Suite des aventures de la
famille de scientifiques canadiens Delambre après La Mouche
Noire
de Kurt Neumann en 1958 et Le Retour de la Mouche
de Edward Bernds l'année suivante, La
Malédiction de la Mouche
n'a en réalité que de lointains rapports avec les deux
longs-métrages précédents. À nouvel épisode, nouveau
réalisateur, nouveau scénariste et nouveaux interprètes. Exit donc
l'acteur américain Vincent Price qui dans les deux premiers films
incarnait François Delambre. Un scientifique travaillant sur une
machine de téléportation qui après l'avoir lui-même testée, fut
victime d'une abominable transformation due à la présence dans la
machine en question, d'une mouche dont les gènes se sont couplés à
ceux de Delambre. Il n'est désormais plus question de mettre en
scène cette créature au faciès et au membre supérieur gauche de
mouche, mais à sa descendance. En premier lieu, son propre fils
Henri qu'interprète l'acteur Brian Donlevy, ainsi que ses deux fils
Martin (George Baker) et Albert (Michael Graham) qui ensemble ont
repris le flambeau et travaillent désormais depuis quelques années
sur la machine de téléportation de leur père et grand-père.
Intervient dans cette nouvelle histoire mêlant science-fiction,
fantastique et épouvante, une jeune femme prénommée Patricia
(l'actrice Carole Gray) que s'empresse d'épouser Martin (alors
installé en Angleterre) bien qu'ils ne se connaissent que depuis
huit jours. Ensembles, ils repartent jusqu'au Canada, là où
s'apprête à se dérouler l'intrigue de cette Malédiction
de la Mouche pas
franchement fameuse...
Comme
écrit ci-dessus, ce long-métrage réalisé par Don Sharp (connu
pour avoir réalisé deux des nombreux films consacrant leur intrigue
au personnage de Fu
Manchu)
n'a pas vraiment de rapports avec ceux signés de Kurt Neumann et
Edward Bernds si ce ne sont les perpétuelles allusions qui sont
faites du passé de la famille Delambre. On ne retrouve d'ailleurs
aucun des membres de la famille dont le scénariste Harry Spalding se
charge de constituer une nouvelle descendance. François, André,
Hélène et Philippe ont tous disparu des radars et à leur place les
spectateurs découvrent Henri, le nouveau patriarche ayant déjà
lui-même testé la machine de son père améliorée avec le temps,
ainsi que Martin, Albert ou Judith, l'une des nouvelles victimes de
cette machine qui donne parfois de redoutables résultats. Pour ne
pas dire catastrophique puisque cette nouvelle mouture joue en partie
sur le thème de la monstruosité autant que sur les tares
génétiques. Ici, pas de contamination par une morsure et donc, pas
de vampires, de loups-garous ou de zombies mais bien deux membres
d'une même famille contraints de s'injecter un sérum s'ils ne
veulent pas voir les gènes de la mouche que leur a transmis leur
ancêtre prendre le dessus...
Si
l'idée est intéressante (le sujet sera sans doute partiellement
repris presque un quart de siècle plus tard par Chris Wallas pour La
Mouche 2),
le résultat ne se fait pas longtemps attendre. Ce troisième volet
de la saga originelle est aussi le moins bon. Très bavard, il manque
un brin de folie dans le développement de l'un des principaux sujets
du film, à savoir les créatures enfermées dans des pièces et qui
servent de cobayes aux expériences de Henri et Martin Delambre. Trop
de séquences sont réservées au couple Martin/Patricia, la maladie
mentale supposée de cette dernière servant de base à l'hypothèse
selon laquelle tout ce qu'elle aperçoit de monstrueux dans la
demeure des Delambre ne serait que le fruit de son imagination. Sauf
que Don Sharp ne fait malheureusement rien pour conditionner le
spectateur en ce sens. Les effets-spéciaux conçus par Harold
Fletcher sont relativement mal fichus (surtout si on les compare à
ceux de James B. Gordon pour La Mouche Noire),
tout comme l'enquête menée par deux inspecteurs, insuffisamment
développée. Et que dire de cette erreur grossière consistant à
grimer en asiatique l'actrice originaire de Swansea (dans le
Royaume-Unis) ? Simplement ridicule ! Malgré ses défauts,
La Malédiction de la Mouche
n'est cependant pas un si mauvais film. Simplement n'a-t-il pas
vraiment sa place dans la franchise The Fly...
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