''Comme vous le verrez dans cet article, je n'ai absolument rien à dire de véritablement constructif à dire sur ce film. j'aurais peut-être mieux fait de ne rien écrire dessus mais bon...''
Que l'on considère Luz
comme un film instantanément culte ou comme l'un des étrons les
plus fumants qu’ai enfanté le septième art, il est quasiment
impossible d'oublier l'expérience éprouvante qu'il représente. Ce
qui ne veut pas obligatoirement dire qu'on en ressort les nerfs en
pelote ou l'esprit usé comme si l'on venait de se taper un
marathon-cinéma de quarante-huit heures d'affilée. Quoique, il y a
tout de même un peu de cela dans l'impression que laisse derrière
lui ce film qui peine à allonger les soixante-dix minutes mais que
l'on aurait aimé charcuté pour qu'il n'en demeure plus qu'un petit
quart-d'heure. Ce qui aurait suffit pour en avoir une opinion
positive. Mais son auteur préférant étirer le récit jusqu'à ce
qu'il nous pète à la gueule, ou plutôt abîme tant de nos neurones
qu'ils finissent par fondre tels des fusibles usagés, le rejet ne
peut alors qu'être constaté. À moins d'aimer les films d'auteur
qui ne veulent rien dire, ne s'adressent qu'à ceux qui les tournent,
ceux qui les interprètent... et c'est à peu près tout. Un tout
petit quart d'heure donc, aurait suffit disais-je. Ressemblant à du
Lars von trier période The Element of Crime avec ce
même sens de l'inertie qui caractérisait déjà un récit pourtant
fameux chez le danois, l'allemand Tilman Singer expectore un premier
long-métrage qui risque d'avoir beaucoup de mal à faire des petits.
À moins qu'il ne produise désormais seul ses futurs projets ou
qu'un mécène ne se représentant absolument pas la valeur des
choses soit près à jeter son argent par les fenêtres...
Luz est une
expérience traumatisante pour qui est conquis par le cinéma
d'un..... tiens, citons par exemple David Lynch. Pas si flou et
complexe qu'on pourrait le croire et dont pratiquement chaque œuvre
exprime le génie de son auteur, Monsieur Lynch passerait presque
pour un auteur de contes pour enfants à côté de l'allemand. Parce
qu'à côté d'un Lost Highway ou
d'un Inland Empire,
Luz s'abat
sur le spectateur sans jamais lui donner les clés du mystère qui
entourent la mise en scène de son auteur ni le moindre indice qui
lui permettrait de saisir ce qu'à voulu exprimer Tilman Singer.
Qu'a-t-on mis dans ma bouffe, ce midi, pour que mon cerveau se refuse
à comprendre cet exercice de style peut-être prétentieux, mais
cachant comme le brouillard qui finit par y troubler les repères
visuels, la volonté de sortir des sentiers battus ? Des plans
fixes qui s'éternisent jusqu'à ce que l'on ferme un œil, puis le
second. Une litanie qui ferait bondir le pape et ses cardinaux. Le
fog londonien s'invitant un peu plus au sud-est qu'à son habitude,
des interprètes habités par leur personnage, mais surtout, une
musique qui à elle seule hypnotiserait tout un public convié à un
chill-out !
Mais
c'est pas tout ! Merde, comment oublier ce qui semble être la
principale préoccupation de nos personnages : plonger sous
hypnose la Luz du titre, une chauffeuse de taxi dont le comportement
inquiète des agents de police. Intervient alors un esprit
démoniaque. Mais ça, c'est pas moi qui le dit, c'est les autres qui
l'écrivent. Parce que de vous à moi, je vous avoue que de Luz,
je n'ai retenu qu'une certitude : c'est de n'avoir rien compris
de ce qu'a voulu me raconter Tilman Singer. Le débit de ses
personnages est tellement lent entre deux phrases que le spectateur a
le temps d'oublier ce qui vient d'être évoqué. Et de toute
manière, attentif ou non, le résultat est le même. Difficile,
voire irréalisable de résumer le long-métrage de Tilman Singer
autrement que sous l'angle des sensations qu'il procure. Cure n'est
pas le terme adéquat. Ce petit film pourtant déjà bien trop long
vous empoisonne avec sa vision théâtrale des événements. Imaginez
Le Permis
de Pierre Palmade et Michèle Laroque sans les fous rire, sans
l'humour, filmé dans la salle de réunion d'un commissariat
désespérément vide et enfumée par les gaz d'échappement d'une
voiture et vous aurez une idée de l'ambiance très étrange qui
plane autour de ce film culte cette véritable daube...
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