Un long-métrage dans
lequel la pluie tombe tout le temps ne peut être qu'un bon film
ai-je pensé. Regardez Seven
de David Fincher... Si Open 24 Hours
n'a pas les mêmes ambitions, ce slasher d'une dimension nouvelle un
peu plus élevée que dans la majeure partie des cas ne pouvait que
m'attirer. Les lieux : une station-service, de nuit. C'est là
que bosse pour la première fois la jeune Mary qui après être tout
récemment sortie de prison pour avoir accessoirement fait brûler
vif son ancien petit ami et plus objectivement pour avoir été
soupçonnée d'avoir participé passivement aux meurtres qu'il a
commis, a besoin de gagner sa vie pour s'en sortir. Le contexte
évoque immédiatement l'un des trois segments de Body
Bags
de John Carpenter (le sketch The Gas Station)
même si certaines actions n'ont elles, plus aucun rapport avec ce
long-métrage réalisé par Padraig Reynolds. Victime de visions
cauchemardesques ayant un lien direct avec l'expérience
traumatisante qu'elle vécu auprès de son psychopathe de petit ami
James Lincoln Fields (un bon nom de tueur en série, ça), Mary est
contrainte de suivre un traitement médicamenteux dont les effets
bénéfiques semblent ne se faire sentir que dans de minuscules
proportions vu qu'elle passe son temps à gober des cachets...
Bon,
ça commence assez bien. Une bonne ambiance accentuée par le score
classique mais efficace de Holly Amber Church. Vu le contexte, on
s'attend forcément à voir débarquer successivement des clients pas
toujours très nets. Ce qui en la matière, s'avérera en réalité
plutôt rare. En fait, Open 24 Hours joue
la carte de l’ambiguïté et du soupçon que l'on porte sur
certaines séquences que l'on mettra sur le compte de l'esprit
sensiblement dérangé de l'héroïne incarnée à l'écran par
l'actrice Vanessa Grasse que les fans d'horreur ont pu notamment
découvrir dans le Leatherface
des français Alexandre Bustillo et Julien Maury en 2017. Une
incertitude qui laissera malheureusement la place à une évidence
que l'on aurait aimé voir apparaître de manière beaucoup plus
tardive. En effet, plutôt que de laisser le spectateur se demander
jusqu'à la fin dans quelles proportions les meurtres ainsi que la
présence de son petit ami ne sont le fruit que de l'imagination de
Mary, Padraig Reynolds résout très rapidement la question en
isolant le tueur en série de Mary au moment de perpétrer de
nouveaux actes meurtriers. Ce qui tente à prouver qu'ils ne sont pas
le fruit de l'imagination de la jeune femme. Le réalisateur tente de
sauver les apparences en rappelant à de multiples occasions les
troubles psychologiques dont celle-ci est victime, mais le mal est
déjà fait...
Si
l'ambiance est parfois chargée en électricité, Open
24 Hours s'avère
être en fin de compte un slasher relativement classique. Novateur
sur certains points, il souffre surtout de ne pas parvenir à
conserver le mystère jusqu'au bout. Vanessa Grasse est convaincante,
tout comme Daniel O'Meara qui incarne l'agent de probation de Mary,
Brendan Fletcher interprète le jeune Bobby et Cole Vigue tient
quant à lui le rôle de James Lincoln Fields. Si Open
24 Hours n'est
pas vraiment avare en matière d'hémoglobine, il ne s'agit pas ici
d'en déverser des torrents. Quelques effets-spéciaux gore
sympathiques viennent donc battre à quelques rares occasions la
mesure d'un slasher que l'on définiera pourquoi pas d'atmosphérique,
ou lent comme diront sans doute certains, et dans lequel, il est
vrai, l'on a parfois l'impression qu'il ne se passe pas grand chose.
Le film s'avère en fait moins généreux que la bande annonce ne le
laissait présager. Sans être une déception, ce qui aurait pu
devenir une nouvelle référence en la matière fini en fin de compte
par ne devenir qu'un banal slasher à l'évolution et à la
conclusion attendues...
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