Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 13 décembre 2025

L'Indic de Serge Leroy (1983) - ★★★★★★★☆☆☆



Serge Leroy, l'un des spécialistes du polar et du thriller à la française des années 70-80 revenait en cette année 1983 avec le policier L'Indic. Un quatuor d'interprètes formé autour de Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte, Bernard-Pierre Donnadieu et Pascale Rocard. Si les deux premiers s'étaient jusque là surtout distingués dans la comédie, Bernard-Pierre Donnadieu se vit quant à lui offrir quelques rôles dans des polars non moins passionnants réalisés par les maîtres du genre en France, de Henri Verneuil à Georges Lautner. Quant à l'actrice Pascale Rocard, la jeune femme n'a à l'époque tourné que dans une poignée de long-métrages et fera par la suite, une carrière beaucoup plus importante à la télévision que sur grand écran avec, notamment, sa présence très remarquée dans le feuilleton de Jean Sagols, Le Vent des Moissons en 1988. L'Indic, lui, est un thriller dans la tradition du cinéma français de l'époque. Celui qui tentait avec plus ou moins de bonheur de s'aligner sur un genre largement représenté et dominé par le cinéma outre-atlantique (heureusement, les choses ont changé depuis). Si Serge Leroy a parfois bien du mal ici à atteindre ses objectifs, son septième long-métrage n'en est pas pour autant bon à jeter aux ordures.

Bien qu'il ait quelque peu vieilli sous certains aspects (le look de Thierry Lhermitte/Dominique Leonelli étant plutôt ringard de nos jours), le long-métrage de Serge Leroy est l'un de ces petits films policiers sans prétentions qui gagnent à être vu au moins une fois ne serait-ce que pour son ambiance austère, l’œuvre démarrant très rapidement sur un ton mortifère. L'Indic joue sur plusieurs niveaux de dualités. Entre Dominique Leonelli et l'inspecteur Bertrand/Daniel Auteuil. Ou bien même ce dernier est la belle Sylvia/Pascale Rocard qui même si ce détail est au départ le fruit du hasard, a choisi le camp des voyous plutôt que celui de l'autorité. Serge Leroy crée un climat dépressif accentué par la partition musicale du compositeur Michel Magne. Surtout, il intègre une romance entre le voyou Leonelli et Sylvia, quelque peu déboussolée par la perte de sa tante.

Une chose est certaine, on n'est pas là pour rire. Non pas que L'Indic assène de manière intempestive les séquences de braquage, les courses-poursuites ou les meurtres (qui se comptent sur les doigts d'un manchot), mais même dans la relation qu'entretiennent les divers personnages, des trois principaux protagonistes jusqu'à l'inquiétant antagoniste incarné par Bernard-Pierre Donnadieu, il se dégage un parfum de pessimisme qui transpire même dans la relation intime entre Sylvia et Leonelli. Comme si la mort pouvait venir frapper à leur porte à tout moment. Daniel Auteuil est de ceux qui se fondent le mieux dans la peau de leur personnage. D'un charisme peu évident, surtout en comparaison d'un Thierry Lhermitte séduisant, il incarne à merveille ce petit flic nerveux et collant ambitionnant d'arrêter le redouté truand, Ange Malaggione/Bernard-Pierre Donnadieu. Si l'on s'ennuie quelque peu, L'Indic n'en est pas moins un polar à la française qui de nos jours possède au moins le mérite de nous renvoyer à une époque où Paris arborait un visage bien différent. A l'image de la gare de l'Est qui à travers quelques plans éveilleront quelques bons souvenirs à celles et ceux qui aimaient y flâner. Un détail, peut-être, sans importance, sans doute, mais le film de Serge Leroy n'ayant pas la puissance d'un Mort un Dimanche de Pluie signé Joël Santoni, on lui accordera tout de même la troublante et envoûtante faculté d'évoquer le Paris d'avant, sa police, et ses voyous, sur fond de romance désespérée...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...