Quel rapport peut-il y
avoir entre Halloween 3: Season of the Witch
de Tommy Lee Wallace (1982), Videodrome
de David Cronenberg (1983), They Live de
John Carpenter (1988) et Looker
de Michael Crichton (1981) ? Dans le premier, des masques vendus
aux enfants sont équipés de puces prévues pour réagir à une
publicité diffusée la nuit d'Halloween. Leur créateur Conal
Cochran ayant pour but de tuer les enfants ainsi que tous ceux qui
sont à proximité. Dans le second, le théoricien des médias Brian
O’Blivion veut asservir l'humanité grâce à l'emploi d'ondes
électromagnétiques par l'entremise de Transmissions hertziennes.
Dans le troisième, la présence d'une civilisation extraterrestre
sur le sol américain est dissimulée grâce à l'utilisation d'un
signal émis par une antenne de télévision. Et enfin, dans le
dernier, il s'agit ni plus ni moins pour le directeur de l'entreprise
de recherche Digital
Matrix spécialisée
dans
l'étude des mécanismes de la perception, que de manipuler les
masses à travers l'hypnose et divers spots télévisés. On l'aura
compris, le point commun entre ces quelques exemples, c'est la
télévision. Cet objet de la vie courante qui s'est installé chez
nous et qui grâce à la diffusion d'un courant électrique ou d'une
onde (et désormais grâce à Internet) permet de suivre nombre de
programmes. Des plus stupides aux plus divertissants ou culturels...
Écrivain,
réalisateur et scénariste américain mort à seulement soixante-six
ans, on doit à Michael Crichton quelques bijoux de la littérature
et du septième art notamment consacrés à la science-fiction. On
lui doit en effet les romans The
Andromeda Strain en
1969, L'Homme
terminal
en 1972, Sphère
en 1987 ou Timeline en 1999. Côté cinéma, outre les scénarios de
Jurassic Park
de Steven Spielberg en 1993 ou celui de Twister
Jan
de Bont en 1996, Michael Crichton est lui-même passé derrière la
caméra à plusieurs reprises (Mondwest
en 1973, Morts Suspectes
en 1978, etc...) et notamment en 1981 avec Looker
tiré
de son propre scénario. Dans ce long-métrage étonnant, il y décrit
d'une certaine manière et de façon visionnaire, ce qui attend
l'humanité quelques décennies plus tard. Celle des réseaux sociaux
et des médias qui plus que jamais, manipulent la pensée. Mais à
l'époque, pas d'Internet. Michael Crichton conçoit la chose à
travers le média le plus couramment utilisé en ce temps là : la
télévision. Dans le rôle principal, l'acteur Albert Finney qui la
même années (nous sommes alors en 1981), brillera dans l'excellent
film d'épouvante Wolfen
de Michael Wadleigh. Ces deux œuvres se rapprochent d'ailleurs
sensiblement dans leur concept d'enquête menées d'un côté dans un
univers de science-fiction et de l'autre dans un cadre horrifique...
Looker oppose
un chirurgien enquêtant sur la mort de trois de ses anciennes
patientes et par extension, sur une drôle d'entreprise à laquelle
avaient justement collaboré les trois femmes en question. Face à
lui, l'acteur James Coburn dans le rôle de John Reston, le patron de
Digital Matrix.
Si aujourd'hui les effets-spéciaux ont pris un sérieux coup de
vieux, il n'est pas déraisonnable de lui trouver un certain charme
désuet. Car malgré ce menu défaut, Michael Crichton, comme à son
habitude, parvient à maintenir l'intérêt grâce à l'enquête
menée par le principal protagoniste. Si Looker
ne déborde pas d'action, le réalisateur sait à quel moment faire
intervenir les rebondissements pour que l'on ne s'ennuie pas. Looker
mérite
d'être redécouvert et surtout pas d'être méprisé comme il le fut
à l'époque de sa sortie. Il sera surtout l'occasion de constater à
quel point le réalisateur avait une vision éclairée de l'avenir...
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