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vendredi 29 mai 2020

L'Angle Mort de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Lorsque l'on découvre le synopsis de L'Angle Mort, troisième long-métrage du duo formé par Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic, on pense forcément à l'ouvrage de H.G.Wells publié en 1897, L'Homme Invisible. Mais lorsque l'on plonge dans l'aventure mettant en scène le personnage de Dominick Brassan qu'incarne à l'écran l'acteur d'origine togolaise Jean-Christophe Folly, c'est déjà tout autre chose. Les deux réalisateurs ne se sont pas simplement contentés d'adapter à la ligne près le roman fantastique de l'écrivain britannique. À dire vrai, il n'en demeure même qu'une infime parcelle ne relevant ni de son aspect scientifique, ni du dérèglement psychologique dont sera victime Griffin, le héros du roman. D'ailleurs, le film de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic repose en fait sur un scénario qu'ils ont conçu eux-même à partir d'une idée originale d'Emmanuel Carrère, romancier (La Classe de Neige, adapté sur grand écran en 1998 par Claude Miller), scénariste donc, et surtout réalisateur du brillant La Moustache notamment interprété par Vincent Lindon et Emmanuelle Devos en 2005...

Ici, le principe n'est pas tant d'impressionner les spectateurs à travers l'extraordinaire pouvoir d'un homme tout à fait ordinaire que de s'appuyer sur l'existence de son personnage principal. L'Angle Mort repose sur un concept fort. Et même, sur différentes idées. Le pouvoir d'attraction de ce long-métrage plus dramatique que fantastique s'inscrit dans une certaine logique. Surtout si l'on considère les deux premiers films de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic (Dancing en 2003 et L'Autre en 2009) et dont L'Angle Mort assume une certaine filiation. Ici, le pouvoir d'invisibilité est tantôt vécu comme un atout, tantôt comme une contrainte. À travers un minimum d'effets ne requérant pas ou (si peu) la participation de génies en effets-spéciaux de maquillages ou numériques, Jean-Christophe Folly se met littéralement à nu devant la caméra des deux réalisateurs. Leur film rejoint l'excellent Vincent n'a pas d’Écailles de Thomas Salvador réalisé cinq ans auparavant dans son approche réaliste d'un thème au fort pouvoir d'attraction...

Les deux réalisateurs imaginent des situations complexes, des rapports entre humains bouleversants. On pense notamment à la relation que mène le héros avec la voisine d'en face, Elham (l'actrice iranienne Golshifteh Farahani), atteinte de cécité. Ses retrouvailles avec son ancien pote Richard Jaskowiak (le franco-algérien Sami Ameziane) lui-même ''armé'' du même pouvoir d'invisibilité. Ou son rapport à sa sœur Cynthia (l'ivoirienne Claudia Tagbo). L’œuvre y est parcourue par la présence discrète de la toujours brillante Isabelle Carré qui incarne la compagne de Dominick.. Surtout, L'Angle Mort se termine comme il débuta. Dans une simplicité qui n'appartient qu'au quotidien le plus anodin. Au spectateur de voir si le pouvoir du héros est un don ou une punition. Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic nous abandonnent très certainement avec une foule de questions. À nous de nous y replonger afin de décrypter ce qui est demeuré dans l'ombre. L'Angle Mort est une belle surprise, où la musique prend une place très importante, entre rock, tribal et nappes envoûtantes. Un long-métrage qui ne ressemble finalement qu'à ses auteurs et aborde des thèmes universels sous un angle original. À voir...

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