Bien que le subterfuge
ait été démontré il y a déjà pas mal d'années, le nom
d'Amityville est lié à un indéboulonnable mythe qui en quarante et
un an a été à l'origine de vingt et un long-métrages. Le premier,
The Amityville Horror, réalisé en 1979 par Stuart
Rosenberg, demeure le plus célèbre d'entre eux. Mais pas
nécessairement le meilleur puisque trois ans plus tard allait
débarquer sur les écrans une séquelle réalisée par le cinéaste
italien Damiano Damiani sous le titre Amityville II: The
Possession
qui lui serait bien supérieure. Entre 1983, année de
sortie d'un troisième opus en 3D et 1996 sortiront six nouvelles
''séquelles''. Puis silence durant neuf années avant que ne
surgisse sur les écrans, le remake éponyme de l’œuvre originale
cette fois-ci réalisée par Andrew Douglas. Une honnête proposition
en comparaison des nanars qui lui ont précédé. Et deux ceux qui
allaient suivre puisque la saga allait compter jusqu'en cette année
2020, pas moins de dix longs-métrages ayant plus ou moins de
rapports avec l’œuvre originale. Cette année ''marque le retour''
de la franchise avec le vingt et unième d'entre eux. Intitulé
The Amityville Harvest,
le film prend sa source dans une demeure qui ressemble davantage à
un manoir qu'à la célèbre maison située au 112 Ocean Avenue de la
petite ville côtière d'Amityville...
Autant
préciser une chose tout de suite. Si vous espérez pouvoir
prochainement frissonner devant l’œuvre de Thomas J. Churchill en
vous enfermant dans une salle de cinéma, n'y comptez pas trop. Non
pas que le Covid vous l'interdira, mais The
Amityville Harvest étant
tout d'abord sorti sur son territoire d'origine directement aux
formats DVD et Blu-ray, il y de fortes chances pour qu'en France et
sans doute partout ailleurs en Europe, le film connaisse le même
triste sort. Triste ? Peut-être pas... Pour celles et ceux qui
en ont marre de cette franchise à rallonge qui n'a plus grand chose
à nous ''mettre sous la dent'' (vous comprendrez l'allusion un peu
plus loin), un peu de courage. L'aventure ne prendra pas davantage de
votre temps qu'une heure et trente trois minutes. Quatre-vingt treize
minutes qui vont s'avérer malgré tout difficiles à digérer tant
la mise en scène est décousue et l'interprétation indigne.
Visuellement, ce DTV arbore un look de Soap
Opera
vraiment détestable. La partition musicale d'Erick Schroder est
imbuvable et le scénario au ras des pâquerettes. Surtout, il ne
respecte absolument pas l’œuvre originale dont on comprendra assez
rapidement que le réalisateur n'a donné à son film ce titre que
pour profiter de la popularité de la franchise...
Ceux
qui déjà avaient vu d'un mauvais œil l'antépénultième épisode
réalisé par le français Franck Khalfoun et intitulé Amityville:
The Awakening risquent de défaillir encore davantage devant ce The
Amityville Harvest dont
il s'avère difficile d'énumérer les qualités tant elles semblent
inexistantes et les défauts nombreux. Rien d'original à se mettre
sous la dent puisque outre un décor certes plutôt fidèle au thème
abordé, le récit porte sur l'invitation d'une équipe complète de
''télévision'' par le dernier membre d'une longue lignée d'une
même famille ayant vécu depuis toujours dans le manoir où se situe
l'action. L'intrigue est d'une lenteur abyssale, les dialogues
souvent sans intérêt, le sound design minimaliste, les Jump
Scares
inefficients et les effets-spéciaux... que dire si ce n'est qu'ils
sont d'un autre âge, de cette époque où les images de synthèse ne
ressemblaient à rien d'autre que ce qu'elles étaient. Mais le pire,
sans doute, reste la trahison ultime qui fait fi de toute respect
envers n'importe quel autre volet de la saga. Ici, il n'est ni
question du Diable, ni de démons ou de possession. Non, désormais
il faut aux nouveaux ''occupants'' faire face à un... j'ose à peine
l'évoquer... vampire ! Spécialisé dans le cinéma d'horreur,
Thomas J. Churchill est un vilain petit canard du cinéma
fantastique. Un sagouin qui pille chez les autres pour vomir de la
merde. Tournant plus vite que son ombre (sept longs-métrages rien
qu'en 2020 dont le dernier est en tournage), le type a dans ses
cartons un film nommé The Day of the Living
Dead apparemment
encore invisible. Et devinez quel grand cinéaste et quels grand
films sont cette fois-ci visés ? Pauvre monde...
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