Mais pourquoi donc A
Good Day to Die Hard,
cinquième volet des aventures de l'un des plus célèbres héros de
l'Amérique est-il une... Merde ??? Mince, ça y est, le mot est
lâché. Et pourtant, ça n'est pas ne pas avoir fait preuve de
courage de la part de ma compagne de me répéter inlassablement
qu'il ne faut jamais parler d'une œuvre en ces termes. Et même s'il
a toujours été question de musique, j'imagine que cet avis éclairé
et juste de celle qui partage autant que cela lui est tolérable mon
existence vaut tout autant pour le cinéma. Mais que voulez-vous, on
ne se refait pas. Et même si au fond, je suis d'accord avec elle, il
n'empêche... J'ai pas trop envie de tirer sur l'ambulance vu que
Bruce Willis s'en prend déjà largement plus sur la gueule qu'il ne
le mérite. Mais bon, ce cinquième volet des aventures de John
McLane est sans doute celui de trop. À moins qu'il ne faille
simplement reprocher à son réalisateur John Moore (qui signa déjà
en 2008, l'adaptation du jeu vidéo Max Payne,
c'est dire si son pedigree est peu encourageant) d'avoir assassiné
un mythe du cinéma d'action créé, ou plutôt, adapté au cinéma
par Jeb Stuart et Steven E. de Souza d'après le roman Nothing
Lasts Forever
de l'écrivain américain Roderick Thorp à la fin des années
quatre-vingt...
Attendez
que je vérifie... Non, pourtant Luc Besson ne semble pas avoir été
à la production. Seule qualité du film ? C'est heureusement
toujours l'acteur français Patrick Poivey qui est en charge de
doubler la star dans notre langue. Mais ce détail se suffit-il à
lui seul pour justifier de mettre un terme à toute activité pour
suivre cette aventure située non plus en Amérique mais en Russie ?
En un sens, oui. Juste parce que durant presque deux décennies, John
McLane est demeuré l'un des meilleurs de sa catégorie. Pourtant,
quelque chose cloche dans ce cinquième opus. Très rapidement, le
choix des teintes laisse envisager un climat austère. Plus sombre
que par le passé. C'est pas moi qui le dit mais il est vrai que la
saga Jason Bourne
étant passée par là, on a ici l'impression d'une œuvre bâtarde
qui s'inspire davantage de cette saga d'espionnage que des quatre
précédents volets de la saga Die Hard.
A Good Day to Die Hard
participe sans doute des critiques formulées à l'encontre de Bruce
Willis dont le personnage semble avoir perdu ce qui faisait son
irrésistible charme : l'humour dont il usait comme d'une arme
ou du moins, de distraction avant de coller une balle dans la tête
des antagonistes. D'où l'impression d'une interprétation
monolithique que pas même les rares punchines servies avec autant de
vigueur qu'un cancéreux en phase terminale déclamant ''Pendant
une Maladie''
de Victor Hugo ne permettent d'arracher au spectateur le moindre
sourire...
Et
dire qu'au départ j'avais prévu de regarder Les
Valseuses de
Bertrand Blier... Jai Courtney qui incarne Jack, le fils de John,
n'est pas franchement attachant. On pourrait même dire qu'il
apparaît terriblement antipathique. Les rapports que le film tente
d'entretenir entre le père et son rejeton ne font qu'alourdir un
cinquième volet qui à côté des précédents, et surtout le
quatrième, s'avère souvent assommant. La faute à une caméra qui
nous fait la visite des différents lieux qui bien que se révélant
parfois originaux, ne suffisent pas à faire de A
Good Day to Die Hard
le volet qui aurait dû conclure de la plus belle des manières la
saga Die Hard.
Mais alors, que lui reste-t-il ? Quelques scènes d'action,
éparses, noyées dans un conglomérat de séquences
insupportablement attentistes. Le spectateur se rendra surtout compte
que le film de John Moore est incroyablement vide. Des twists en
veux-tu, en voilà mais dont l'efficience est carrément à revoir.
Des plans parfois volés aux épisodes précédents (attendez la
soixante-dix septième minute et remémorez-vous le troisième volet
Une Journée en Enfer
ou la quatre-vingt dixième avant de vous souvenir de Piège
de Cristal).
Des passages privilégiant la posture des personnages que leur
interactions avec les divers éléments. Merde, quoi ! Qu'est-ce
qu'on peut se faire chier. Bon, allez, reconnaissons que Yuliya
Snigir est suffisamment charmante pour retenir l'attention lors des
quelques séquences où elle apparaît car à par cela et quelques
rarissimes broutilles, A Good Day to Die Hard
sent
le sapin... Si un sixième volet fut effectivement évoqué, il
semble avoir été décidé que le personnage de John McLane sous sa
forme actuelle devait prendre sa retraite. Maintenant, ne reste plus
qu'à espérer que le Reboot sera réellement produit. Car même si
Bruce Willis n'interprétera pas McLane, bonne nouvelle : Len
Wiseman devrait en prendre les commandes...
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