jours, plus rien ne semble pouvoir choquer un public habitué aux pires atrocités. C'est d'ailleurs pourquoi des œuvres telles que The Girl Next Door de Gregory M. Wilson, Men Behind the Sun de Tun Fei Mou ou Schizophrenia de Gerald Kargl demeurent toujours aussi dérangeantes tandis que les Saw, les Hostel et autres films gore du genre ne choquent plus grand monde. Parce que les premiers ne reposent pas uniquement sur l'horreur graphique mais sur une recette dont leur auteur a seul le secret. Si dans le genre Roger Watkins semble avoir lui aussi trouvé le bon compromis entre les atrocités commises par ses personnages et la forme que prennent leurs agissements, cela ne semble malheureusement être dû qu'au hasard. En effet, comme nombre de film fauchés, l'utilisation d'un matériel obsolète, l'absence de talent en matière de mise en scène et d'interprétation, une post-production désastreuse mais une imagination fertile font le reste...


Une fois que l'on a découvert Last House on Dead End Street, il devient difficile de rester campé sur l'impression que pouvaient nous donner les différentes critiques dénichées ça et là et qui durant des années laissaient présager un ''spectacle'' hors du commun. Fauché, certes, mal joué et mis en scène sans panache, le long-métrage de Roger Watkins ne semble mériter son statut d’œuvre culte qu'à travers son image cradingue de film tourné en super8 et affreusement mal post-synchronisé en salle de montage. C'est d'ailleurs cette étape du travail de post-production qui gâche pour une bonne partie de l'expérience, le film nous rappelant sans cesse qu'il fut muet avant que les dialogues n'aient été ajoutés par des doubleurs sans une once de talent. Si Last House on Dead End Street mérite son statut de film glauque, c'est aussi en raison de son image sombre et poussiéreuse, du regard halluciné de ses interprètes filmés sous LSD, des quelques scènes sanglantes dont un passage situé dans un abattoir, mais sans doute plus encore en raison d'une bande-son vraiment dérangeante signée du réalisateur lui-même ainsi que de James Flamberg. Une bouillie électronique qui fait son petit effet et qui permettra à ce dernier de persévérer dans la carrière de compositeur de bandes originales puisqu'on le retrouvera notamment aux génériques de The Goonies de Richard Donner en 1985, de Rain Man de Barry Levinson en 1988 ou de Pleasantville de Gary Ross dix ans plus tard comme éditeur de musique. Au final, Last House on Dead End Street est un petit film d'horreur peu, voire pas du tout, convainquant. Expérimental et bavard, assez laid, très peu choquant mais auquel l'esthétisme imposée par de faibles moyens apporte un cachet très particulier. On comprendra alors que certains lui vouent un statut de film culte sans pour autant partager leur point de vue...

 

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