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jeudi 26 novembre 2020

Only God Forgives de Nicolas Winding Refn (2013) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Première approche du maître danois Nicolas Winding Refn, il y a sept ou huit ans avec son incroyable trilogie Pusher sur les conseils d'un ami que je cataloguerai de clairvoyant. Trois polars sombres, nerveux, avec un pic émotionnel en deuxième acte (exceptionnel Mads Mikkelsen). Puis quelques mois plus tard, découverte du tout aussi frappant Bleeder réalisé trois ans après le premier volet de sa trilogie, soit en 1999. Fin de siècle déprimante avec un Kim Bodnia formidable. Bronson faisant suite, petite déception très rapidement effacée lors d'une seconde projection. Valhalla Rising, seconde déception qui contrairement au film précédent sorti un an auparavant en 2008 persiste encore aujourd'hui. Puis Drive que je bouderai durant cinq ans, pensant à une relecture moins acnéique de la saga Fast and Furious dont je n'ai de toute manière jamais vu aucun des longs-métrages. Fausse route mais très belle surprise. Non, le cinéma du danois n'est pas mort. Pourtant, Only God Forgives viendra fausser mes impressions. À tel point que je me refuserai d'aller jusqu'au bout de l'expérience. Mais alors que Neon Demon se profile dans mon agenda alors qu'il est pourtant sorti depuis quatre ans, il fallait que je me replonge dans le récit de ce neuvième long-métrage.


Et à dire vrai, il aurait été dommage de ne pas justement replonger dans ce qui demeure en fait comme un long-métra ge majeur dans la carrière de son auteur. C'en est même tétanisant. Là où Valhalla Rising péchait sans doute par excès de silences quatre ans plus tôt, Only God Forgives gagne ses gallons d’œuvre envoûtante justement parce qu'il sait tempérer entre ces instants de grande violence qui l'émaillent et la grande fragilité, poésie ou beauté qui se dégage de certaines séquences. Une contemplation nimbée d'une esthétique de plaques chauffantes qui donne au spectateur l'impression d'avoir le visage à proximité d'un brasier alimenté en permanence. Ryan Gosling dans la peau de Julian Hopkins, spectateur d'une vengeance implacable que l'on aurait cru le voir brandir d'une main armée mais qui sera celle de Chang, l'ange de la vengeance. Cette effigie à peine masquée d'une police dépassant le cadre de sa profession en s'arrogeant le droit de tuer et ce, en toute impunité. Glaçant est l'acteur thaïlandais Vithaya Pansringarm qui dans ce rôle porte le sabre comme un membre supplémentaire et se déplace tel un félin, tout en finesse, dans des décors d'une richesse visuelle époustouflante...


Si le scénario de Nicolas Winding Refn est des plus sommaire, on ne lui reprochera cependant pas d'avoir fait le choix de Russel Barnes pour les décors, de Larry Smith pour la photographie ou de Beth Mickle pour la direction artistique. Un tout petit budget n'atteignant même pas les cinq millions de dollars pour un résultat réellement bluffant. Des œuvres de cette ampleur, évidemment, on en redemande. Même si certaines clés de ce récit demeurent encore dans le flou après le déroulement du générique de fin. Sans doute avec moins de force que le chef-d’œuvre de Gaspar Noé Enter the Void tout en demeurant dans une certaine mesure dans un contexte similaire, on ressort de l'expérience repu d'avoir vécu quelque chose de formidablement viscéral. Aidé par les incarnations des deux acteurs évoqués plus haut mais aussi celle de la toute aussi éblouissante Krstin Scott Thomas, Only God Forgives est davantage encore que le merveilleux exercice de style qu'il semble être au départ. Sans doute imprégné de l'univers de l'italien Dario Argento, des couleurs criardes jusqu'à certains martellements orchestrés de main de maître par le compositeur Cliff Martinez, on retrouve ici certaines thématiques du réalisateur transalpin. Comme les traumas de l'enfance. Parfois boudé, cet avant-dernier long-métrage de l'auteur de la trilogie Pusher demeura sans doute l'aboutissement de sa carrière de réalisateur. Mais Neon Demon me dira bientôt si j'ai tort ou bien raison...

 

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