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jeudi 2 avril 2020

Toute Ressemblance... de Michel Denisot (2019) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



J'évite en général scrupuleusement de m'adonner à ce genre de pratique mais une fois n'est pas coutume, je suis allé me rendre compte sur différents médias de la curée dont a été victime le premier long-métrage de Michel Denisot avant de le visionner. Une habitude pour ces animateurs, ces chanteurs ou ces comédiens qui choisissent d'investir les plateaux de cinéma pour donner vie à un fantasme : Devenir réalisateur. En son temps, l'unique long-métrage de Patrick Sébastien, T'Aime, ne fut-il pas lui-même victime de quolibets parfois injustifiés ? Aujourd'hui, c'est au tour du journaliste et animateur Michel Denisot de faire les frais d'une presse qui semble avoir beaucoup de mal à accepter qu'une personnalité sorte de sa zone de confort. Toute Ressemblance… est une œuvre hybride. Entre comédie et drame. Une comédie dramatique comme nous pourrions l'évoquer mais la frontière est dans ce cas précis si difficile à appréhender que l'on ne sait plus vraiment sur quel pied danse le récit. Ce qui depuis quelques années sauve la comédie française, c'est lorsqu'elle parvient ponctuellement à apporter une émotion que l'on ne trouvait jusque là que dans le genre dramatique. La comédie en tant que telle ne produisant qu'une infime production de qualité chaque année (un ou deux longs-métrages, pas davantage), c'est le cœur que doit toucher le cinéaste, et plus uniquement les zygomatiques. Et en général, cela fonctionne. Sauf qu'avec Toute Ressemblance…, Michel Denisot rate absolument tout ce qu'il entreprend.

D'abord, le contexte : présentateur vedette du journal de 20 heures de La Grande Chaîne, Cédric Saint Guérande est LA star qui depuis dix-huit ans bat des records d'audience. Ses adversaires ont les dents longues mais les siennes rayent le parquet depuis tellement d'années qu'il connaît tous les rouages, toutes les manœuvres, tous les coups fourrés lui permettant de conserver son poste de présentateur. Même l'arrivée du nouveau directeur Julien Demaistre dont le rôle est de tout réorganiser au sein de La Grande Chaîne n'y changera rien. Seule faiblesse de CSG : Elisa. Sa compagne dont il est fou amoureux... Toute Ressemblance… démarre alors que Cédric Saint Guérande est poursuivi en voiture par une meute de paparazzis. Ce démarrage en trombe étant la résultante d'une vie pleine d'orgueil et de mépris, Michel Denisot se propose de développer sous la forme d'un flash-back en voix-off, le succès et la chute de l'empereur du journal de 20h.
Sauf que...

Sauf que Michel Denisot en signant Toute Ressemblance… n'a rien d'un précurseur. Le sujet de son film semble avoir été déjà mis en scène des dizaines de fois auparavant. Surtout, le titre laisse transparaître un sentiment d'aigreur face à cette description peu élogieuse qu'il fait du petit monde de la télévision. Une sensation que semble confirmer la toute fin du long-métrage lorsque au classique ''Toute ressemblance avec des personnes […] ne saurait être que fortuite'', Michel Denisot adjoint un point d'interrogation accusateur. Si dans le fond, le sujet peut attiser la curiosité, voire une certaine forme d'indiscrétion, le résultat est pitoyable. Le réalisateur et scénariste (scénario co-écrit avec Karine Angeli) pond une œuvre qui hésite tant entre humour et comédie dramatique qu'au final, elle n'est ni drôle, ni émouvante. Franck Dubosc est assez peu convainquant même si l'on pourra tout de même apprécier son approche d'un genre qu'il na pas si souvent l'occasion d'interpréter sur grand écran. Jérôme Commandeur est toujours aussi savoureux même si l'insistance de son personnage à évoquer ses appétences homosexuelle finissent par se révéler lourdement redondantes. Sylvie Testud assure son rôle de concierge/bonne à tout faire, Caterina Murino campe une très séduisante Elisa, quant à Denis Podalydès, il demeure sans doute le seul qui tire véritablement son épingle du jeu même s'il s'avère insuffisamment employé. Et ne parlons même pas des éphémères présences d'Alain Delon, de Michel Drucker, de Laurence Ferrari, de Patrick Poivre D'Arvor ou de Claire Chazal en mode ''j'invite mes vieux amis de la télé'' qui vieillissent prématurément un film qui déjà, n'en avait pourtant pas besoin. Caricatural jusqu'à la nausée et finalement assez malhonnête de la part d'un homme qui s'est nourri toute son existence du média télé, Toute Ressemblance… est raté !

1 commentaire:

  1. A mon sens, un film qui fonctionne, mieux dans la comédie, plus précisément la satyre, que dans la veine dramatique. Une assez bonne surprise, de la part de Michel Denisot réalisateur qui s'est assez bien entouré, et à qui il manque encore de la technique, du métier, pour amener son film à un niveau encore supérieur.

    Bref, prometteur, pas mal, et vivement le prochain film pour un résultat qui sera, je l'espère, meilleur, et même à retenir.

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