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mardi 5 mai 2020

Burn, Witch, Burn de Sidney Hayers (1962) - ★★★★★★★★☆☆



À l'origine intitulé Night of the Eagle, Burn, Witch, Burn est un long-métrage américano-britannique réalisé en 1962 par Sidney Hayers, auteur de nombreux épisodes de séries télévisées et d'une vingtaine de longs-métrages dont Burn, Witch, Burn demeure l'un des meilleurs représentants dans le domaine horrifique. Il met en scène le professeur de psychologie Norman Taylor qui nouvellement installé dans la région est marié à Tamsy. Il y a quelques années en arrière, le couple a fait un voyage à la Jamaïque et Tamsy en a conservé un goût pour la sorcellerie. Folle amoureuse de Norman et convaincue de devoir le protéger contre ceux qui pourraient lui vouloir du mal, elle a installé un peu partout dans leur luxueuse demeure des grigris censés le prémunir de toute attaque. Lorsque Norman se rend compte du manège que mène son épouse, il prend la décision de jeter dans le foyer de leur cheminée, tous les objets rituels qu'elle a accumulé. Et cela, contre l'avis de Tamsy qui craint que cela mette la vie de Norman en danger. Se fiant assez peu aux légende entourant la sorcellerie, celui-ci est cependant contraint de reconnaître que sa femme avait raison : en effet, dès le lendemain, les ennuis commencent à apparaître. Sans raison apparente, l'une de ses plus brillantes élèves Margaret Abbott porte plainte pour viol contre son professeur...

Peu ou pas connu sous nos latitudes, Burn, Witch, Burn est une petite merveille d'angoisse qui nous vient directement du début des années soixante. Peter Wyngarde et Janet Blair y incarnent le couple Taylor dont la femme voue une adoration sans limites pour son époux au point de faire appel à la magie. C'est ainsi qu'interviennent durant le récit, d'étranges événements. Faisant l'économie d'effets-spéciaux trop coûteux (la séquence de l'aigle gigantesque s'introduisant dans l'université demeurant tout de même fort réussie), Sidney Hayers use d'alternatives qui ne coûtent pas un centime, ou si peu. L’œuvre joue sur deux sens primordiaux : l’ouïe et la vue. Et comme par le plus heureux des hasards, ce sont les deux seuls dont puisse profiter le spectateur, celui-ci se trouve directement au cœur d'un récit où amour, folie et magie noire ne font qu'un. Peter Wyngarde est totalement à l'aise dans son personnage. D'abord dubitatif, il passe par différentes étapes avant d'être convaincu de la réalité des faits. Sueur au front et tremblements incontrôlables, il bénéficie de la présence de la très belle Janet Blair, amoureuse, charmante, mais parfois, ambiguë...

Celle qui ne l'est pas vraiment par contre, charmante, c'est l'actrice d'origine australienne Margaret Johnston qui profite de son regard très particulier pour incarner un personnage particulièrement inquiétant qu'il est pratiquement impossible de dissocier des événements. Ce que tendra d'ailleurs à confirmer le dernier quart-d'heure. D'ici là, Burn, Witch, Burn est vraiment l'une de ces grandes réussites dans le domaine de l'épouvante et du fantastique des années soixante, aidé par les compositions de Muir Mathieson, typiques de l'époque et qui soulignent chaque moment de tension et d'effroi. On croit d'ailleurs reconnaître parfois le ''Dies iræ'' que l'on entend dans d'innombrables films du genre. Bien rythmé et parcouru de séquences chocs, Burn, Witch, Burn a su conserver malgré ses cinquante-huit ans, tout son potentiel horrifique. La marque des grands...

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