Question : peut-on
encore proposer en 2020 des longs-métrages asiatiques dont le propos
tourne autour des fantômes ? La réponse est... oui ! En
effet, qui peut empêcher n'importe quel cinéaste de s'approprier le
genre ? Réponse : personne. Depuis que le réalisateur
japonais Hideo Nakata a réalisé en 1998 le premier volet de la saga
Ringu et
LE chef-d’œuvre de la J-Horror
Honogurai Mizu no Soko Kara quatre
ans plus tard, et depuis que son compatriote Takashi Shimizu s'est
également lancé dans l'aventure avec le tout aussi brillant Ju-On,
nombre de réalisateurs se sont engouffrés dans la brèche de ce
sous-genre horrifique venu d'Asie. Allant même jusqu'à titiller les
américains qui plutôt que de proposer des œuvres originales se
sont contentés de ne tourner que des remakes des grands classiques
cités ci-dessus. Des dizaines de longs-métrages ont depuis vu le
jour. Pas toujours très réussis mais sans doute un brin plus
originaux que les innombrables séquelles des glorieuses franchises
initiées par Hideo Nakata et Takashi Shimizu qui de leur côté ont
engraissé les producteurs à défauts de réjouir les amateurs.
Dernier titre en date, Amjeon du
réalisateur sud-coréen Kim Jin Won (à ne pas confondre avec son
homonyme féminin qui elle, est actrice).
Amjeon est
le deuxième long-métrage écrit et réalisé par ce cinéaste qui
plutôt que de nous présenter l'éternel fantôme chevelu a eu la
curieuse idée d'invoquer un fantôme, auteur d'un long-métrage sur
lequel va enquêter Mi-Jung (l'actrice Ye-Ji Seo), elle-même future
réalisatrice de cinéma. Mais alors que les investigations de la
jeune femme avancent, d'étranges phénomènes font leur apparition.
Mi-Jung fait notamment la connaissance de Jae-Hyun (l'acteur Seon-Kyu
Jin) qui fut officiellement celui derrière le projet Warning,
le film dont il est question. Effrayé, l'homme conseille à la jeune
réalisatrice d'abandonner ses recherches à défaut de quoi, les
forces des ténèbres vont se déchaîner sur elle. Voici donc pour
le synopsis. Ou du moins, une partie de l'éprouvant spectacle auquel
nous convie Kim Jin Won. Non pas pour d'éventuelles qualités en
terme d'effroi puisque Amjeon en
sera totalement dénué. Non, plutôt en raison d'une mise en scène,
sinon calamiteuse, du moins, désordonnée...
Le
long-métrage du sud-coréen est à ce point brouillon qu'il est
parfois difficile de suivre les aventures de la jeune et jolie
Mi-Jung. Étrange sentiment que d'avoir la sensation d'assister à
une œuvre de fin d'études dans le meilleurs des cas, ou à un film
tourné entre potes dans le pire. On a beaucoup de mal à accrocher à
cette histoire originale mais ô combien invraisemblable (si tant est
qu'à la base le concept du fantôme soit plausible). C'est d'autant
plus dommage que le fan de fantômes asiatique est mis dans la
situation du clochard qui pour se fabriquer une cigarette récupère
le tabac des mégots qu'il a consciencieusement ramassé dans la rue.
À trop s'être habitué au genre, l'amateur de fantômes asiatiques
se trouve alors contraint de regarder des œuvres bas de gammes qui
n'ont sans doute pas meilleur goût que la cigarette que s'est
fabriqué le clochard en question. En résulte un long-métrage
relativement navrant, mal incarné, mal éclairé et visuellement
besogneux qui n'apaisera malheureusement même pas l'appétit des
amateurs. Inutile...
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